Les consommateurs suisses d'électricité seront directement touchés par l'accord avec l'UE
L'accord prévoit notamment une libéralisation du marché de l'électricité. Les consommateurs et consommatrices suisses auront donc la possibilité de choisir librement leur fournisseur d’électricité.
Aujourd'hui, toute personne est tenue de signer avec la société parapublique de sa région. Ainsi, un habitant de Carouge (GE) achètera son électricité aux Services industriels genevois, tandis qu'à Hérémence (VS), l'électricité sera vendue par Oiken, par exemple.
En permettant aux ménages de choisir n'importe quel fournisseur de courant, en Suisse ou à l'étranger, le Conseil fédéral cherche justement à casser ce monopole. Avec la libéralisation du marché, les consommateurs suisses pourraient même signer avec EDF en France ou Energias au Portugal.
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Impact sur les prix
Avec ce changement, les coûts de l'électricité pourraient baisser, une plus grande concurrence entraînant généralement des prix plus bas.
Mais tout le monde ne sera pas forcément gagnant. Les Européens paient en effet aujourd'hui en moyenne leur électricité plus chère que les Suisses, malgré un pouvoir d'achat plus bas.
Par ailleurs, sur le marché libéralisé, les prix fluctuent davantage que sur le marché régulé. Certaines entreprises suisses ayant opté pour le marché libre voient leur facture exploser depuis que les prix de l'électricité ont flambé, il y a deux ans.
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Sécurité d’approvisionnement
Cette libéralisation du marché est le fruit d'un compromis entre Berne et Bruxelles. Malgré les risques, le Conseil fédéral y a consenti en contrepartie d'une garantie de sécurité d’approvisionnement.
L'accord stipule en effet que les Etats voisins ne pourront pas limiter les capacités frontalières vis-à-vis de la Suisse, même en cas de crise énergétique. L'Europe s'engage donc à protéger la Suisse d'une pénurie d'électricité en hiver, comme si elle faisait partie de l'UE, en échange d'une libéralisation qui profite aux entreprises énergétiques européennes.
Le Conseil fédéral s'est senti obligé d'accepter, sachant que la Suisse n'est pas près de devenir autosuffisante l'hiver. Les parcs solaires alpins sont moins efficaces que prévu, construire des nouveaux barrages prend des décennies et la solution du nucléaire prônée par le Conseil fédéral demeure très incertaine.
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L'accord doit encore être validé par le Parlement et par le peuple. La proposition fera en tout cas débat. En 2002, le peuple avait refusé une libéralisation de l'électricité, sous une forme toutefois plus radicale. A l'époque, un marché régulé n'aurait pas pu coexister en parallèle du marché libre.
Sujet radio: Romain Carrupt
Adaptation web: edel