La Suisse presque sous la barre des 2000 cas par jour, mais la remontée du taux de reproduction inquiète

Face aux retards de livraison du vaccin de Pfizer/BioNTech, la Confédération demande aux cantons qui auraient des doses en trop de les redistribuer à ceux qui en auraient moins. Une lettre de la Conférence suisse des directeurs de la santé envoyée lundi par e-mail aux exécutifs cantonaux, que la RTS a pu consulter, a mis le feu aux poudres.

>> En lire plus : L'OFSP attend plus de solidarité avec les vaccins de la part des cantons

Un passage stipule que pour faire face à la pénurie actuelle de vaccins, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en appelle à la solidarité intercantonale et qu’une potentielle révision dans la clé de répartition des livraisons n’est pas exclue.

>> Les précisions de Forum :

Il est ainsi possible que les doses attribuées à certains cantons soient "détournées" au profit d’autres cantons qui n’ont pas reçu la deuxième dose. Cela signifie que les cantons qui ont planifié leur campagne de vaccination, en réservant la deuxième dose aux personnes ayant déjà reçu la première, risquent d’être pénalisés.

>> L'interview du président du Conseil d’Etat fribourgeois Jean-François Steiert dans Forum :

>> Ecouter aussi l'analyse de la Matinale mardi :

Keystone/APA - Helmut Fohringer

La semaine dernière, plusieurs élèves du canton de Vaud ont lancé une pétition pour demander au Conseil d'Etat davantage de règles sanitaires dans les gymnases et les écoles professionnelles.

Ils dénoncent l’obligation pour eux de venir en cours et ils estiment mettre en danger leur santé et celle de leur famille. Ils estiment qu’il y a une "contradiction" avec les universités et les Haute Ecoles, qui poursuivent les cours à distance, et avec le télétravail rendu obligatoire par le Conseil fédéral.

>> Revoir le sujet du 19h30 :

Toutefois, cette pétition ne fait pas l’unanimité parmi les élèves. Certains craignent que le programme scolaire ne soit pas adapté au travail à distance et que cela ne les pénalise.

>> Ecouter le débat entre le coauteur de la pétition Zakaria Dridi, 19 ans, et la présidente de la Commission de jeunes du canton de Vaud Nefertari Bihiry, 18 ans, dans Forum :

La pandémie n'a eu aucune influence sur la sécurité des installations nucléaires en Suisse en 2020. Elles ont été exploitées "de manière sûre".

Au total, 29 évènements ont été notifiés en 2020. C'est un peu inférieur à la moyenne des années précédentes, a indiqué lundi l'Inspection fédérale des installations nucléaires (IFSN) dans son rapport annuel.

Les exploitants des centrales et des installations nucléaires "avaient déjà élaboré des plans d'action appropriés en cas de pandémie avant l'apparition du coronavirus en Suisse". Ils étaient ainsi préparés à la situation.

L'IFSN a vérifié "en permanence" que les effectifs minimums en personnel prévus par la loi étaient respectés.

Pfizer connaît actuellement des retards de livraison dans toute l'Europe en raison de l'expansion de ses capacités de production, mais un arrivage de son vaccin est prévu dans les prochains jours, a rappelé lundi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il s'agit d'un ralentissement des livraisons et non d'un arrêt; ces retards devraient être compensés au cours du premier trimestre.

Ces retards ont déjà eu un impact en Suisse. Jeudi dernier, Genève annonçait revoir son plan de vaccination à la baisse, dans ses centres comme dans les EMS. Toute la stratégie du canton a été ébranlée.

Vendredi, c'était au tour du canton de Zurich d'indiquer qu'il devait ajuster son organisation. La deuxième vaccination dans les maisons de retraite a dû été reportée d'une semaine.

Alain Berset a rencontré virtuellement lundi des représentants des milieux culturels. Ces derniers lui ont fait part des difficultés auxquelles le domaine de la culture continue de faire face en raison de la fermeture prolongée des institutions culturelles et de l'interdiction des manifestations.

L'échange a porté sur la mise en œuvre des mesures de soutien spécifiques qui ont été adoptées en vertu du droit d'urgence en mars 2020 et reprises en septembre dans la loi Covid-19. L'Office fédéral de la culture (OFC), Pro Helvetia, l'OFSP, l'OFAS et le SECO étaient également représentés pour prendre part aux discussions.

Pas possible de donner des perspectives

Le conseiller fédéral en charge de la Santé a salué l'échange et rappelé l'engagement des acteurs étatiques à combattre les difficultés existentielles que rencontre ce secteur de la manière la plus efficace possible.

Il n'est toutefois pas possible, pour l'heure, de donner des perspectives claires sur la réouverture des institutions culturelles ou l'autorisation de manifestations culturelles, a souligné l'OFC. Si des assouplissements sont possibles dans les mois à venir, cela se fera probablement par étapes et en fonction du type et de la taille des manifestations.

Après 11 mois d’arrêt plus ou moins complet, la Taskforce Culture, qui regroupe une quinzaine de faîtières, veut pourtant que la vie culturelle reprenne tout en tenant compte des mesures sanitaires nécessaires, écrit-elle dans un communiqué lundi. Il s'agit pour cela de mettre en place "des délais et des concepts communs de protection pour une réouverture progressive et différenciée."

La Suisse a enregistré entre vendredi et dimanche 4320 cas supplémentaires de Covid-19, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) communiqués lundi. 85 décès supplémentaires sont à déplorer et 129 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 72 heures, les résultats de 55'071 tests ont été transmis. 7,84% d'entre eux se sont avérés positifs. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 28'427, soit 2030 par jour environ. C'est le chiffre le plus bas enregistré depuis la mi-octobre. Début novembre dernier, au plus fort de la deuxième vague, la Suisse enregistrait plus de 8000 nouveaux cas tous les jours.

Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 0,93. Il est donc toujours inférieur à 1, signe que le nombre de cas reste orienté à la baisse, mais est toutefois remonté par rapport à la semaine dernière.

Au niveau national, le taux d'incidence (nouveaux cas pour 100'000 habitants sur 14 jours) se situe désormais à 329. C'est dans les cantons du Jura (500) et du Valais (484) qu'il est le plus haut. A l'inverse, c'est Bâle-ville qui enregistre le taux le plus faible (255).

Depuis le début de la pandémie, 513'599 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés. Le total des décès s'élève à 8430 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 21'358.

Malgré la crise sanitaire et le confinement, les ventes des librairies suisses ont été relativement bonnes en 2020, révèle une enquête de RTSinfo. Les libraires et les distributeurs estiment avoir compensé les pertes du printemps.

C'est par exemple le cas de la librairie La Petite Prose à Boudry, qui a beaucoup beaucoup livré à domicile. Elle estime à vue de nez avoir vendu 10% de livres en plus l'an dernier. Au Baobab, à Martigny, c'est 8% de plus. Quant à la librairie de la Fontaine à Vevey, elle ne dispose pas de chiffres sur l'année mais, depuis l'automne, ses ventes atteignent des niveaux comme elle n'en a pas vu depuis quinze à vingt ans.

Du côté des distributeurs, le bilan est plus précis: Servidis annonce un résultat en hausse de 7% par rapport à l'an passé. Chez Payot, le résultat est plus bas, mais positif tout de même, avec une augmentation de 2%.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bott

>> Plus de détails dans notre article : La vente de livres a été bonne durant l'année 2020 en Suisse

La task-force fédérale pour le Covid-19 s'inquiète de l'explosion des maladies psychiques liées à la pandémie. Le nombre de personnes souffrant de dépressions graves a été multiplié par six en une année. Les plus touchés sont les adolescents et les jeunes adultes

D'après Dominique de Quervain, neurologue à l'Université de Bâle, "avant la première vague, la part de personnes qui présentaient des symptômes de dépression sévères se situait autour de 3%. Au printemps, le chiffre est monté à 9% et avec la deuxième vague, il se monte à 18%. C'est très inquiétant", s'alarme-t-il.

La task-force exige des mesures rapides pour aider ceux et celles qui souffrent psychiquement de la pandémie.

>> Le reportage du 12h45 :

Les mesures de protection se renforcent d'un cran supplémentaire au Palais fédéral en prévision de la session qui démarre le 1er mars. Les parlementaires faisant partie des groupes à risques devraient se faire vacciner au plus vite. L'accès au bâtiment est encore plus restreint et les séances à distance sont recommandées.

La Délégation administrative de l'Assemblée fédérale a décidé ce renforcement pour faire face à l'arrivée des nouveaux variants, ont indiqué les services du Parlement. L'objectif est de garantir la poursuite du bon fonctionnement de l'Assemblée fédérale tout en réduisant au maximum le nombre de personnes présentes sous la Coupole fédérale.

Les gouvernements cantonaux sont priés de faire en sorte que les députés faisant partie des groupes à risques puissent être vaccinés avant la session. Les parlementaires sont obligés de participer aux séances et les conseils ne peuvent délibérer qu'en présence d'une majorité de leurs membres, estime la délégation.

Depuis la session d'hiver, les conseillers nationaux peuvent toutefois voter à distance, s'ils ont été placés en isolement ou en quarantaine à cause du Covid-19.

Désormais, l’accès au Palais du Parlement sera limité aux participants aux séances, aux collaborateurs personnels des députés et aux journalistes accrédités pour une longue durée. Les invités personnels des députés et les visiteurs extérieurs ne pourront plus entrer.

L'enveloppe globale des aides pour les cas de rigueur liés à la pandémie s'élève à 54 millions de francs dans le canton de Fribourg, dont 15 millions de contribution cantonale. Cette somme pourrait grimper à 77 millions, si la Confédération alloue une 4e tranche.

Les critères d’attribution des aides et indemnités, qui seront simplifiés, "sont actuellement en cours d’élaboration et ces nouvelles procédures seront opérationnelles au début février", a indiqué l'Etat de Fribourg. La procédure standard sera destinée aux cas de rigueur ordinaires, à savoir les entreprises ayant subi une baisse de chiffre d’affaires de 40% au moins durant les 12 derniers mois précédant la demande.

La procédure allégée est destinée aux entreprises ayant dû fermer durant plus de 40 jours ouvrables entre le 1er novembre 2020 et le 30 juin 2021. Fribourg estime les coûts directs, en lien avec la crise sanitaire, à 220 millions de francs actuellement. Le canton a notamment versé 28 millions de francs au HFR (Hôpital fribourgeois), à titre de coûts complémentaires. Les surcoûts dans les EMS se montent à 10 millions.

Au total, environ 100 millions de francs ont déjà été versés par le canton, dont 40,4 millions pour soutenir l'économie et les salariés et 56,3 millions pour les mesures sanitaires.

>> Regarder aussi le 12h45 dresser le bilan du plan de relance fribourgeois :

"Ce train circule avec une composition réduite": cette annonce, plusieurs voyageurs ont l'impression de l'entendre souvent ces dernières semaines. La pandémie aurait-elle comme conséquence des trains CFF plus courts, alors même que le respect d'une distance suffisante entre les voyageurs est particulièrement importante en temps de crise sanitaire? En deuxième classe, aux heures de pointe, il peut ainsi être difficile de s'asseoir à bonne distance des autres voyageurs.

"Dans l'énorme majorité des cas, lorsque les passagers se retrouvent dans des trains à composition réduite, c'est en raison de problèmes techniques: des dérangements ou des pannes de train", s'est défendu lundi dans l'émission On en parle de la RTS le porte-parole des CFF Frédéric Revaz. Il confirme au passage que de nombreux problèmes de ce type ont eu lieu ces dernières semaines.

Il concède toutefois que sur certaines lignes, notamment l'IR 15 qui circule entre Genève-Aéroport et Lucerne, les wagons supplémentaires qui sont d'ordinaire ajoutés pour absorber le trafic à l'heure de pointe ne le sont pas, en raison d'une affluence moindre.

>> Ecouter le sujet d'On en parle lundi :

Keystone - Laurent Gillieron

Les magasins Denner, contrôlés par la coopérative Migros, ont terminé 2020 sur des ventes en nette progression, notamment grâce à une hausse de la consommation intérieure liée à la crise pandémique, a fait savoir l'entreprise zurichoise lundi.

L'an dernier, le chiffre d'affaires du discounter a bondi de 15,7% à 3,8 milliards de francs. Les 570 succursales ont généré 3 milliards de francs (+15,6%) et les 268 "Denner Partenaire" (des magasins franchisés) ont eux inscrit des revenus atteignant 0,8 milliard (+16,2%). Pour faire face à cette croissance, Denner a étoffé en 2020 son réseau de succursales par l'ouverture 16 nouvelles surfaces de ventes et créé 479 nouveaux postes de travail.

L'enseigne signale que les habitudes des ménages ont légèrement changé avec la crise. Elle note un recul de fréquence des visites de 0,4% par rapport à l'année précédente, mais avec plus de dépenses lors de chaque passage au magasin. La valeur moyenne du panier d'achat s'est ainsi appréciée de 16%.

Deux nouveaux centres de vaccination vaudois ont ouvert leurs portes lundi dans l'Hôpital intercantonal de la Broye (HIB) à Payerne et l'Hôpital Riviera-Chablais à Rennaz (VD).

L'HIB a aménagé une installation modulaire de 270 m2 à l'extérieur de l'établissement, sur un parking. Il compte vacciner 175 personnes par jour dans un premier temps. Le rythme devrait s'accélérer pour arriver à 325 par jour dès le 25 février. Pour l'heure, seul le vaccin de Moderna y est administré.

Le centre affiche déjà complet pour son premier mois de vaccination, les quelque 3000 plages horaire disponibles en ligne depuis le 18 janvier ayant été occupées en moins de trois jours. Lundi, l'ancien homme de radio Jean-Charles Simon, 72 ans, a fait partie des premières personnes à être vaccinées. "Il est à risque et est venu en voisin, puisqu'il est Broyard", a expliqué le chargé de communication de l'hôpital.

Avec Payerne et Rennaz, le canton de Vaud dispose désormais de six centres de vaccination, les autres étant situés à Lausanne, Yverdon, Morges et Gland. L'ouverture d'autres espaces est prévue - à Beaulieu-Lausanne, mais aussi dans les régions d'Echallens et de Montreux - lorsque le canton sera assuré de disposer de suffisamment de vaccins.

Les femmes enceintes appartenant à un groupe à risque devraient pouvoir se faire vacciner si elles le souhaitent, ont convenu Gynécologie suisse et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

"Dans un premier temps, l'OFSP avait annoncé que les femmes enceintes ne pouvaient pas être vaccinées. Nous sommes maintenant parvenus à un accord pour que celles qui présentent des risques particuliers puissent l'être", a précisé Daniel Surbek, membre du comité de Gynécologie suisse et médecin-chef clinique d'obstétrique à l'hôpital de l'Île à Berne sur les ondes de SRF.

La réticence venait du fait qu'il n'y a pas encore de données suffisantes sur les effets secondaires possibles de la nouvelle vaccination contre le Covid-19 sur les femmes enceintes. Daniel Surbek espère disposer de données fiables d'ici au printemps. "Si ces données ne montrent aucune preuve d'effets secondaires indésirables, toutes les femmes enceintes devraient également avoir la possibilité de se faire vacciner", a-t-il ajouté.

Des dizaines de milliers de Suisses sont obligés de télétravailler à la maison depuis bientôt une année. Certains adorent, d'autres détestent, et les entreprises réfléchissent déjà à la suite à donner à cette aventure du télétravail lorsque la pandémie sera éradiquée.

L'émission Mise au point est partie à la rencontre des salariés et des patrons pour savoir comment les employés s'y retrouvent dans ce "boulot-dodo" sans métro, entre paix royale et flicage.

Alors que beaucoup de questions restent en suspens sur les vaccins contre le Covid-19, quelque 170'000 Suisses et Suissesses ont déjà été vaccinés. Dans La Matinale de la RTS lundi, la spécialiste des vaccins aux HUG Claire-Anne Siegrist a toutefois nuancé leur capacité à faire totalement disparaître la pandémie.

>> Plus de détails : Claire-Anne Siegrist: "Il n'est pas nécessaire de vacciner toute la Suisse"

Beaucoup d'inconnues demeurent sur la faculté des vaccins à endiguer la transmission, ou encore sur la durée de l'immunité qu'ils procurent. Par ailleurs, leur production et leur distribution égalitaire à vaste échelle a montré de nombreuses failles, rappelle l'experte. Autant de raisons qui poussent à ne pas se fier uniquement à ceux-ci pour venir à bout de l'épidémie. "Ils ne pourront jamais faire disparaître totalement ce virus", estime la vaccinologue.

Ainsi, aujourd'hui, la population mondiale est engagée dans une "course de gendarmes et de voleurs" entre nos systèmes immunitaires et les variants du virus. Une course dans laquelle il n'existe pas de solution unique et miracle pour l'emporter, conclut Claire-Anne Siegrist.

>> Voir l'interview complète de Claire-Anne Siegrist dans La Matinale :

Alors que les bébés conçus pendant le semi-confinement poussent leurs premiers cris, certains démographes estiment que le nombre de nouveaux-nés pourrait diminuer de manière marquée en 2021. Ainsi, selon un rapport récent du gouvernement italien, 37% des personnes qui avaient prévu d'avoir un enfant en 2020 ont déclaré avoir reporté ce projet en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire, de difficultés économiques ou d'une procréation médicalement assistée mise entre parenthèses.

Dans les maternités romandes, à Fribourg, Neuchâtel et en Valais, on constate déjà une légère baisse des naissances en 2020 et début 2021. A contrario, les hôpitaux du Jura et de l'Ile à Berne ont enregistré un nombre record de naissances.

>> Plus de détails : Le "babycrash", ou quand les couples reportent leur projet d'enfant

A en croire le médecin-chef du service d'obstétrique au CHUV David Baud, qui a compilé avec son collègue Léo Pomar les données d'anciennes épidémies, il faut toutefois s'attendre à une baisse provisoire de la natalité.

>> Ecouter le sujet de La Matinale lundi :

Keystone - Gaëtan Bally

Pour accentuer la lutte contre le Covid-19, la Confédération demande aux cantons de réaliser des tests réguliers et rapides dans les écoles, les EMS et les entreprises. Si certains y travaillent déjà, comme Vaud, tout est question de logistique. Il faut du personnel, constitué d'équipes mobiles, et du matériel.

Les deux sont d'ailleurs liés, a précisé le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker dans La Matinale. "Le matériel, on l'a: c'est du matériel de prélèvement de laboratoire habituel, rien de très spécifique. Mais il le faut en quantité, et surtout il faut pouvoir l'amener rapidement dans les laboratoires."

Derrière l'idée des tests massifs avancée par le Conseil fédéral, "il y a le besoin de surveiller le développement des nouveaux variants. Le seul moyen d'éviter leur propagation, c'est d'anticiper, et donc de faire du testing beaucoup plus large", détaille-t-il.

>> Ecouter l'interview de Karim Boubaker dans La Matinale :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Tout comme les grands partis de droite et du centre-droit, la gauche s'est dite favorable dimanche à un renforcement des mesures anti-Covid aux frontières, dans une lettre adressée au Conseil fédéral.

Pour le président des Verts Balthazar Glättli, il s'agit d'un compromis: "L'UDC demandait de fermer la frontière, ce qui est impossible. Les frontaliers sont par exemple une nécessité. Mais il faut néanmoins trouver un système qui garantisse aussi la santé, raison pour laquelle j'ai co-signé cette lettre", a-t-il confié lundi dans La Matinale.

"Le point qui m'a convaincu, c'est que l'on renforce aussi à l'intérieur de la Suisse les tests et les quarantaines, parce que je trouve qu'il y a vraiment un manque de testing", a-t-il poursuivi, plaidant pour des tests de masse à l'instar de ceux auxquels les Grisons ont procédé récemment.

>> Ecouter l'interview de Balthazar Glättli dans La Matinale :

Keystone - Martin Ruetschi

Après Pfizer, AstraZeneca a annoncé à son tour ne pas pouvoir respecter le calendrier initialement prévu pour la livraison de son vaccin. Comme d'autre pays d'Europe, la Suisse est impactée. Des doses du vaccin de Pfizer/BioNTech manquent déjà à l'appel, mais l'OFSP refuse d'articuler un chiffre.

Les entreprises pharmaceutiques ne font pas toujours preuve d'une grande clarté quant aux raisons de ces retards. AstraZeneca s'est par exemple contentée d'évoquer des problèmes de production, sans en dire davantage. Pfizer, de son côté, argue que les travaux menés en vue d'augmenter ses capacités de production réduisent ses cadences, pour plusieurs semaines encore.

La pharma trop ambitieuse?

Certaines voix se demandent cependant si l'industrie pharmaceutique n'a pas été trop ambitieuse en négociant ses contrats avec les différents Etats. A sa décharge, les contrats ont souvent été négociés très tôt, quand les vaccins n'étaient pas encore au point. Les inconnues étaient donc nombreuses.

Par la voix du président du Conseil européen Charles Michel, l'UE a tout de même exigé dimanche davantage de transparence sur les raisons de ces délais, qui ont de lourds impacts sur les programmes de vaccination des différents pays.

>> Ecouter La Matinale revenir sur ces retards :

Keystone/EPA - Fabio Motta

Dans le canton de Vaud, les résidents et le personnel des EMS qui le souhaitent devraient tous avoir reçu les deux doses de vaccin anti-Covid-19 d'ici la mi-mars. C'est du moins ce que vise, sur le papier, le gouvernement vaudois.

En pratique, toutefois, il s'avère qu'un faible pourcentage seulement du personnel soignant des EMS a accepté de se faire vacciner à ce jour: alors qu'environ un tiers des quelque 160 homes du canton ont déjà pu bénéficier du passage des équipes mobiles de vaccination, seuls 20 à 40% du personnel a accepté de se faire vacciner.

Ce faible pourcentage inquiète François Sénéchaud, secrétaire général d'Heviva, la faîtière des EMS vaudois. "Notre crainte, c'est qu'en cas de troisième vague, on se retrouve avec tous nos résidents vaccinés et guéris, et beaucoup de collaborateurs absents pour cause de maladie", a-t-il confié lundi dans La Matinale.

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

Keystone - Cyril Zingaro

Le tourisme à la montagne pour les vacances de février sera différent cette année. Si cette période est généralement prise d'assaut, tout est chamboulé cette année. Des annulations ou réservations de dernière minute en raison de la limitation à 5 personnes et 2 ménages, du télétravail et des incertitudes aux frontières. Les agences de locations ont dû s’adapter.

"On a beaucoup de chalets où plusieurs familles de 10-12 personnes viennent en location en février. On a dû appeler une centaine de locataires pour dire que, malheureusement, la limite est fixée à 5 personnes et beaucoup annulent leurs séjours. Pour essayer de compenser cette perte, on est obligé de louer un chalet pour 10 personnes au prix d’un appartement de 5 personnes, avec peut-être toujours ce risque de confiner et de fermer la station dans quelques semaines", a déploré samedi dans le 19h30 Grégoire Dussex, directeur Novagence Anzère (SA), à Anzère.

>> Voir le sujet du 19h30 dimanche :

Les Suissesses et Suisses n'ont en effet pas comblé tout le manque de touristes étrangers dans les hôtels haut de gamme. Et la situation des hôtels et restaurants en ville est catastrophique. Mais une catégorie d'établissement tire son épingle du jeu avec la pandémie: les hôtels et restaurants de montagne, comme la pension Le Grand Hôtel des Rasses près de Sainte-Croix qui n'a jamais été aussi plein notamment pour des courts-séjours.

Prix doux, chambres famille, proximité des pistes de ski, beaucoup de raquettes, et surtout piscine et restaurant ouverts pour les clients de l'hôtel séduisent les clients. Et dans une salle à manger de la taille d'une salle de bal, garder ses distances est un jeu d'enfant.

>> Ecouter le reportage dans La Matinale :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Nora Kronig, responsable à l'OFSP des vaccins contre le Covid-19, s'estime satisfaite du début de campagne en Suisse. Elle explique dans Mise au point dimanche que la vitesse de vaccination augmentera rapidement et que toutes les personnes qui veulent être vaccinées devraient pouvoir l'être d'ici l'été.

>> Lire : Nora Kronig: "On devrait pouvoir vacciner tous ceux qui le veulent d'ici fin juin"

Vaccination : l'interview de Nora Kronig , vice-directrice de l'OFSP

Les tests rapides doivent être pratiqués à plus large échelle en Suisse pour espérer maîtriser la pandémie. Le Conseil fédéral a mis un projet d'ordonnance en consultation à cet effet, sur le modèle du canton des Grisons.

Il s'agirait concrètement que les cantons effectuent régulièrement des tests dans les EMS, les écoles et les entreprises, selon une information du SonntagsBlick, confirmée par le texte de l'ordonnance que s'est procuré dimanche l'agence Keystone-ATS. Les frais seraient pris en charge par la Confédération.

Le potentiel est considérable, sachant que plus de la moitié des contaminations se font par des individus asymptomatiques. L'objectif est de sortir de la spirale du confinement.

"Ce n'est en effet pas ridicule de dire qu'on teste chaque classe toutes les semaines pour voir si le virus est présent, avant de mettre en quarantaine les élèves porteurs", explique dimanche dans le 12h30 Jacques Gerber, ministre jurassien de la Santé.

>> Lire à ce sujet : La Suisse pourrait se lancer dans une stratégie de tests Covid massifs

Nouvelle stratégie

S'il était accepté, ce projet constituerait un tournant dans la stratégie de la Confédération, estime Markus Wolf, PDG de la Weissen Arena à Flims-Laax (GR), cité par le Sonntagsblick, qui a développé le concept avec l'université allemande de Heidelberg. Son modèle a été adopté par le canton des Grisons, qui effectuera des tests à grande échelle à partir de mercredi. Il est prévu d'effectuer 20'000 tests par semaine.

Les tests doivent être répétés, les tests de masse réalisés à une seule reprise ne s’avérant efficaces qu’à court terme. Si 30% de la population mobile peut être testée régulièrement, le taux de positivité et le taux de reproduction pourraient être maintenus bas à long terme, explique dans le Sonntagsblick Martin Bühler, chef de l'état-major cantonal grison.

"Pour Neuchâtel, les tests à grande échelle sont déjà pratiqués, mais pas sous forme aléatoire ou sans indice. C'est plutôt qu'on ne se limite pas aux cas-contacts lors d'une infection, mais qu'on teste par exemple l'ensemble d'un étage dans un EMS ou l'ensemble d'une école. Il faut éviter de se disperser", estime pour sa part Laurent Kurth, directeur neuchâtelois de la Santé, interrogé dans le 12h30.

>> Ecouter le sujet de La Matinale lundi :

Keystone/EPA - Ernesto Guzman Jr

Dans une lettre commune, les présidents des six grands partis de Suisse ont demandé dimanche au Conseil fédéral de mettre en place un véritable système de contrôle aux frontières pour lutter contre le Covid-19. L'entrée en Suisse passerait par des tests et des quarantaines.

Avec des mesures "combattant l'importation de virus", les risques pourraient être massivement réduits à l'intérieur du pays, écrivent les présidents de l'UDC, du PS, du Centre, du PLR, des Verts et des Vert'libéraux, dans une lettre que se sont procurée le SonntagsBlick et la SonntagsZeitung. L'objectif est de pouvoir déconfiner par étapes en Suisse tout en maintenant le nombre de cas bas. Cela permettrait aussi d'éviter de nouvelles mesures restrictives.

>> Ecouter les explications de l'émission Forum dimanche :

Tests multiples

Pour les présidents de partis, ceux qui veulent entrer en Suisse - en fonction du niveau d'infections du pays de provenance - devraient présenter un test PCR valable. Aux aéroports, on pourrait offrir un test antigène, à payer de sa poche.

Cinq jours plus tard, un nouveau test rapide devrait être demandé. Jusque-là, les personnes concernées devraient se mettre en quarantaine. Par voie terrestre, on pourrait se limiter à une déclaration sur parole.

Les voyageurs de retour de l'étranger devraient eux aussi se mettre en quarantaine durant cinq jours. Celle-ci pourrait toutefois être levée après un test négatif (PCR ou antigène rapide). On pourrait aussi envisager une "quarantaine légère", permettant de sortir pour bouger ou faire du sport, mais pas pour des achats.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 dimanche :

Une école genevoise a dû mettre l'ensemble des élèves d'une classe de 5P en quarantaine après que l'un deux a contracté le variant britannique du Covid-19. Celle-ci durera jusqu'au 1er février, selon le courrier électronique envoyé dimanche aux parents.

Une telle mesure est peu habituelle. Elle s'explique par la forte contagiosité de cette nouvelle souche, qui pousse les services du médecin cantonal à prendre des mesures préventives plus strictes.

Première en Suisse romande

"Avec ces nouveaux variants, on a une attitude qui est un peu moins expectative par rapport à la prise en charge des cas. Mais notre procédure s'adapte en fonction de l'évolution des preuves scientifiques, que l'on suit quotidiennement", a expliqué dans le 19h30 Aliki Metsini, cheffe du secteur maladies transmissibles du service du médecin cantonal genevois.

Depuis le 15 janvier, au moins 6 écoles en Suisse ont été confrontées à la version mutante du virus. Cette école genevoise est la première en Suisse romande où le cas se présente.

>> Lire : Une classe de primaire genevoise en quarantaine à cause du variant anglais

>> Voir aussi le sujet du 19h30 dimanche :

Selon les statistiques, le chômage longue durée a doublé l'an dernier en Suisse. Avec la pandémie de Covid-19, le marché du travail s'est durci et la concurrence est devenue bien plus rude, y compris pour des employés fortement qualifiés.

>> Voir aussi le reportage du 19h30 dimanche :

Le taux de reproduction est à nouveau en hausse en Suisse après un léger ralentissement à la mi-janvier. Après avoir annoncé vendredi un taux de 0,79 pour le 12 janvier, l'OFSP a annoncé dimanche une valeur de 0,89 pour le 14 janvier. Cette évolution, publiée sur le site internet de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), anéantit les espoirs exprimés vendredi dernier, à savoir que le nombre de cas pourrait être réduit de moitié toutes les deux semaines.

La dernière fois que la valeur R est tombée en dessous de 0,8, c'était entre le 6 et le 12 novembre. Le taux de reproduction, que l'on connaît après un délai d'une dizaine de jours, indique combien d'individus une personne infectée contamine en moyenne. Selon ce chiffre, 100 personnes infectées ont infecté 89 autres le 14 janvier.

Un taux de reproduction inférieur à 1 se traduit par une baisse du nombre d'infections. Lorsqu'il est compris entre 0,9 et 1, cette baisse est toutefois assez lente.

Les temps sont durs pour le secteur de la restauration, fortement touché par les mesures anti-Covid. GastroVaud vient d'ailleurs de publier un sondage qui annonce que près de 6 restauratrices et restaurateurs sur 10 ne sont plus en mesure de se verser un salaire, et plus de 60% d'entre eux n'excluent pas des licenciements.

A Yverdon-les-Bains, pour le deuxième week-end consécutif, la ville a mobilisé son personnel au chômage technique pour aider les restaurants à livrer leurs plats chauds.

"En tant que garde bains, effectivement, pour le moment je ne peux pas travailler. Les piscines sont fermées. Donc je suis un peu inutile. Donc tant qu’à faire, autant que je sois utilisé dans d’autres activités et celle-ci elle est parfaite, elle est solidaire", explique Marc Amsler, employé de commune, dans le 19h30 samedi.

Et l’opération fonctionne très bien, avec 200 repas livrés en une soirée. C’est presque 50% de plus que le week-end précédent, lors du lancement de l’opération.

>> Voir le reportage du 19h30 dimanche :

La Suisse est en semi confinement depuis une semaine et les magasins de vêtement sont fermés. Ce qui n'est pas le cas pour l'instant en France. Depuis le Jura, clientes et clients n'ont pas hésité à passer la douane pour faire des achats.

Ce tourisme d’achat est difficile à quantifier. Sur la plateforme douanière de Boncourt, une légère augmentation du trafic en direction de la France a été constatée.

>> Voir le reportage du 19h30 dimanche :

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