Les cantons de Vaud et du Valais regrettent que les décisions du Conseil fédéral ne correspondent pas à leurs positions exprimées lors de la consultation. Genève se dit lui soulagé et approuve la prudence du Conseil fédéral.
Etant donné l'aggravation de la situation épidémiologique, le conseiller d'Etat genevois en charge de la santé, Mauro Poggia, est soulagé par les décisions annoncées vendredi par Alain Berset. Le Conseil fédéral a eu raison d'accorder peu d'allègements, estime-t-il.
Il faut absolument éviter des allers-retours entre les ouvertures et les fermetures, a indiqué à Keystone-ATS Mauro Poggia. Comme beaucoup, il aurait aimé avoir des perspectives à plus court terme: "C'est un peu loin le 14 avril". "Il y a toujours ce que l'on aimerait dire et ce que l'on doit dire", constate-t-il à l'issue de la conférence de presse d'Alain Berset.
En attendant, Mauro Poggia se réjouit de la convivialité contrôlée que la population pourra retrouver dès lundi dans la sphère privée où les réunions à dix personnes seront autorisées. "Cela va apporter une bouffée d'oxygène", relève Mauro Poggia. Le conseiller d'Etat compte sur l'accélération de la campagne de vaccination pour une amélioration de la situation.
Regrets vaudois
Le gouvernement vaudois regrette pour sa part qu'aucune perspective ne soit donnée aux milieux de la restauration, de la culture, du sport et des Hautes écoles. Il constate que les décisions prises ne correspondent pas aux positions qu'il a exprimées, comme une majorité de cantons, lors de la consultation, écrit-il vendredi dans un communiqué.
Le Conseil d'Etat prend cela dit acte de la position du Conseil fédéral. "Les conditions épidémiologiques et les tendances observées durant les derniers jours, non seulement dans nos régions mais aussi dans les pays qui nous entourent, ont manifestement invité le Conseil fédéral à la prudence", observe-t-il.
Comme il l'avait déjà demandé, le gouvernement vaudois appelle "fermement" les autorités fédérales à observer un calendrier d'appréciation des mesures d'allègement toutes les deux semaines et non le 14 avril. Les critères et indicateurs à disposition permettent en effet une évaluation régulière plus courte et, dès lors, une réponse plus souple à la réalité sanitaire, économique et sociale de la population, selon lui.
De plus, dès mi-avril, une accélération importante des vaccinations est attendue, ce qui devrait aboutir rapidement, si la situation le permet, à de nouveaux assouplissements, estime-t-il.
Compréhension valaisanne
Le Valais a pris acte de ces décisions. Dans un communiqué, l'Etat du Valais regrette lui aussi que ses attentes formulées dans le cadre de la consultation n’aient pas été prises en compte, mais comprend la décision de la Confédération, liée à la dégradation de la situation épidémiologique.
Le Valais attend toutefois du Conseil fédéral qu’il utilise à l’avenir toute la marge de manoeuvre à sa disposition pour décider dès que possible de nouveaux assouplissements et qu’il soutienne avec des moyens financiers conséquents les entreprises, les organisations et les personnes touchées par les restrictions.
Lors de la consultation, le canton du Valais avait salué l’assouplissement progressif et les mesures d’accompagnement proposés comme l’allégement de l’interdiction de l’enseignement présentiel dans les hautes écoles et pour les formations continues. Il avait également soutenu l’ouverture des terrasses des restaurants, l’assouplissement des activités sportives, culturelles et de loisirs, rappelle-t-il.