Le Conseil fédéral opte pour des mesures nationales moins fortes que prévu

Les cantons romands se sont une nouvelle fois concertés. Les gouvernements des cantons de Vaud, Neuchâtel, Fribourg, Genève et Jura ont décidé ensemble de laisser ouverts leurs restaurants pour permettre un service du soir jusqu'à 23h – 22h pour le Valais.

>> Voir le reportage du 19h30 dans les bars et restaurants romands :

Après les annonces du Conseil fédéral, les cantons romands saluent le fait d'avoir été  entendus et que les efforts consentis depuis plusieurs semaines tant par les acteurs économiques que par la population soient reconnus.

Dans une volonté d'harmonisation et de clarté, ils ont décidé de laisser leurs restaurants ouverts le soir en utilisant l'exception prévue dans l'ordonnance publiée ce jour, à savoir un taux de reproduction du virus inférieur à 1 durant au moins sept jours ainsi qu'une incidence calculée sur sept jours inférieure à la moyenne suisse.

Vendredi, les six cantons romands remplissent ces conditions. "Cette liberté offerte s'accompagne d'une grande responsabilité de chacun", a déclaré Nuria Gorrite, présidente du gouvernement vaudois, au 19:30 de la RTS.

Une dégradation de la situation sanitaire entraînerait immédiatement la fermeture des établissements publics à 19 heures.

>> L'interview de Nuria Gorrite dans le 19h30 :

L'OMS appelle les Etats comme la Suisse et certains de ses voisins européens à "garder le cap" après le plateau élevé de cas observé depuis quelques jours. Elle a dit aussi vendredi à Genève s'attendre à préqualifier un vaccin "dans les prochaines semaines".

Le continent européen a montré cet été qu'il était possible de redescendre à quelques cas par jour: "Cela peut être fait et cela sera fait à nouveau", a affirmé à la presse une épidémiologiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a toutefois appelé, encore une fois, tout comme le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus, à être prudents au moment des fêtes.

Eviter de nouveaux confinements

Il faut "être certain" de continuer "cette fois" à honorer les recommandations de distanciation sociale et d'hygiène et d'éviter les rassemblements, a dit de son côté le chef du programme d'urgence au sein de l'OMS Michael Ryan.

Avec l'arrivée progressive de vaccins, cette attitude permettra d'éviter de nouveaux confinements, a-t-il ajouté. Après une baisse, le nombre de cas stagne à un nombre élevé depuis plusieurs jours dans plusieurs pays européens, dont la Suisse. Et au total, le nombre de décès du coronavirus en Europe a presque doublé en un mois et demi.

Le PS et le PDC soutiennent pleinement les mesures annoncées par le Conseil fédéral. Ils se félicitent que les mesures complémentaires tiennent compte des différences cantonales.

Le PS considère toutefois que les mesures sanitaires ne peuvent être acceptées que si elles sont accompagnées de mesures économiques conséquentes. Les socialistes constatent vendredi que le Conseil fédéral s’aligne sur leurs revendications, en reprenant la main, tout en tenant compte des spécificités régionales.

Le PDC pointe quant à lui du doigt le débat "indigne de la Suisse" qui a éclaté cette semaine. "La Suisse romande contre la Suisse alémanique, les gouvernements cantonaux contre le Conseil fédéral, tout le monde contre tout le monde et chacun pour soi", déplore le parti.

De son côté, l'UDC se montre très critique. Elle estime que son travail de pression a permis de maintenir l'ouverture des stations de ski et celle des restaurants aussi les jours fériés. Mais les heures de fermeture sont absurdes et arbitraires, selon le parti.

L'UDC tacle également la politique "confuse, impuissante, non fondée sur les faits et contre la majorité des cantons du Conseil fédéral".

Dans le canton de Genève, les restaurants et les cafés pourront rester ouverts jusqu'à 23h et les magasins pourront ouvrir le dimanche. Genève fait valoir l'exception prévue par la Confédération, a indiqué vendredi le conseiller d'Etat Mauro Poggia.

Le ministre de la santé a relevé que ces heures d'ouverture seront valables "aussi longtemps que ce sera possible". Pour échapper à une fermeture à 19h des établissements publics, des conditions précises ont été fixées par le Conseil fédéral. Pour l'instant, le canton les remplit, mais la situation peut vite évoluer.

Pour pouvoir bénéficier d'un régime d'exception, il faut être capable de tracer les cas positifs et avoir un réseau sanitaire en mesure de répondre aux besoins. Il faut aussi que le taux de reproduction du virus soit inférieur à 1 sur sept jours et présenter un taux de positifs sur 100'000 habitants en dessous de la moyenne suisse, sur sept jours également.

Les mesures suisses vont bien moins loin que celles de ses voisins. Jeudi, Paris annonçait que musées, cinémas et salles de spectacle resteront finalement fermés trois semaines de plus, contrairement à ce qui avait été évoqué plus tôt. Pas de Réveillon le 31 décembre, mais un strict couvre-feu à 20h.

En Allemagne, l'inquiétude grandit aussi face à une pandémie qui repart à la hausse et des mesures de restrictions supplémentaires vont être prises.

>> Les explications de Blandine Milcent, en Allemagne, dans Forum :

L'Allemagne a connu deux records consécutifs ces deux derniers jours, avec presque 30'000 cas de contaminations annoncés vendredi, et presque 600 morts dus au virus.

Des statistiques publiées ce jour montrent un taux de surmortalité à partir de la deuxième semaine de novembre. L'inquiétude monte au sein de la classe politique: "Il faut agir maintenant", a dit le ministre de l'économie. "On ne peut plus attendre", a annoncé le Ministre Président du Land de Rhénanie du Nord Westphalie, tandis que le ministre de la Santé appelle les Allemands à respecter les règles d'hygiène en leur disant que "c'est un devoir patriotique".

Angela Merkel réunira les patrons des régions allemandes – les Länder – pour décider de nouvelles mesures: un reconfinement sur toute l'Allemagne jusqu'au 10 janvier semble acquis, reste à définir les modalités pratiques de son application selon les régions.

Le pouvoir des Länder

Et certains Länder ont pris les devants: le Bade Wurtemberg a annoncé un couvre-feu et un reconfinement pour quatre semaines à partir de samedi, avec des exceptions à Noël mais, en résumé, impossible de sortir sans motif impérieux.

La Rhénanie du Nord Westphalie ferme ses écoles à partir de lundi, la Basse Saxe et le Schleswig Holstein sont sur la même ligne. A Berlin, tous les magasins non alimentaires vont fermer, sans doute à partir du 20 décembre. L'Allemagne est en train de baisser le rideau dès la semaine prochaine.

>> Dans Forum, la réaction de Didier Trono, responsable du laboratoire de virologie et de génétique de l'EPFL, membre de la task-force Covid :

Plus de morts et de cas en Suisse qu'en Allemagne

Face aux mesures prises en Allemagne par le gouvernement fédéral et les Länder, Didier Trono, responsable du laboratoire de virologie et de génétique de l'EPFL, montre une certaine ironie vis-à-vis de ce qui se passe dans notre pays: "L'Allemagne a en fait moins de cas qu'en Suisse. Si on normalise pour la population, on a à peu près deux fois moins de cas et deux fois moins de morts, aussi, journellement", souligne ce membre de la membre de la task-force Covid.

"Donc la résilience des Suisses est admirable… on semble tolérer une situation qui, ailleurs, fait énormément réagir. On a quatre fois plus de cas qu'en Allemagne, trois fois plus qu'en France… La population a besoin de le comprendre. De se mobiliser. Ou alors d'expliquer pourquoi elle est tellement différente des autres pays qui nous entourent, qui, eux, réagissent de manière extrêmement vigoureuse".

L'exemple romand

Pour Didier Trono, les cantons romands "ont vraiment bien montré l'exemple: ils ont réussi à endiguer ce qui était une crue insurmontable il y a quelques semaines". Ce spécialiste constate toutefois que l'effet des mesures prises "s'est un petit peu émoussé… Le R-index [ndlr. le taux de reproduction du virus], qui illustre la propagation, a commencé à réaugmenter. Ce qui veut dire qu'on s'approche d'une stabilisation du nombre de cas à des seuils très élevés".

Selon lui, cela met en péril nos hôpitaux, le système de santé et la société dans son ensemble.

La Confédération a globalement bien géré la première vague de la pandémie, estime la Chancellerie fédérale. Son rapport liste onze recommandations pour faire face aux "difficultés" rencontrées durant la deuxième vague.

Le Conseil fédéral a pris connaissance vendredi de ce rapport qui relève que de nombreux travaux préparatoires, ainsi que le concept de communication, ont prouvé leur validité. Il entend donner la priorité aux recommandations qui visent à examiner de plus près la collaboration avec les cantons et les tiers.

Le document souhaite notamment une réglementation plus précise quant à la répartition des tâches, des compétences et des responsabilités entre la Confédération et les cantons. Les incertitudes concernant les processus, les points de contact et les interlocuteurs doivent être éliminées.

Mieux régler les biens critiques

Le rapport demande aussi de régler de manière plus contraignante la mise à disposition de "biens critiques", comme le matériel médical, pour la Confédération, les cantons et les tiers. La numérisation doit se voir accorder une priorité élevée. Il faut accélérer les travaux visant à simplifier la transmission et le traitement des informations et améliorer la compatibilité des systèmes.

La Chancellerie propose en outre de flexibiliser l'emploi du personnel de la Confédération au moyen de formations et de mesures organisationnelles. Cela doit permettre d'augmenter la résistance des collaborateurs des unités administratives, fortement sollicités en cas de crise.

Enfin, les départements et leurs offices doivent entretenir de manière plus ciblée leurs réseaux externes et les développer. Les milieux économiques et scientifiques ainsi que les représentants de la société civile et du domaine social devraient ainsi pouvoir exercer une fonction de conseiller.

Une question en suspens

Cette première évaluation est utile parce qu'elle a permis de formuler des recommandations qui seront rapidement mises en œuvre, selon le Conseil fédéral. Mais elle pose aussi une question "cruciale": pourquoi la gestion de la crise, qui avait bien fonctionné pendant la première phase, s'est-elle heurtée à des difficultés bien plus importantes lors de la deuxième vague?

Le Conseil fédéral a chargé la Chancellerie fédérale et les départements d'évaluer aussi la gestion de la crise à partir du retour à la situation particulière au milieu de l'année 2020. La Chancellerie fédérale doit informer le Conseil fédéral de la suite des travaux d'ici à la mi-mars 2021.

Gastrosuisse est remonté contre les mesures prises par le Conseil fédéral. La faîtière estime qu'elles étouffent le secteur de la gastronomie, alors que fermer les bars à 19h équivaut à un confinement total.

Le Conseil fédéral ne tient pas compte des grands efforts du secteur pour que se rendre au restaurant soit sûr, a déclaré son président, Casimir Platzer.

Il n'y a aucune preuve que des infections se produisent dans les restaurants, a poursuivi Casimir Platzer. Selon lui, son secteur paie les pots cassés de la politique du Conseil fédéral. "Alain Berset n'a pas fait ses devoirs entre la première et la deuxième vague", a critiqué le président. Quant à Guy Parmelin, après avoir pris de bonnes décisions au début de la pandémie, il n'agit pas de manière réactive.

Gastrosuisse exige une compensation financière immédiate. Selon son directeur Daniel Berner, 600 à 800 millions de francs par mois doivent être distribués à fonds perdus, et ce très rapidement. Sinon, il sera trop tard.

Alain Berset est l'invité de Forum vendredi soir. Interrogé cet après-midi, le conseiller fédéral reviendra dans notre émission sur les annonces faites par le gouvernement un peu plus tôt dans la journée, en particulier sur celles concernant la situation des restaurants.

Ces derniers devront fermer entre 19h et 6h, à moins qu'ils ne soient situés dans un canton où le taux de reproduction du virus est inférieur à 1 pendant sept jours, et l'incidence journalière sur sept jours doit rester sous la moyenne suisse.

Notre présentateur Pietro Bugnon a donc demandé à Alain Berset s'il ne craignait pas que les gens n'aillent pas se faire tester pour ne pas faire augmenter le taux de reproduction et ainsi éviter la fermeture des restaurants?

>> Voir la réponse d'Alain Berset dans Forum :

Les remontées mécaniques valaisannes mettent en oeuvre les mesures anti-Covid 19. Après les photos de skieurs agglutinés à Zermatt, puis à Verbier, elles n'ont plus droit à l'erreur.

>> Relire : Des mesures prises après une "inacceptable" cohue de skieurs au départ de Téléverbier

L'événement semble avoir agi comme une prise de conscience: "Les remontées mécaniques veulent absolument éviter d'être prises de court et dépassées. Je sens une volonté de faire juste", assure Frédéric Favre, chef du département de la sécurité, des institutions et du sport.

Surveillance renforcée

Certaines stations de ski ont renforcé leur équipe de surveillants pour contrôler que les règles soient bien appliquées.

Les polices communales et cantonale seront aussi très présentes sur le terrain. "En cas de plan de protection non respecté, nous interviendrons. L'ordonnance fédérale prévoit d'émettre un avertissement, et si ce dernier n'est pas suivi d'effet, cela peut aller jusqu'au retrait de l'autorisation d'exploiter", prévient Frédéric Favre.

Lors de la conférence de presse du jour, Alain Berset a expliqué qu'il avait bien entendu la réaction des cantons romands. "Elle a été extrêmement vive", a reconnu le Fribourgeois. "J'ai compris cette réaction parce que c'est vrai que les cantons romands s'étaient engagés depuis des semaines à rouvrir les restaurants le 10", a-t-il ajouté, notant au passage que "cette simple annonce a fait remonter les niveaux de reproduction, toujours en dessous de 1, mais (désormais) beaucoup plus proches de 1 qu'il y a deux semaines".

Le ministre de la Santé a tenu à rappeler que les hôpitaux étaient surchargés et qu'ils ne pouvaient pas se permettre un doublement des cas. En cas de nouvelle augmentation exponentielle du virus, les exceptions prévues aujourd'hui ne s'appliqueront plus, a-t-il rappelé.

>> Dans Forum "Tous à la maison dès 19h, sauf en Suisse romande", le décryptage de Marie Giovanola, correspondante de la RTS à Berne :

>> Dans Forum, la réaction de Rebecca Ruiz, conseillère d'Etat vaudoise en charge de la santé, sur le fait que la

Suisse romande est pour le moment épargnée par les nouvelles mesures sanitaires

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>> Les précisions sur les bars et restaurants romands dans le 19h30 :

La dette de la Confédération continue de se creuser en raison de la pandémie de coronavirus. L'objectif du Conseil fédéral est toujours de la réduire sans augmentation d'impôts, mais il est trop tôt pour faire des projets concrets, a averti Ueli Maurer.

La dette liée à la pandémie devrait s'élever à la fin de l'année à 20 milliards de francs, a souligné le ministre des finances lors d'une conférence de presse. Il ne faut pas s'attendre à retrouver un budget équilibré avant 2024.

D'ici là, la dette devrait atteindre 25 à 30 milliards. "On pourrait certainement organiser les Jeux Olympiques. La montagne de dette est si haute qu'on est certain d'avoir de la neige", a plaisanté le grand argentier de la Confédération.

Il est encore trop tôt pour dire comment la Confédération réduira sa dette. Cela dépend également de la situation à l'étranger et des perspectives pour l'industrie d'exportation.

La Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) approuve l'harmonisation des mesures cantonales avec les mesures nationales de lutte contre le coronavirus. C'était le voeu d'une majorité de cantons au cours de la consultation cette semaine. La CDS accepte le durcissement des mesures.

De nombreuses demandes de modification ont néanmoins été soumises, portant par exemple sur l'heure du couvre-feu proposée pour la restauration, relève vendredi dans un communiqué la CDS. Le Conseil fédéral en a tenu compte, entre autres, en donnant aux cantons moins touchés la possibilité d'élargir les heures d'ouverture.

Au cours de la consultation, les cantons ont souligné la nécessité de prendre des mesures de soutien économique supplémentaires à l'échelle fédérale, ajoute la CDS. Il est aussi prévu d'engager des mesures de soutien spécifiques pour certaines branches.

Six des sept régions suisses voient leur nombre de cas de coronavirus augmenter, a averti le ministre de la santé Alain Berset. Seule la région lémanique voit ses cas pour l'instant diminuer. La population est appelée à respecter les mesures pour aider à garder la situation sous contrôle.

L'augmentation des cas suit une croissance exponentielle, c'est-à-dire un doublement des cas sur quelques jours ou semaines, a rappelé le conseiller fédéral. Les hôpitaux sont sous très forte pression. Le personnel est à la limite de ses capacités. Il faut agir. C'est pourquoi le Conseil fédéral a pris de nouvelles mesures.

L'idée est de pouvoir toujours conserver des alternatives, a précisé Alain Berset. Sans alternative, il faudra tout fermer. Or personne ne souhaite ça. La population doit participer et appliquer les mesures déjà connues. Moins les mesures sont respectées, plus les options se réduisent, a-t-il ajouté.

Les nouvelles mesures visent à éviter les déplacements et les rassemblements le soir, a continué le ministre. Il faut continuer à pouvoir vivre, mais les soirées sont réservées au cadre privé. Il faut de préférence rester à la maison et rencontrer peu de personnes.

Le nombre d'infections au coronavirus augmente de nouveau et fortement, tous les cantons sont concernés. "On ne peut plus attendre, on a besoin de mesures supplémentaires drastiques pour faire baisser les chiffres", a déclaré la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga vendredi lors d'un point presse.

Elle a déploré l'évolution qui s'était "malheureusement" déjà dessinée la semaine passée. Les hôpitaux et leurs personnels ont atteint leurs limites, a-t-elle souligné.

Le Conseil fédéral reprend la main, avec des mesures strictes et des aides financières. "Dans la situation actuelle, peu importe qui décide quoi, ce qui compte, c'est que les chiffres baissent", a relevé Simonetta Sommaruga. A la suite de la consultation des mesures annoncées mardi, certains cantons ont dit qu'elles allaient trop loin, d'autres pas assez, mais la majorité ont dit qu'il fallait agir.

La présidente de la Confédération a également souligné qu'un semi-confinement est à éviter pour des raisons économiques. Elle a appelé à la responsabilité de chacun. Le Conseil fédéral évaluera la situation dans les cantons la semaine prochaine.

>> Voir aussi les propos de Simonetta Sommaruga :

Les entreprises particulièrement touchées par la crise du coronavirus devraient bénéficier d'une aide plus importante. Le Conseil fédéral a augmenté vendredi l'enveloppe à 2,5 milliards de francs, contre un milliard actuellement.

Le gouvernement juge nécessaire d'augmenter l'aide pour les cas de rigueur, en raison de possibles fermetures d'entreprises suite aux mesures annoncées ce vendredi, explique-t-il. Il entend agir rapidement.

L'aide supplémentaire se composera de 750 millions de francs pris en charge conjointement par la Confédération (67%) et les cantons (33%). Si nécessaire, la Confédération devrait pouvoir débloquer 750 millions de francs d'aide aux mesures cantonales sans que les cantons n'aient à y contribuer financièrement.

Soutien ciblé

Cela devrait permettre au Conseil fédéral d'apporter un soutien ciblé aux cantons particulièrement touchés par les mesures visant à contenir la pandémie de Covid-19. En outre, le Conseil fédéral a décidé de verser des indemnités non seulement aux entreprises culturelles mais aussi aux artistes créateurs qui en font la demande.

Le gouvernement souhaite par ailleurs pouvoir assouplir, si nécessaire, les critères d'éligibilité aux aides pour cas de rigueur, notamment pour les entreprises qui doivent fermer pendant plusieurs semaines en raison de mesures officielles ou qui subissent des restrictions considérables dans leurs activités commerciales.

Il demande au Parlement une délégation en ce sens, afin d'accroître sa marge de manoeuvre. Ces mesures nécessitent de nouvelles modifications de la loi Covid-19, qui est actuellement débattue au Parlement. Le Conseil fédéral souhaite qu'elles soient débattues durant l'actuelle session d'hiver.

>> Voir les explications d'Ueli Maurer :

Les manifestations seront interdites, à l'exception des offices religieux, des funérailles, des manifestations politiques et des assemblées législatives. Les activités sportives et culturelles seront restreintes à cinq personnes. Des exceptions sont toutefois prévues pour les enfants jusqu'à 16 ans, ainsi que les sportifs et les acteurs culturels professionnels.

Le gouvernement renonce en revanche à de nouvelles restrictions pour les rencontres privées. Elles sont limitées à dix personnes. Pas plus de deux ménages devraient de préférence se retrouver.

Les nouvelles mesures entreront en vigueur samedi. Elles seront limitées jusqu'au 22 janvier 2021.

Les Suisses ne pourront plus aller faire du shopping ou déguster une entrecôte au restaurant après 19h dans les cantons les plus touchés. Le Conseil fédéral a pris vendredi de nouvelles mesures restrictives pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Le gouvernement avait déjà annoncé mardi vouloir serrer la vis face à la stagnation à un très haut niveau, voire l'augmentation, des cas. Après consultation des cantons, il a mis un petit peu d'eau dans son vin.

"Les consultations l'ont bien montré, une majorité souhaite une uniformisation. C'est ce dont nous avons besoin maintenant. L'objectif est d'avoir suffisamment de lits en soins intensifs", a expliqué la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga.

Fermeture entre 19h et 6h...

Les restaurants et les bars devront fermer de 19h à 6h à partir de samedi. Magasins, marchés, musées, bibliothèques, centres de loisirs ou de sport devront se plier aux mêmes horaires. Les offres à l'emporter et de livraison pourront elles se poursuivre jusqu'à 23h.

Seuls les restaurants et les bars pourront rester ouverts les dimanches et jours fériés. Le 24 décembre et le jour de la Saint-Sylvestre, ils pourront même accueillir leurs clients jusqu'à une heure du matin.

...mais des exceptions prévues

Des exceptions sont toutefois prévues pour les cantons les moins touchés. Les établissements pourront rester ouverts jusqu'à 23h. Plusieurs conditions doivent toutefois être réunies. Le taux de reproduction doit rester en dessous d'un pendant sept jours, et l'incidence journalière sur sept jours doit rester sous la moyenne suisse durant une semaine.

Par ailleurs, les cantons doivent disposer de capacités suffisantes dans les centres de traçage des contacts et dans les services de santé. Dernier point: le canton doit discuter d'une éventuelle extension des horaires d'ouverture avec ses voisins.

>> Les explications d'Alain Berset :

>> Les précisions dans le 19h30 :

Vous faites peut-être partie des nombreuses personnes qui ont déjà acheté leur sapin de Noël. Cette année, plusieurs vendeurs constatent une hausse des achats. Pas étonnant, car les sapins permettent de s’assurer une ambiance chaleureuse à la maison en ces temps troubles.

Un million et demi d’arbres sont vendus chaque année en Suisse. Une tradition d'autant plus symbolique en cette période.

>> Le reportage du 12h45 :

Digitec Galaxus prévoit la construction d'un nouveau bâtiment sur le site de l'ancienne usine de papier d'Utzenstorf, laquelle est contrôlée par Migros Aare, l'antenne bernoise de la coopérative. Un autre bâtiment est lui planifié par La Poste pour prendre en charge sur place l'expédition des colis. Le projet Digitec Galaxus créera près de 450 emplois dans la région, selon un communiqué paru vendredi.

Le 16 novembre, Migros Aare a déposé une demande de construction pour le nouveau bâtiment d'exploitation de Digitec Galaxus, une filiale du géant orange. Le communiqué précise que le développement haut en couleurs du commerce en ligne, supérieur à la moyenne depuis l'apparition du coronavirus, pousse le site actuel de Wohlen à ses limites de capacité plus tôt que prévu.

Quant au dépôt de la demande de permis de construire pour le centre de colis de La Poste il devrait se faire au printemps 2021. En raison des différentes dimensions et de la période de construction, les deux bâtiments devraient entrer en service en même temps en 2023.

Les restaurateurs fribourgeois ont manifesté leur colère ce matin. Publiquement, puisqu'ils ont installé des chaises vides dans trois chefs-lieux du canton. Un cri du cœur qui sera entendu jusqu'à Berne, espèrent-ils. Si cet après-midi le Conseil fédéral ne lâche pas du lest, certains en appellent à la désobéissance civile.

>> Le reportage du 12h45 :

>> Le reportage à Fribourg du 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

A partir de samedi, les activités de sports et de loisirs pourraient devoir fermer à 19h et tous les dimanches. Une perspective qui inquiète vivement les responsables de nombreuses institutions, à l'image de Michel Ansermet, directeur d'Aquatis, le plus grand aquarium d’eau douce d’Europe, situé sur les hauts de Lausanne.

Pour son institution, devoir fermer les dimanches serait très problématique, car c'est le meilleur jour de la semaine en termes d'affluence.

>> L’interview de Michel Ansermet dans le 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

"De nombreux soignants ont déjà atteint leurs limites et sont à bout de forces..." L'Association suisse des infirmières et infirmiers se fait énormément de soucis pour le personnel médical, toujours plus sous pression. Le personnel soignant a donc envoyé une lettre jeudi au Conseil fédéral et aux cantons.

Dans cette missive, le personnel demande d’abord au gouvernement d'agir immédiatement et de prendre des mesures drastiques supplémentaires uniformes dans tout le pays. Mais aussi de rappeler les règles d'hygiène à la population. Cela semble évident, et pourtant, à en croire cette lettre, ça ne l'est plus tellement.

>> Le sujet du 12h30 :

KEYSTONE - Jean-Christophe Bott

Les tests de masse pour le coronavirus ont débuté vendredi dans le sud du canton des Grisons. C'est une première en Suisse. Plus de 9500 personnes se sont déjà portées volontaires pour un test gratuit.

Ce projet pilote de tests de masse est un moyen de détecter le plus grand nombre possible d'infections, ont indiqué les autorités grisonnes. Les tests sont effectués de vendredi à dimanche dans trois régions des Grisons.

Dix-huit communes de Haute-Engadine, de Basse-Engadine, du Val Müstair ainsi que des vallées italophones de Poschiavo et de Bregaglia sont concernées. Au total, 35'000 personnes, touristes compris, sont visées.

Les autorités espèrent procéder à 20'000 tests entre vendredi et dimanche. Les personnes qui se font tester obtiennent le résultat 20 minutes plus tard.

Le canton a aussi fait tester cent élèves et cinquante enseignants de l'école de Bonaduz. Un seul test s'est révélé positif.

>> Réécouter le sujet de La Matinale :

KEYSTONE - Gian Ehrenzeller

>> Les explications dans le 19h30 :

La Ville de Vevey va mettre en vente, dès lundi, 100'000 bons d'achat sous forme de carnets d'une valeur de 50 francs chacun. Le client profitera d'un rabais de 20% lors de l'achat des bons, alors que les commerces recevront une plus-value de 10% lors du remboursement.

La différence est financée par la commune à hauteur de 300'000 francs. Les bons seront valables dans près de 140 enseignes, indique vendredi la Ville.

Le système s'inspire de l'offre WelQome soutenue par l'Etat de Vaud. Les carnets de bons peuvent être achetés sur le site internet bienwenue.ch, au Bureau d'information de la commune, ainsi qu'à l'Office du tourisme.

La Suisse compte vendredi 5136 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Par ailleurs, 106 décès supplémentaires sont à déplorer et 174 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 33'861 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 15,24%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 53'760. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 621,88 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

Depuis le début de la pandémie, 373'831 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 3'019'837 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 5396 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 15139.

Le pays dénombre par ailleurs 28'938 personnes en isolement et 30'893 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 192 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Une technique d'analyse basée sur l'intelligence artificielle (IA) a donné de meilleurs résultats que l'expertise humaine pour reconnaître le Covid-19 sur des radiographies des poumons. L'appareil est particulièrement bon pour faire la différence avec d'autres pathologies pulmonaires, selon une étude de l'Hôpital de l'Île à Berne.

Les chercheurs ont d'abord "entraîné" un algorithme d'IA avec les données de 7988 cas, dont 258 avec Covid-19 et 5451 avec d'autres pneumonies. Une centaine de radiographies ont ensuite été soumises à l'ordinateur ainsi qu'à onze radiologues, qui devaient les répartir entre "poumon normal", "Covid-19" ou "autre pneumonie".

Résultats: si les spécialistes se sont montrés presque aussi bons à détecter les anomalies pulmonaires, l'ordinateur a été nettement meilleur pour faire la différence entre Covid ou non-Covid, a indiqué vendredi l'hôpital universitaire bernois.

Sur l'ensemble, les radiologues sont arrivés à 61% de diagnostics corrects, l'IA à 94%. Dans l'identification du Covid-19 proprement dit, les chiffres sont sans appel, avec respectivement 53% pour les humains et 97% pour la machine, selon ces travaux publiés dans la revue Investigative Radiology.

Des capteurs légers ont été conçus pour surveiller à distance les paramètres vitaux des patients atteints du Covid-19 et désengorger les hôpitaux. Le projet, dirigé par la start-up tessinoise Vexatec, utilise une technologie initialement développée par le CSEM, basé à Neuchâtel.

"L'hôpital universitaire Luigi Sacco à Milan teste actuellement une ceinture thoracique initialement développée au CSEM pour des applications spatiales", a indiqué vendredi l'institution neuchâteloise. Outre Vexatec, l'entreprise italienne EOS est aussi associée au projet.

La ceinture enregistre en continu le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire et les mouvements physiques du patient. En parallèle, des dispositifs sans fil sont utilisés ponctuellement pour indiquer le taux d'oxygénation du sang et la température de peau. Les données enregistrées sont transférées en temps réel à un système central via une application mobile installée sur le smartphone du patient, et à laquelle l'équipe médicale peut aussi accéder.

>> Le sujet du 12h30 :

L'autorité sanitaire helvétique Swissmedic a rapppelé vendredi que les vaccinations anticipées n'étaient pas "une solution" en Suisse, même si des autorisations rapides de vaccins contre le coronavirus étaient "possibles".

Aux Etats-Unis, le comité consultatif de l'Agence américaine des médicaments (FDA) sur les vaccins a recommandé jeudi à l'issue d'une journée d'auditions d'autoriser en urgence le vaccin de Pfizer/Biontech contre le Covid-19. Cet avis est non contraignant et le feu vert à la mise sur le marché n'a pas encore été donné. La FDA tranchera dans les prochains jours.

Réagissant à ces nouvelles, Swissmedic a rappelé dans un communiqué que la "possibilité d'autorisation d'utilisation d'urgence pour les vaccins n'est pas prévue par la législation" helvétique. "Les autorisations de mise sur le marché correspondantes pourront être délivrées dès que les données disponibles sur la sécurité, l'efficacité et la qualité seront suffisantes", a précisé le gendarme des produits médicaux.

Ce dernier examine actuellement la demande de mise sur le marché des vaccins anti-Covid-19 de Moderna, Pfizer et Biontech ainsi que d'Astrazeneca.

Roche débute la commercialisation de son test antigénique du SARS-CoV-2 sur les marchés reconnaissant le marquage CE de conformité européenne.

La multinationale pharmaceutique et géante du diagnostic prévoit d'accélérer ses cadences de production pour parvenir à délivrer plus de dix millions de tests par jour dès le début de l'an prochain.

Le groupe rhénan précise dans son communiqué vendredi avoir également déposé une demande d'homologation auprès du gendarme sanitaire aux Etats-Unis (FDA).

Le dispositif analysable en laboratoire Elecsys SARS-CoV-2 doit notamment faciliter un dépistage de masse du virus à l'origine du Covid-19.

L'attente est grande, la tension aussi, surtout en Suisse romande, où les critiques ont fusé toute la semaine. Le Conseil fédéral est donc attendu de pied ferme aujourd'hui, avec son paquet de mesures anti-Covid, soumis à consultation.

Il prévoit une fermeture à 19h en semaine des restaurants et des magasins, qui n'ouvriraient pas du tout le dimanche, pas d'activités culturelles ni de manifestations publiques, et des réunions privées limitées à cinq personnes, dix pour les Fêtes.

Le Conseil fédéral a promis d'uniformiser et de renforcer les mesures sanitaires sur la plan national. Mais son projet, qui n'était mis en consultation qu'auprès des cantons, a été vivement critiqué par les partis politiques, les représentants du secteur de la gastronomie ou le monde culturel.

>> L'analyse de La Matinale :

KEYSTONE - Anthony Anex

A quelques heures du verdict, un compromis semble pouvoir se dessiner. En effet, les cantons romands ont désormais un allié de poids: la commission de santé du Conseil national. Dans une lettre, ses élus appellent le Conseil fédéral à la retenue.

"Le Conseil fédéral doit adapter ses mesures à la situation pandémique propre à chaque canton", écrivent-ils, en appelant à ne pas imposer de nouvelles restrictions aux régions qui ont déjà pris des mesures efficaces.

En cas de mesures pour tout le pays, le Conseil fédéral n'exclut pas des dédommagements financiers pour les cantons romands.

>> Les explications dans le 19h30 :

>> L'analyse de Valérie Gillioz :

L'organe suisse d'homologation et de surveillance des médicaments de la Confédération doit décider ces tout prochains jours du feu vert aux différents vaccins contre le Covid-19.

Or Swissmedic, dont le budget annuel atteint 80 millions de francs, est financé en grande partie par les entreprises pharmaceutiques. Seuls 14 millions viennent en effet de la Confédération, le reste provenant des taxes perçues sur le chiffre d'affaires des médicaments et les émoluments dus pour l'homologation. Cette situation explique pourquoi l'indépendance de l'institut est pointée périodiquement.

En 2011, une enquête de la RTS avait du reste révélé qu'un expert sur quatre de l'institut (40 au total dont 7 permanents et 33 sur appel) détenait même des actions dans ces sociétés, voire les conseillaient.

>> Ecouter le sujet de Sandra Zimmerli :

KEYSTONE - Peter Klaunzer

Les acteurs du secteur culturel, l'un des plus touchés par la pandémie, ressentent une grande injustice: alors que les remontées mécaniques pourront notamment rouvrir, les théâtres ou les musées resteront clos sous prétexte que ces activités seraient moins prioritaires pour l'économie.

Pourtant, au sens large, le monde culturel englobe près de 200'000 emplois en Suisse. Olivier Moeschler, sociologue de la culture à l'Université de Lausanne, a publié un rapport qui mesure le poids du secteur. Selon ses conclusions, la culture rapporte 15 milliards de francs chaque année, soit près de 2% du PIB.

>> Les explications dans Forum :

Selon le spécialiste, "personne ne conteste l'importance de la culture". Mais celle-ci est aujourd'hui valorisée pour sa dimension immatérielle.

"La culture, c'est cette économie à l'envers qui s'est construite contre le marché. Il y a un grand paradoxe. La culture est le bien le plus précieux qu'on a, mais il est impayable. En même temps, il y a des gens qui vivent et qui doivent vivre de la culture", explique Olivier Moeschler.

Les restaurants de cinq cantons romands ont rouvert leurs portes jeudi, mais dans une incertitude plus grande que jamais. Le Conseil fédéral pourrait rapidement les contraindre à fermer le soir à 19h00 et le dimanche.

>> Les précisions du 12h45 :

Les cantons de Vaud, Genève, Fribourg, Neuchâtel et du Jura ont convenu d'une harmonisation de la date de réouverture, avec fermeture des portes à 23h00 et même 18h30 pour les établissements de l'Arc jurassien qui ne font pas à manger. Le Valais, de son côté, a décidé de maintenir son dispositif de restrictions sanitaires, en l'état, jusqu'au 13 décembre compris.

Ce redémarrage se déroule dans un strict cadre sanitaire, avec obligation de consommer assis et de fournir ses coordonnées pour le traçage. Il ne peut y avoir que quatre personnes au maximum par table et les établissements doivent rester fermés entre 23h00 et 06h00 du matin.

>> Le reportage de Gaël Klein au restaurant La Croix Blanche à Delémont dans le 12h30 :

RTS - Gaël Klein

Face à la menace d'une fermeture à 19h00, la patronne du café du Gothard à Fribourg, Muriel Hauser, ne cache pas sa perplexité: "Tout ce qu'il nous reste c'est de l'espoir. Il faut être conscients que, si le Conseil fédéral ne revient pas en arrière, la majorité de nos établissements vont fermer. Nous ne pouvons pas travailler seulement avec le service de midi", confie-t-elle jeudi dans le 12h30.

>> L'interview de Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg, dans le 12h30 :

RTS

>> Lire aussi : Les restaurants romands ont rouvert, mais l'incertitude reste vive

La Suisse compte jeudi 5041 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique. On dénombre 87 décès supplémentaires, tandis que 212 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 33'067 tests ont été transmis. Le taux de positivité s'élève à 15,24%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 52'598. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 608 nouvelles infections pour 100'000 habitants.

Depuis le début de la pandémie, 368'695 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 2'985'976 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 5290 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 14'965.

En pleine polémique politique sur de nouvelles mesures à prendre face à la situation pandémique, le professeur Didier Pittet replace le débat dans son cadre sanitaire.

Interrogé jeudi dans La Matinale, le médecin-chef du Service prévention et contrôle des infections aux Hôpitaux Universitaires de Genève rappelle qu'on a vécu "une deuxième vague beaucoup plus importante que la première", notamment "parce que le taux et le nombre de personnes qui demeurent contaminées sont extrêmement importants".

Et si on en est arrivé à une telle situation en Suisse, c'est parce que le virus est devenu hyper-endémique, relève ce spécialiste. "Cela veut dire qu'il est partout et donc le risque de s'infecter est constamment présent".

Beaucoup de retard avec les tests

Avec toutes les mesures imposées en Suisse romande, pourquoi n'est-on pas arrivés à un meilleur résultat? "Souvenez-vous de ceci", répond Didier Pittet: "chaque fois qu'on diagnostique un cas, il y en a deux qu'on ne diagnostique pas". Et de rappeler que la Suisse a pris beaucoup de retard avec le test de la population.

Un autre élément très important, rappelle Didier Pittet, ce sont mesures prises. "On les a mises en place, mais sont-elles respectées?", interroge-t-il. "Elles ne le sont souvent que mal, parfois elles ne le sont pas du tout. E c'est ça qu'il faut bien comprendre: pour limiter la transmission, c'est les mêmes mesures qu'on répète toujours - et je m'en excuse! - hygiène des mains, distance sociale, masque quand c'est nécessaire".

>> L'interview de Didier Pittet dans La Matinale :

>> Lire aussi : Didier Pittet: "Le virus est devenu hyper-endémique, il est partout"

L'Office fédéral de la santé publique a fait état jeudi de 5041 cas supplémentaires de Covid-19 en 24 heures. Un total de 87 décès sont à déplorer et 212 malades ont été hospitalisés. Le taux de positivité s'élève à 15,24%.

>> Retour sur la journée de mardi : La Suisse compte 5041 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures et 87 décès