Il y a quelques jours, dans les Grisons, trois lynx pris pour des loups ont été abattus. Et ce n'est pas un cas isolé. En Valais, l'hiver dernier, 11 des 27 loups tués ne faisaient pas partie des meutes ciblées, selon le Blick. À cela s'ajoute l'abattage accidentel d'un chien de protection par un garde-faune.
Des erreurs qui auraient pu être évitées selon Groupe Loup Suisse. Dans un communiqué, l'association décrit une régulation qui a "complètement dérapé" sous la pression politique croissante des gardes-faune.
Plusieurs mesures proposées
Face à ces dérives, Groupe Loup Suisse propose plusieurs mesures: intervention à deux gardes-faune pour un contrôle croisé de l'identification des cibles; observation prolongée des animaux pour analyser leur comportement avant d'agir et limitation des tirs nocturnes à courte distance, par exemple à 50 mètres maximum, afin d'assurer une meilleure visibilité.
"Vérifier à quatre yeux vaut mieux qu'à deux, surtout dans des conditions difficiles comme la nuit", souligne Isabelle Germanier, directrice romande de Groupe Loup Suisse. Selon elle, l'identification des espèces repose autant sur l'apparence que sur le comportement des animaux, un exercice qui demande patience et expertise.
Des ressources limitées
Adrian Arquint, responsable de l'Office de la chasse du canton des Grisons, se dit ouvert à examiner ces propositions: "Que les gardes-faune se déplacent à deux, c'est certain que ça pourrait être un avantage. Mais la faisabilité dépend de nos ressources."
Il insiste toutefois sur les progrès réalisés: "Notre équipe commence à avoir une certaine expérience. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur nos pratiques."
Cette prudence contraste avec l'urgence exprimée par Groupe Loup Suisse, qui espère que ses solutions seront étudiées non seulement dans les Grisons, mais aussi dans d'autres cantons.
Camille Degott/vajo