Simonetta Sommaruga annonce sa démission du Conseil fédéral pour la fin de l'année

La conseillère d'Etat zurichoise Jacqueline Fehr renonce à se lancer dans la course à la succession. Elle l'a annoncé sur Twitter. L'ancienne conseillère nationale socialiste avait déjà été battue en 2010 lors de l'élection de Simonetta Sommarruga au gouvernement.

Ministre de la justice du canton de Zurich depuis huit ans, Jacqueline Fehr se représente pour un nouveau mandat, lors des élections cantonales du 12 février prochain.

La conseillère nationale Flavia Wasserfallen (PS/BE) réfléchit à une candidature au Conseil fédéral. Elle entend toutefois en discuter d'abord avec sa famille et son parti.

L'annonce de la démission de Simonetta Sommaruga a été abrupte et inattendue, a-t-elle expliqué à l'ATS. Elle souhaite donc prendre le temps nécessaire avant de se décider.

La Bernoise est en outre candidate au Conseil des Etats. Le PS bernois l'a désignée à fin août pour tenter de conserver le siège laissé vacant par Hans Stöckli, qui ne se représente pas.

Interrogée mercredi déjà par l'ATS, la conseillère aux Etats bâloise Eva Herzog, de son côté, n'avait "pas exclu" une candidature.

Le Parti socialiste présentera un ticket avec deux candidates au Parlement, pour la succession de Simonetta Sommaruga le 7 décembre. Et celles-ci pourront provenir de toutes les régions du pays.

"Une surreprésentation des minorités n'est pas forcément dramatique", estime le président du groupe parlementaire socialiste Roger Nordmann dans La Matinale de la RTS.

A la question de savoir si une majorité latine au Conseil fédéral se justifie, il a rappelé qu'il appartient au groupe parlementaire socialiste, puis à l'Assemblée fédérale, d'en décider.

"Au sein du PS, les Suisses allemands ne seraient pas choqués, ont-ils dit. Ce qui compte pour nous, c'est d'avoir quelqu'un de capable qui représente nos valeurs", a-t-il ajouté.

>> L'interview de Roger Nordmann dans La Matinale :

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Au lendemain du retrait annoncé de Simonetta Sommaruga, la presse met en avant jeudi l'aspect humain de sa démission. La décision de la conseillère fédérale socialiste mérite le respect, soulignent plusieurs commentateurs.

Le départ de Simonetta Sommaruga en raison de l’état de santé de son mari témoigne de son sens des responsabilités envers son pays, ses collègues du gouvernement et sa propre famille, souligne notamment le Blick.

Elle est la responsabilité faite femme, écrivent pour leur part le St-Galler Tagblatt, l'Aargauer Zeitung et la Luzerner Zeitung.

Pour Lise Bailat, dans 24heures et la Tribune de Genève, son bilan est cependant en deux teintes. Avec l'immigration de masse et la loi sur le CO2, elle a souvent perdu, écrit l'éditorialiste, mais jamais en mauvaise perdante.

Le bilan politique de la Bernoise est plutôt mitigé, relève également Vincent Bourquin dans Le Temps. Mais son retrait, même s'il n'était pas prévu, arrange grandement les affaires des socialistes souligne-t-il.

>> La revue de presse de Valérie Droux dans La Matinale :

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Alain Berset, collègue de parti de la socialiste au Conseil fédéral, a dit sur Twitter comprendre la décision de Simonetta Sommaruga, même s'il la regrette.

"Je suis de tout cœur avec toi", a écrit le Fribourgeois. Il remercie la Bernoise pour son "immense engagement et l'excellente collaboration tout au long de ces années".

A l'occasion du départ de Simonetta Sommaruga, Pierre-Olivier Volet, co-rédacteur en chef de la rédaction TV de RTSinfo, rappelle que "faire des réformes en Suisse, c'est un travail de très longue haleine, il faut mettre les gens autour d'une table, trouver des compromis", même après une défaite. Et c'est un travail qui a occupé Simonetta Sommaruga après sa défaite sur la loi sur le CO2.

Pour lui, Simonetta Sommaruga reste aussi le symbole d'une Suisse qui est rattrapée par l'époque: en 2015, lors de sa première présidence, ont eu lieu les attentats de Paris. Sa seconde présidence, en 2020, aura été marquée par l'épidémie de coronavirus.

>> Le commentaire de Pierre-Olivier Volet, corédacteur en chef de la RTS, dans le 19h30 :

Le départ surprise de Simonetta Sommaruga intervient à une période délicate, à l'orée d'un hiver marqué par une possible pénurie d'énergie, relève la presse. Cette dernière anticipe un brassage des portefeuilles après le 7 décembre, mais souligne la bonne affaire pour le PS.

"Celui ou celle qui prendra la tête du DETEC (Département fédéral de l'énergie) devra être en mesure dès le 1er jour d’affronter l’une des plus grosses crises à laquelle la Suisse doit faire face depuis la 2e Guerre mondiale", souligne le "Tages-Anzeiger", dans un commentaire repris dans d'autres titres Tamedia.

Les éditorialistes se focalisent notamment sur les conséquences sur la composition future du gouvernement avec cette nouvelle donne. Le départ conjoint de Simonetta Sommaruga et d'Ueli Maurer marque "la fin d’un cycle au Conseil fédéral", estiment 24Heures et la Tribune de Genève. "Le grand enjeu se déplace sur la répartition des départements", notent les deux journaux.

En tant que ministre de l’Energie, Simonetta Sommaruga laisse un gros dossier derrière elle. En effet, avec la crise en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie, se pose la question de l’approvisionnement énergétique de la Suisse. Mais la conseillère fédérale s’est voulue rassurante mercredi devant la presse.

Quant à l’échec de sa réforme sur la loi CO2 devant le peuple, elle a relativisé. Elle estime avoir bien rattrapé le coup avec une nouvelle proposition, plus proche des attentes de la population.

La Bernoise veut maintenant se concentrer sur ses deux derniers mois en tant que conseillère fédérale. Elle dit ne pas avoir eu le temps de réfléchir à ses projets futurs. Elle souligne aussi qu’elle ne s’immiscerait pas dans le choix de son ou sa successeure qui sera élu par le Parlement en décembre.

>> Les précisions de Forum :

Simonetta Sommaruga, qui n'a fait que quatre ans au Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), laisse derrière elle plusieurs dossiers en plan. Des dossiers tels que la politique climatique, le soutien aux médias ou encore la réforme de l'électricité.

Il y a de fortes chances que son ou sa successeur(e) soit une femme. Le Parti socialiste a en effet plusieurs candidates en tête. A savoir, la Bâloise Eva Herzog, la Zurichoise Jacqueline Fehr ou encore les Bernoises Flavia Wasserfallen, Evi Allemmann et Nadine Massahardt. L'élection aura lieu le 7 décembre en même temps que celle pour remplacer Ueli Maurer.

>> Les précisions du 19h30 :

Cette élection simultanée pourrait amener une valse des départements. Le DETEC et les finances sont en effet deux départements très convoités. Le ou la remplaçante de Simonetta Sommaruga, comme dernier arrivé, risque d'hériter du département qu'aucun de ses collègues n'aura voulu.

>> Les précisions de Forum :

Simonetta Sommaruga fait partie de ces personnalités politiques qui ont eu plusieurs vies. D’abord, musicienne, puis professeur de piano. Dans les années 1990, elle devient directrice de la Fondation pour la protection des consommateurs, l’équivalent en Suisse alémanique de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Elle fait ensuite de la politique locale, dans l’exécutif de la ville de Köniz, juste à côté de Berne.

Simonetta Sommaruga entre en 1999 au Parlement fédéral. Elle devient alors l’une des figures de la droite du Parti socialiste, de l'aile socio-libérale avec une position plutôt ferme sur les questions d'immigration.

>> Plus d'informations : Simonetta Sommaruga, une adepte du consensus mise à rude épreuve

Quel bilan laisse Simonetta Sommaruga?

Après douze années passées au Palais fédéral, son bilan est contrasté. Au total, Simonetta Sommaruga a gagné 13 votations populaires et elle en a perdu 7, dont la révision de la loi sur le CO2 rejetée par le peuple l'an dernier.

Elle a surtout eu du succès au département de justice et police. Simonetta Sommaruga a également été deux fois présidente de la Confédération, en 2015 et en 2020.

>> Les précisions de Forum :

Selon le politologue Michael Hermann, le PS pourra probablement conserver le siège de la conseillère fédérale sortante Simonetta Sommaruga. Il considère la conseillère aux Etats bâloise et ancienne conseillère d'Etat Eva Herzog comme la favorite.

Une attaque d'un autre parti n'est pas réaliste, analyse Michael Hermann auprès de Keystone-ATS. Outre le peu de temps restant jusqu'à l'élection, Michael Hermann rappelle également que les élections fédérales auront lieu dans un an.

Durant une année électorale, aucun parti ne veut en effet susciter des émotions en faveur du PS, souligne-t-il. "Le moment de la démission est certainement optimal pour défendre le siège du PS". Cela même si l'annonce de la démission de Simonetta Sommaruga n'a manifestement pas été motivée par des raisons de stratégie partisane.

Michael Hermann est donc convaincu que le PS conservera son siège, d'autant plus après le renoncement des Verts à faire acte de candidature.

>> L'analyse de Rouven Gueissaz, chef de la rubrique politique dans le 19h30 :

C'est en 1993 que Simonetta Sommaruga se fait connaître du grand public en prenant la direction de la Fondation pour la protection des consommateurs. Elue sous la Coupole fédérale en 1999, la socialiste bernoise accède au gouvernement en 2010 à la suite de la démission de Moritz Leuenberger. Elle y restera douze ans, dirigera deux départements et aura deux fois les honneurs de la présidence de la Confédération.

L'UDC remercie Simonetta Sommaruga pour le temps et l'énergie qu'elle a investis au cours des douze dernières années. "Cela n'a toutefois pas été facile", a déclaré à l'ATS son secrétaire général Peter Keller.

Le conseiller national nidwaldien déplore notamment un "blocage idéologique" en ce qui concerne le dossier énergétique. La sécurité de l'approvisionnement n'est plus garantie, selon lui.

"C'est maintenant à quelqu'un d'autre de nettoyer cette pagaille", a poursuivi Peter Keller. L'UDC, qui a toujours défendu la concordance pour la stabilité politique de la Suisse, reconnaît toutefois la légitimité de la revendication du PS pour le siège vacant.

Le Parti socialiste a annoncé la couleur lors d'une conférence de presse mercredi après-midi: sa présidence veut un ticket avec deux femmes, qui pourront venir de toutes les régions linguistiques.

Le calendrier est très serré, a admis le chef du groupe parlementaire Roger Nordmann. "Nous avons été très surpris par la décision de Mme Sommaruga", a-t-il ajouté.

Le vendredi 18, le groupe prendra une décision de principe sur le ticket. Le délai des candidatures est fixé au lundi 21 novembre à 13h00. Une séance du groupe aura lieu le vendredi 25 et les candidates seront désignées le lendemain samedi 26.

>> Les explications de Roger Nordmann dans le 19h30 :

Les Verts regrettent la démission de Simonetta Sommaruga. En sa qualité de responsable de l’Environnement, elle a mis sur pied de nombreux projets politiques pour le climat et l’énergie, estiment-ils dans un communiqué.

Le parti précise qu'il ne fera pas acte de candidature pour le siège laissé vacant par la socialiste. "Il faut impérativement accroître le poids de l’écologie au Conseil fédéral, mais pas au détriment d’un siège PS", écrit-t-il.

Le PLR reste le parti le plus surreprésenté au sein du Conseil fédéral, poursuivent les Verts. Avec l’UDC, "il forme une majorité de droite que les chiffres ne justifient pas et qui freine des quatre fers toute politique efficace en faveur du climat et de l’environnement".

Lors des élections générales au Conseil fédéral en 2023, en revanche, les écologistes veulent un renouvellement réel grâce à un siège vert.

>> Lire aussi : Réactions des grandes formations politiques au départ de Simonetta Sommaruga

Simonetta Sommaruga, malgré des compromis parfois ambitieux trouvés au Parlement, n'a pas toujours réussi à franchir l'étape du vote populaire. La socialiste est parvenue à réformer le système d'asile, mais a ensuite essuyé un cuisant échec sur la loi sur le CO2.

Simonetta Sommaruga quittera le Conseil fédéral à 62 ans, après douze ans d'exercice. Sa longévité au gouvernement est plutôt dans la moyenne des autres conseillers fédéraux.

Dernier à démissionner avant la Bernoise, Ueli Maurer quittera le gouvernement à 72 ans, après quatorze ans en fonction.

Carl Schenk, qui s'est retiré en 1895, s'était accroché pendant 32 ans au gouvernement. Adolf Deucher (1912) a siégé 29 ans au Conseil fédéral, Giuseppe Motta (1940) juste un an de moins. Philipp Etter (1959) a été 25 ans conseiller fédéral, ce qui lui a valu le surnom d'Eternel.

Le mandat le plus court a été celui de Louis Perrier, mort en 1913 seulement 14 mois après son élection. Evincé en 2007, Christoph Blocher n'a pas dépassé les quatre ans, juste un peu moins que Ruth Metzler, qu'il a remplacée en 2003. Elisabeth Kopp (partie en 1989) et Alphons Egli (1986) ont été aux affaires durant quatre ans, Rudolf Friedrich (1984) même pas deux ans.

>> L'analyse de Rouven Gueissaz dans le 19h30 :

Dès qu'elle aura quitté le Conseil fédéral, Simonetta Sommaruga aura droit à une rente annuelle d'un peu plus de 200'000 francs, ce qui correspond à la moitié de son salaire actuel. Cette somme serait cependant réduite si elle reprenait une activité lucrative.

Les pensions des ex-conseillers fédéraux correspondent à la moitié du salaire brut des magistrats en exercice. Seuls ceux qui se retirent après au moins quatre ans ou pour des raisons de santé ont droit à la rente complète.

L'arrêté fédéral sur les traitements des magistrats prévoit qu'ils ne doivent pas gagner plus à leur retraite que leurs collègues en fonction.

La conseillère fédérale ne s'immiscera pas dans le choix de son successeur ou de sa successeure au Conseil fédéral. "C'est au Parlement de décider", a-t-elle rappelé devant la presse.

La Bernoise n'a pas non plus eu l'occasion de réfléchir à ce qu'elle ferait après son départ. La décision a été prise de manière abrupte suite à l'hospitalisation de son mari, a-t-elle souligné.

Les crises, Simonetta Sommaruga connaît. Sa première présidence, en 2015, l'avait déjà propulsée sous les projecteurs après les attentats de Paris. Elle n'avait alors pas hésité à muscler l'arsenal policier et juridique contre la menace terroriste.

Quand elle reprend les rênes de la Confédération en janvier 2020, la Bernoise doit lutter contre la pandémie de coronavirus. Face à la population inquiète, elle s'est montrée rassurante et rassembleuse.

Mais c'est surtout dans les coulisses qu'elle a été active. La présidente a multiplié les rencontres avec les cantons ou les branches particulièrement touchées pour trouver des solutions.

>> Simonetta Sommaruga évoque son année comme présidente de la Confédération en 2020 :

Le PLR "prend acte" de la démission de Simonetta Sommaruga et lui transmet lui aussi ses remerciements "pour son engagement en faveur de la Suisse.

Le parti attend de la personne qui lui succédera "qu’elle s'attaque rapidement aux défis à venir et qu'elle s'engage pour un approvisionnement énergétique sûr", a-t-il tweeté.

Dans de nombreux dossiers centraux, comme l'approvisionnement en énergie, les infrastructures ou la 5G, il y a toutefois du retard à rattraper et les défis à relever sont énormes, ajoute le PLR.

Le Centre a également tweeté sa réaction à l'annonce de la démission. "Nous remercions la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga pour ses longues années d'activité et son engagement en faveur de la Suisse. Nous lui souhaitons, ainsi qu'à son mari, le meilleur pour la suite".

Le parti attend de tous les successeurs potentiels "qu'ils respectent les règles de la collégialité et qu'ils participent au bon fonctionnement du Conseil fédéral".

Le Parti socialiste a réagi par tweet à la démission de sa conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. "Elle a posé des jalons décisifs pour le tournant énergétique suisse et joué un rôle majeur dans la lutte contre la crise climatique", souligne le PS.

"Nous remercions Simonetta Sommaruga pour son engagement sans faille au Conseil fédéral. Sa décision illustre de manière exemplaire le dévouement et la diligence dont elle fait preuve dans l'exercice de sa fonction de conseillère fédérale", poursuit le parti.

Le groupe parlementaire socialiste choisira ses candidats et candidates le 26 novembre, précise-t-il.

La population suisse aime voir ses ministres prendre le tram ou faire ses courses comme tout le monde, "et moi aussi", a dit Simonetta Sommaruga. "Mais ce n'est que la moitié de la vérité. Le climat est devenu plus dur dans la société".

Les conseillers fédéraux ont désormais besoin de davantage de protection lors de leurs déplacements, a-t-elle notamment relevé. "On ne peut plus écarter un risque de sécurité".

Interrogée sur les attaques personnelles de l'UDC, dont elle était la cible durant des années, la socialiste a reconnu que le ton est devenu plus agressif, en Suisse aussi, face aux politiciens. "Mais qui n'est pas prêt à vivre avec les critiques, ne doit pas faire ce travail".

La cheffe du Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) s'est dit "reconnaissante" pour ses douze années au sein de l'exécutif. "J'ai travaillé avec des personnes, des associations, des partis, des organisations. Une collaboration merveilleuse".

Simonetta Sommaruga a insisté devant la presse sur l'importance d'impliquer toutes les parties prenantes dans son travail. "Et on y est arrivés, notamment la table ronde sur l'énergie hydraulique (…) C'est ainsi que, dans notre pays, nous arrivons à trouver des solutions. J'en suis absolument convaincue".

Simonetta Sommaruga est revenue, lors de son intervention, sur ses douze années passées au gouvernement.

"J'ai mené une vie dans laquelle ma fonction au Conseil fédéral primait sur tout le reste. J'ai vécu cette intensité, cette occupation permanente, parce que c'est ce que cette fonction requérait de moi", a relevé la Bernoise.

"Une conseillère fédérale doit pouvoir s'engager à 100%", a-t-elle ajouté. "C'est quelque chose que j'ai fait de toute mes forces, avec beaucoup de joie et de passion. Je suis heureuse d'être conseillère fédérale et je le resterai jusqu'au bout".

Avec cette annonce, deux postes au sein du Conseil fédéral devront être repourvus. Le conseiller fédéral en charge des Finances Ueli Maurer avait annoncé son départ le 30 septembre. Le groupe UDC doit maintenant choisir son ticket parmi cinq candidats.

La démission de Simonetta Sommaruga pourrait rebattre les cartes de la succession. Plusieurs noms ont circulé par le passé: les conseillères nationales Flavia Wasserfallen et Nadine Masshardt, le conseiller national Matthias Aebischer, la conseillère d'Etat Evi Alleman, toutes candidatures bernoises. Les noms de la conseillère nationale Priska Seiler-Graf (ZH) et des conseillers aux Etats Eva Herzog (BS) et Daniel Jositsch (ZH).

On ne peut pas encore exclure que les Verts se lancent dans la course. Si le parti écologiste a renoncé à s'attaquer à un siège UDC, il n'a pas caché son envie de siéger prochainement au Conseil fédéral. La droite pourrait être tentée de lui "offrir" le siège du PS.

La Bernoise de 62 ans est entrée au Conseil fédéral en 2010, à la suite du Zurichois Moritz Leuenberger.

Elle a d'abord pris les rênes du Département fédéral de justice et police, qu'elle a conduit jusqu'à fin 2018. Sa principale réalisation est la grande réforme de l'asile, acceptée par le peuple en 2016.

Elle a ensuite repris le grand département qu'elle convoitait, celui de l'énergie, de l'environnement et des transports. Son ambitieuse réforme de la loi sur le CO2 a été toutefois refusée par le peuple en 2021. Elle a remis l'ouvrage sur le métier avec une réforme de la loi sur les énergies renouvelables. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui se profilent ont marqué la fin de son mandat.

>> Les précisions du 19h30 :

Devant la presse à Berne, Simonetta Sommaruga a indiqué avoir informé mercredi matin ses collègues du Conseil fédéral de sa démission pour fin 2022.

"Cette décision est un peu abrupte pour moi également, et elle arrive plus tôt que ce qui était prévu", a souligné la socialiste. "J'ai pris cette décision pour des motifs personnels", a-t-elle précisé. "Mon époux a été atteint par un problème de santé, il se remet sur pied, il est bien pris en charge. Mais un tel événement a un poids majeur, qui arrive à un moment inattendu et qui fait réfléchir, et il ne m'est pas possible de continuer comme auparavant".

>> Voir la déclaration de Simonetta Sommaruga :

>> Les précisions du 19h30 :

Simonetta Sommaruga quittera le Conseil fédéral fin décembre, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement André Simonazzi. Son annonce intervient un mois après la démission d'Ueli Maurer.

"La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est provisoirement absente", avait annoncé le 24 octobre son Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), en invoquant l'état de santé de son mari, qui se trouve à l'hôpital.

Simonetta Sommaruga est mariée à l'écrivain alémanique Lukas Hartmann, 78 ans. Ce dernier est "entre de bonnes mains" à l'hôpital, avait ajouté le DETEC.

La conseillère fédérale avait repris le travail ce lundi après une semaine d'absence.

Une conférence de presse de Simonetta Sommaruga est prévue à 14h15, annonce le Conseil fédéral à l'issue de sa séance hebdomadaire.

Selon Le Temps, la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga devrait annoncer sa démission mercredi après-midi.

La Bernoise a été élue en 2010 au gouvernement. Elle a d'abord dirigé le Département fédéral de justice et police (DFJP) avant de reprendre le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Elle a été présidente de la Confédération en 2015 et 2020.