Plus de 5000 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures, le Conseil fédéral ne renforce pas le dispositif

L'incertitude est désormais définitivement levée: les Suisses pourront se rendre en France sans contrainte. Un décret français annonçant un test de dépistage obligatoire avait suscité l'incompréhension, mais l'obligation de test pour entrer en France ne concerne que les résidents français ayant séjourné dans une station de ski en Suisse.

Un test négatif de 72h est donc requis uniquement pour les vacanciers français en provenance des cantons où se trouvent les principales stations de ski. Les Suisses ne sont pas concernés par ces mesures. Mais cette mesure jugée discriminatoire fait grincer des dents de l'autre côté de la frontière.

>> Le reportage du 19h30 :

Le Conseil fédéral s'est réuni ce matin pour analyser la situation mais n'a pas annoncé de mesures, contrairement aux attentes. Il n'a même pas tenu de conférence de presse, se contentant d'expliquer par communiqué que les mesures existantes étaient suffisantes.

Responsable du laboratoire de virologie et de génétique à l'EPFL et membre de la task force fédérale, Didier Trono dit comprendre qu'il n'y ait pas de nouvelles mesures, en raison de l'incertitude liée au décalages des mesures épidémiologiques, mais espérait au moins un "renforcement des recommandations" de la part de l'exécutif.

Il rappelle que la Suisse est actuellement "le cancre de l'ouest européen sur le plan épidémiologique", avec un nombre de décès "qui reste assez consternant". "Depuis octobre, on a l'équivalent d'un Boeing 747 qui s'écraserait sur la face nord du Cervin tous les samedis !", image-t-il.

Le Conseil fédéral espère donc que les mesures actuelles sont les bonnes et qu'elles vont suffire. Mais si tel n'est pas le cas, selon Didier Trono, avec l'arrivée d'une nouvelle souche virale plus contagieuse, "il est certain que nous aurons des hôpitaux qui seront débordés, et beaucoup plus de décès".

>> L'interview de Didier Trono dans le 19h30 :

Le canton de Vaud a lancé mercredi matin sa campagne de vaccination dans un EMS du Mont-Pèlerin. La quasi-totalité des résidents et une partie du personnel soignant ont choisi de se faire vacciner. Un défi médical et logistique inédit se profile désormais pour le canton.

Cette première vaccination est surtout l’occasion de tester le dispositif médical qui sera mis en place ces prochaines semaines. Huit équipes mobiles se déplaceront chaque jour dans les EMS pour vacciner. Et pour transporter les doses, il a fallu mobiliser, entre autres, la protection civile.

>> Le reportage du 19h30 :

Après avoir découvert, suite aux révisions de l'EPFZ, que le taux R était un indicateur qui avait ses limites et qui devait être souvent réévalué, certains groupements, dont l’UDC, l’USAM ou encore GastroSuisse, dénoncent des mesures arbitraires basées sur des données erronées pour exiger la réouverture des restaurants.

Mais pour Valérie D’Acremont, infectiologue à UniSanté et professeure à l’Université de Lausanne, ce seul indicateur n'est pas à la base des décisions des autorités. "Le Conseil fédéral avait bien indiqué que d'autres indicateurs étaient pris en compte, notamment le taux d'occupation des hôpitaux", explique-t-elle dans Forum.

La spécialiste explique que le Conseil fédéral était au courant qu'appuyer sa communication sur de tels chiffres était piégeux. "C'était un dilemme de vouloir jouer la carte de la simplicité et de la transparence en cherchant à s'appuyer sur des chiffres", tout en sachant que c'était à double tranchant, car "un chiffre en lui-même n'explique pas tout, la réalité est toujours plus complexe et plusieurs paramètres sont pris en compte, en particulier dans une situation aussi changeante", ajoute encore Valérie d'Acremont.

>> Les explications de Valérie D'Acremont dans Forum :

Tout droit importé de Grande-Bretagne, le "Dry January", un mois de "janvier sans alcool", sera lancé l'an prochain pour la première fois en Suisse par différentes organisations de prévention.

Mais cette campagne est contestée par le Grand Conseil valaisan, qui a adopté de justesse un postulat urgent pour faire cesser cette action soutenue par Promotion Santé Valais.

En cause, le contexte déjà difficile pour les vignerons et surtout les restaurateurs suisses, fortement impactés par la pandémie. Pour Emmanuel Chassot, vigneron-encaveur et député PDC valaisan, le moment est mal choisi pour importer telle qu'elle cette tradition purement britannique.

>> Le débat dans Forum entre Emmanuel Chassot, vigneron-encaveur, et Jean-Felix Savary, secrétaire général du Groupement Romand d’Etudes des Addictions (GREA) :

Des chercheurs nord-américains ont évalué l'impact du vaccin sur la propagation du coronavirus. Selon leur modélisation, le taux d'infection pourrait être réduit de 75% si deux adultes sur cinq étaient vaccinés. Les hospitalisations et les décès diminueraient de 85%.

>> Plus d'informations dans notre article : Le vaccin devrait être un frein majeur à l'épidémie, selon des chercheurs

Pour faire cette projection, les scientifiques se sont basés sur un scénario avec un taux de reproduction du virus de 1,5 et un vaccin avec une efficacité de 90% injecté en deux temps. Ils supposent encore une immunité préexistante, "naturelle", de 10% dans la population.

Dans leur scénario, la campagne de vaccination vise en priorité les personnes à haut risque et le personnel médical. Seuls les adultes sont concernés.

>> Les explications de Forum :

Selon les investigations des autorités sanitaires lucernoises et de Swissmedic, il est "hautement improbable" qu'il y ait un lien entre le décès d'une personne à Lucerne et le fait qu'elle avait été vaccinée contre le Covid-19.

Selon une information de zeitpunkt.ch, cette personne de 91 ans avait été vaccinée contre le Covid-19 le 24 décembre, dans un EMS pour personnes atteintes de démence, et est décédée cinq jours plus tard.

Or, après avoir étudié son historique de santé, Swissmedic a relevé qu'elle souffrait de plusieurs comorbidités graves. Les éléments à disposition amènent donc à la conclusion que les affections déjà présentes sont très probablement responsables du décès.

Pas d'effet inattendu rapporté

En annonçant l'autorisation du vaccin de Pfizer/BioNTech, l'Institut suisse des produits thérapeutiques avait indiqué qu'il surveillerait de près la sécurité du produit. Selon les informations disponibles à l'époque, les effets secondaires le plus souvent documentés étaient comparables à ceux du vaccin contre la grippe.

Swissmedic a mis en place un système informatique spécial pour l'annonce d'effets secondaires. Aucun effet inattendu du vaccin n'a pour l'heure été rapporté.

L'organisation du "Montreux Comedy Festival", festival de l'humour francophone, renonce à son édition 2020 qu'il comptait reporter en partie à fin mai. En cause: le refus de France Télévisions de différer son financement pour cette date.

La 31 édition aurait dû se tenir du 2 au 8 décembre à Montreux. Elle a dû être annulée en raison de la pandémie. Mais le festival travaillait depuis plusieurs semaines sur une édition de printemps.

>> Plus d'informations : Initialement reporté, le Montreux Comedy Festival finalement annulé

La fédération de l'hôtellerie et de la restauration GastroSuisse s'insurge contre la décision du Conseil fédéral de fermer les restaurants alors que le taux de reproduction était inférieur à 1. Mercredi dans un communiqué, elle demande à la Confédération de payer pour les dommages qu'elle a causés au secteur.

GastroSuisse se dit "déçue", car le Conseil fédéral a invoqué une valeur nettement plus élevée et donc erronée lorsqu'il a décidé de fermer les restaurants le 18 décembre 2020. Toutefois, le gouvernement considère toujours que cette décision était appropriée.

"C'est sans fondement et arbitraire", s'énerve Casimir Platzer, président de GastroSuisse, qui estime que la crise est réglée sur le dos de l'hôtellerie-restauration" et que cela "ne semble pas intéresser" le Conseil fédéral. "Le mal est fait", dit-il, "la situation dans l'hôtellerie-restauration est tout bonnement insupportable".

La faîtière patronale des restaurateurs exige ainsi que la Confédération paie pour les dommages qu'elle a causés, et demande un assouplissement immédiat des conditions pour prétendre aux aides financières.

La Suisse compte 5424 cas supplémentaires de coronavirus mercredi, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Un total de 96 personnes sont décédées et 303 malades ont été hospitalisés en 24 heures.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 29'576 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 18,34%, en hausse par rapport à mardi (13%). Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 50'830. Sur les deux dernières semaines, le pays affiche une incidence de 587,98 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 0,75, en légère diminution par rapport à mardi.

Depuis le début de la pandémie, 447'905 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 3'615'035 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 7005 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 18'464.

Le pays dénombre par ailleurs 20'625 personnes en isolement et 29'092 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine. S'y ajoutent 2142 autres personnes revenant de voyage d'un pays à risque et qui ont dû aussi passer par la case de la quarantaine.

Cette année économique difficile a mis en lumière la précarité en Suisse. Une réalité souvent cachée. A Genève, entre 500 et 1000 sans domicile fixe dorment régulièrement dans la rue. Le photographe genevois Mark Henley a immortalisé ces vies.

Avec ses clichés, le photographe veut interpeller et faire bouger les choses. Et surtout, ne pas oublier ces personnes, si souvent invisibles aux yeux des gens.

>> Le reportage du 12h45 :

L'économie suisse devrait encore souffrir de la crise pandémique en début d'année prochaine, d'après le Centre de recherches conjoncturelles KOF. L'institut a toutefois établi son baromètre au-dessus des prévisions des analystes en fin d'année.

Le baromètre conjoncturel KOF atteint 104,3 points en décembre, soit 0,6 point de plus qu'en novembre, d'après un communiqué publié mercredi. Les économistes sondés par AWP prévoyaient pourtant un baromètre conjoncturel largement inférieur en décembre, l'évaluant entre 101,0 et 102,0 points.

Cette légère progression s'explique par de bons indicateurs dans le secteur industriel (machines, voitures) et dans la consommation privée. Le secteur des services financiers et de l'assurance offre également des signes encourageants, alors que la demande étrangère reste en berne.

>> Les précisions du 12h30 :

reuters - Lucy Nicholson

Une personne est décédée à Lucerne après avoir été vaccinée contre le coronavirus, ont indiqué les autorités. Il n'y a pour l'heure pas de preuve que ce décès soit lié à la vaccination.

Le département cantonal de la santé a annoncé le cas à Swissmedic, qui a autorisé l'utilisation du vaccin de Pfizer/BioNTech, a-t-il précisé, confirmant une information publiée sur le site du journal zeitpunkt.ch.

Selon le site, la personne avait été vaccinée le 24 décembre dans un établissement pour personnes atteintes de démence et est décédée cinq jours plus tard. Le médecin du home n'a pas été contacté par l'équipe de vaccination, sinon il aurait pu l'informer que le patient avait réagi négativement au vaccin contre la grippe et qu'il fallait renoncer à toute vaccination.

En annonçant l'autorisation, l'Institut suisse des produits thérapeutiques avait indiqué qu'il surveillerait de près la sécurité du produit. Selon les informations disponibles à l'époque, les effets secondaires le plus souvent documentés étaient comparables à ceux du vaccin contre la grippe. Swissmedic a mis en place un système informatique spécial pour l'annonce d'effets secondaires.

Le canton de Zurich ouvre mercredi les inscriptions pour sa campagne de vaccination. Les personnes de plus de 75 ans ou les personnes à risque pourront remplir un formulaire sur internet ou appeler une hotline.

Dans un premier temps, le canton dispose de 16'000 doses. Et puisqu'il faut en injecter deux par personne, cela signifie que 8000 personnes pourront se faire vacciner. Puis, 30'000 doses supplémentaires devraient arriver dans le courant de janvier. Mais ça ne suffira pas, puisqu'on estime qu'à Zurich, quelques 235'000 personnes remplissent les critères pour cette première phase de vaccination.

>> Le sujet du 12h30 sur la campagne de vaccination à Zurich :

Keystone - Urs Flueeler

Une soixantaine de rescapés du Covid ont adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral. Ils lui demandent d'adopter immédiatement des mesures plus efficaces pour faire baisser le taux de reproduction de la maladie.

"Le Conseil fédéral fait sûrement fausse route, parce que chaque jour sans mesures supplémentaires coûte en ce moment de nombreuses vies", a expliqué dans le 12h30 Dimitri Rougy, l'un des initiateurs de cette lettre ouverte.

Les signataires revendiquent aussi une meilleure prise en compte des effets à long terme de la maladie. Selon eux, des dizaines de milliers de malades souffriraient du Covid long. Les auteurs de la lettre appellent la Confédération à mieux suivre les recommandations des scientifiques.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone - Salvatore Di Nolfi

>> Revoir le reportage de Mise au point sur le Covid long :

>> Lire aussi : Un malade du Covid sur trois met plusieurs mois pour s'en remettre

Dans un communiqué diffusé mercredi, le Conseil fédéral indique qu'aucune nouvelle mesure supplémentaire n'est prévue pour l'heure. Il estime que les mesures prises le 18 décembre sont adéquates.

>> Lire aussi le résumé du 18 décembre : Restaurants, centres sportifs et culturels fermés: les nouvelles mesures fédérales

Le taux de reproduction du virus est actuellement inférieur à 1 (il était de 0,86 au 18 décembre). Toutefois, cette baisse ainsi que le faible nombre de nouveaux cas affichés ces derniers jours doivent être considérés avec beaucoup de prudence, souligne le gouvernement.

Ils s'expliquent en grande partie par la réduction du nombre de tests effectués pendant les fêtes et par le retard pris pour les annonces de nouveaux cas, d'hospitalisations et de décès.

L'exécutif précise qu'il a procédé à une analyse détaillée de la situation épidémiologique. Celle-ci reste préoccupante avec un niveau élevé de contaminations et l’arrivée en Suisse de nouvelles souches du virus.

Nouvelles souches

Avec l'apparition de nouvelles souches du coronavirus en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud, le gouvernement estime que les mesures prises le 18 décembre sont d'autant plus importantes pour limiter le nombre de nouveaux cas et ralentir la propagation des nouvelles souches de coronavirus.

Jusqu'ici sept personnes infectées par ces nouvelles souches ont été identifiées grâce au séquençage intensifié de tests positifs. Si ces nouvelles souches devaient se répandre plus largement, des mesures supplémentaires pourraient être prises.

Ces souches sont nettement plus contagieuses que la forme connue jusqu'ici, rappelle le Conseil fédéral. Mais il n'existe aucune preuve scientifique qu'elle provoque des formes plus sévères du Covid-19 ni que les vaccins actuels ne sont pas efficaces.

Augmenter le nombre de tests

Les règles d'hygiène et de conduite restent par ailleurs essentielles pour se protéger contre le virus et lutter contre l'épidémie. Dans ce contexte, il s'agit également d'augmenter le nombre de tests et d'intensifier le suivi et le traçage des contacts.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP), les cantons et la task-force scientifique sont en étroit contact pour adapter les recommandations en fonction des derniers développements.

Le Conseil fédéral procédera à une nouvelle analyse le 6 janvier.

>> Le sujet du 12h30 sur le communiqué du Conseil fédéral :

Keystone - Anthony Anex

Depuis le 18 décembre, la police cantonale valaisanne a constaté neuf violations des mesures sanitaires ordonnées par les autorités fédérales et cantonales pour lutter contre la propagation du Covid-19. Celles-ci ont été dénoncées au Ministère public.

Au total quelque 220 policiers patrouillent 24h sur 24 dans tout le canton avec un effort principal mis sur les stations, détaille mercredi dans un communiqué la police cantonale, qui tire un premier bilan positif de cet engagement. "La très grande majorité de la population et des touristes respectent parfaitement les mesures de protection sanitaires".

Les neuf violations constatées concernent "le non-respect des prescriptions en matière de fermeture d'établissements publics, de tenue de fêtes privées ou encore d'interdiction d'ouverture pour des centres de loisirs", précise la police cantonale qui collabore sur le terrain avec les polices municipales.

Vérification des quarantaines des ressortissants britanniques

Par ailleurs, les forces de l'ordre ont aussi effectué des contrôles aléatoires pour s'assurer que les ressortissants britanniques - potentiellement vecteur de la nouvelle souche de Covid - séjournant en Valais respectaient les mesures de quarantaine. Parmi les 150 personnes contrôlées sur leur lieu de séjour, 12 touristes avaient déjà quitté le canton au moment du contrôle par les forces de l'ordre.

Elles pourraient elles aussi être dénoncées au Ministère public, si des éléments constitutifs d'infractions étaient avérés.

Albert Favre, 93 ans, est la première personne vaccinée contre le coronavirus dans le canton de Vaud. Il a reçu mercredi une première dose de vaccin dans un EMS près du Mont Pèlerin.

Après plusieurs autres cantons, Vaud lance à son tour sa campagne de vaccination. Une équipe mobile a pris ses quartiers mercredi à la Maison du Pèlerin. Elle s'apprête à vacciner 56 résidents et 25 membres du personnel, dont des soignants.

"Il faut que tout le monde se fasse vacciner pour passer un meilleur Noël l'année prochaine", lance Albert Favre, qui explique qu'il "n'a pas hésité". "Quelqu'un est mort du virus à côté de moi", a-t-il ajouté.

Équipes mobiles

"On arrive enfin dans cette phase qu'on attendait tous", a relevé la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz. Vaud lance une campagne de vaccination qui va durer plusieurs mois. D'abord en EMS, puis dès le 11 janvier dans des centres au CHUV, à Morges et rapidement dans d'autres régions du canton.

Le canton a reçu 3000 doses de vaccin. Il va en recevoir d'autres vers la mi-janvier. Des équipes mobiles, formées d'un infirmier et de membres de la protection civile, vont se rendre dans les différents EMS du canton, dès la fin de la semaine prochaine.

Fêter le passage à la nouvelle année à plusieurs est vivement déconseillé, quand ce n'est tout simplement pas interdit par les autorités sanitaires, comme c'est le cas dans certains pays.

Néanmoins, certains fêtards déterminés à célébrer le réveillon du 31 s'organisent pour se rassembler à distance, sur Skype ou Zoom. Les possibilités sont d'ailleurs nombreuses: jeux de société en ligne, recettes de cocktails à partager et à déguster depuis son sofa, et tout cela sans le souci de devoir prendre le volant ensuite.

A côté de ces rendez-vous entre amis, les modèles des fêtes virtuelles se professionnalisent et se commercialisent. Des restaurants vendent des menus de fêtes livrés à domicile, avec ballons, sifflets et guirlandes. Des concerts virtuels seront aussi organisés, comme celui donné par Justin Bieber ou la Rave Party virtuelle Rave to the Moon - qui s'engage à reverser toute donation à des oeuvres de charité.

>> Le sujet de la Matinale sur les différentes manières de fêter le Nouvel An virtuellement :

Depositphotos - AndrewLozovyi

La période des fêtes génère habituellement les meilleurs chiffres d’affaires de la saison pour les hôteliers suisses. Mais cette année, crise sanitaire oblige, les stations tournent au ralenti. "C’est bien plus calme que d'habitude", constate le responsable de l'Office du tourisme de Klosters-Davos, dans les Grisons.

Si les hôteliers dans les stations de ski souffrent, Suisse Tourisme estime que les plus grands perdants seront les hôtels situés dans les villes. Beaucoup d’entre eux ont fermé, d'autres ont végété. Il faudra toutefois attendre le début de l’année prochaine les statistiques d'hébergement au niveau suisse.

Christophe Zen Rüffinen dirige un établissement de plus de 170 lits à Chavannes-de-Bogis, près de Genève. Malgré tout, il est resté ouvert, mais il a dû se séparer de près de la moitié de ses collaborateurs. Et puis, il a survécu en essayant de se réinventer.

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

KEYSTONE - Martial Trezzini

Les cantons d'Obwald, de Nidwald, de Zoug, d'Uri, de Glaris, ainsi que les les deux Appenzell rouvrent mercredi leurs stations de ski aux deux tiers de leur capacité. Les autorités de ces cantons estiment que les conditions sanitaire sont suffisantes. Les restaurants pourront uniquement servir des repas à l'emporter.

En ouvrant leurs portes à quelques pas du Plateau et de  Lucerne - qui garde ses stations fermées au moins jusqu'au 8 janvier -, ces cantons pourraient se retrouver débordés par la demande. Urs Egli, directeur marketing des installations du Titlis, à cheval entre Obwald et Nidwald, ne partage pas cette crainte.

"Non, ça ne nous fait pas peur, parce qu'on s'est évidemment bien préparés. Hier, on a eu des contacts étroits avec les stations qui ont pu rester ouvertes à Noël. Il semblerait que la population soit encore un peu réticente à aller skier. Donc on ne pense pas arriver à la limite de nos capacités."

>> Ecouter le sujet de la Matinale :

Keystone - Urs Flueeler

L'UDC zurichoise demande que les restaurants du canton rouvrent immédiatement leurs portes. Le parti a réagi mardi suite aux révélations de la presse alémanique. On y apprend qu'au moment de fermer les restaurants, le taux de reproduction du virus n'était pas aussi haut qu'on le pensait. Il a été recalculé avec plusieurs semaines de retard. Une absurdité, pour Romaine Rogenmoser, vice-présidente de l'UDC zurichoise.

"Visiblement on a basé des décisions politiques sur des chiffres qui étaient faux, et avec cela on a décidé d'instaurer un lockdown, ça n'a aucun sens. Cela pose aussi un problème de confiance des gens envers les autorités."

>> Le sujet de la Matinale avec l'interview de Romaine Rogenmoser :

Keystone

Le taux de reproduction (Re) dans les cantons romands

La situation dans l'hôtellerie devient alarmante. Invitée dans la Matinale, Marie Forestier, membre du Comité exécutif d'Hotelleriesuisse et directrice de l'hôtel Bon-Rivage à la Tour-de-Peilz, a exprimé toute son inquiétude pour l'avenir de la branche.

"Aujourd'hui. on est un peu désespérés. En ville, ça fait depuis février que l'on n'a pas de clients, et en montage on a eu une saison d’hiver qui ne s'est pas achevée correctement, une saison d'été avec des clients suisses mais pas en suffisance, et cette saison d'hiver s’annonce plutôt complexe. Les hôteliers n'ont plus d'argent et on a une très grande incertitude par rapport à la suite."

Selon Marie Forestier, les aides de l'Etat prennent trop de temps à arriver. "On compte vraiment sur les aides, il faut qu'elles arrivent rapidement. On nous avait promis des choses en décembre, certains cantons commencent à travailler dessus et on le salue, mais d'autres cantons sont encore à la traîne et l'argent risque d'arriver trop tard. Les hôtels en ville qui ont fait des prêts covid au printemps n'ont plus d'argent."

>> L'interview complète de Marie Forestier dans la Matinale :

L'idée de rendre la vaccination contre le coronavirus obligatoire pour accéder à certains services est une question délicate, estime la médecin bioéthicienne Samia Hurst-Majno.

"L'accès à des prestations publiques est garanti" par la loi et ne peut être restreint, assure la vice-présidente de la task force Covid-19 du Conseil fédéral dans un entretien diffusé mercredi par plusieurs journaux romands, dont L'Express et Le Nouvelliste. "En revanche, l'accès à des prestations privées ne l'est pas. Si l'Etat voulait empêcher que les acteurs privés agissent de manière différenciée avec les personnes, il faudrait légiférer", ajoute-t-elle.

Lire sur le même sujet: Podcast: Est-ce qu’on devra tous se faire vacciner ?

La directrice de l'institut "éthique histoire humanités" à l'Université de Genève remarque cependant qu'il y a des limites à la liberté de contracter, notamment "le fait que la prestation réponde à un besoin fondamental". "Si tous les magasins d’alimentation demandaient d'être vaccinés pour faire ses courses, nous aurions un problème", relève-t-elle.

À l'opposé, il sera plus difficile d'empêcher une compagnie aérienne d'imposer la vaccination pour prendre l'avion, constate-t-elle. "Les Etats ont le droit de demander la preuve d'une vaccination contre une maladie comme condition d'entrée".

L'organisation de grands événements se trouve entre deux, poursuit-elle. "C'est une question de droit des personnes, délicate". La commission nationale d'éthique se penche actuellement sur ces aspects-là, selon elle.

Sur le front du coronavirus, mardi aura donc été marqué par le traditionnel point presse de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) avec ce message clair: l'optimisme n'est pas encore de mise.

Car avec plus de 4000 cas annoncés, la situation est toujours loin d'être sous contrôle.

>> Revoir le reportage du 19h30 :

Il apparaît par ailleurs encore trop tôt pour évaluer la progression du virus à travers les diverses fêtes de Noël en famille, sans compter le réveillon du Nouvel An à venir.

Et puis, il y encore cette équation complexe qui prend les traits de nouvelles formes du virus plus contagieuses.

Pour toutes ces raisons, l'objectif affiché est de réduire de moitié le nombre de nouveaux cas en l'espace de deux semaines. Un défi qui s'annonce déjà très compliqué mais qui n'est toutefois pas impossible à réaliser.

>> Les explications de Pascal Jeannerat dans le 19h30 :

Les soignants et les soignantes qui sont en première ligne face au Covid-19 font partie des personnes prioritaires dans les plans de vaccination.

Pourtant, une certaine réticence au vaccin a été observée parmi les blouses blanches. La rapidité inhabituelle de l'homologation du produit en est-elle la cause? Et au final, combien de ces professionnels se porteront volontaires?

>> Le reportage du 19h30 :

Alors qu'il avait prévu de lancer sa campagne de vaccination le 11 janvier, le canton de Vaud a finalement annoncé que celle-ci commencerait le mercredi 30 décembre.

Cette annonce, au lendemain du lancement en grande pompe de la campagne de vaccination de quatre cantons romands, a de quoi surprendre. Le canton de Vaud aurait-il subi des pressions du côté de la Confédération?

Questionné par la RTS, le Département fédéral de l'intérieur (DFI) affirme que cela n'a pas été le cas. Pourtant, du côté des cantons, le son de cloche est différent. Selon des informations recueillies par la RTS, le DFI aurait multiplié les coups de fil pour savoir où en étaient les préparatifs et pour évoquer le cas d'autres cantons déjà prêts à vacciner.

L'exception bernoise

Malgré les pressions, il existe pourtant un canton qui maintient sa stratégie initiale en lançant les premières vaccinations le 11 janvier: Berne.

Le conseiller d'Etat Pierre-Alain Schnegg le dit d'ailleurs très clairement. Pour lui, vacciner à toute vitesse dans un home pour faire une photo n'a que peu de sens. A quoi bon également vacciner maintenant pendant quelques jours et attendre ensuite l'arrivée des prochaines doses? Le canton souhaite monter un protocole solide, avec des plateformes électroniques pour s'inscrire. D'ici le 20 janvier, il y aura 9 centres de vaccination à disposition en plus des équipes mobiles.

Enfin, notons que le canton du Jura a lui aussi décidé de ne pas dévier de sa ligne. Les vaccinations devraient démarrer le 4 janvier, comme initialement planifié.

>> Les explications dans l'émission Forum :

Sur les pistes des domaines skiables du canton de Vaud, c'est une exception qui a l'air d'avoir fait des heureux. Alors que le mercure tombe bien en dessous de 0 degré, les skieurs peuvent se restaurer au chaud.

Car contrairement aux autres cantons romands, les autorités vaudoises ont pris la décision d'autoriser l'ouverture des restaurants sur les pistes.

>> Revoir le reportage du 19h30 :

Le taux de reproduction est repassé en dessous de 1 dans le pays. Il est désormais de 0,86, tandis que le taux de positivité des tests s'élève à 13%, en légère augmentation.

Selon l'OFSP, les chiffres de mardi ne poursuivent malheureusement pas la tendance à la baisse qui se dessinait. "On ne peut pas se permettre de pécher par optimisme", a souligné Patrick Mathys, responsable de la gestion des crises à l'OFSP.

>> Retour sur la journée de mardi : L'épidémie se stabilise à un niveau "moyen à élevé"

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