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Albert Rösti lance la campagne pour le développement des autoroutes

Le conseiller fédéral Albert Rösti plaide pour un trafic plus fluidifié sur l'autoroute. [Keystone - Peter Klaunzer]
Albert Rösti lance la campagne pour le développement des autoroutes / Le Journal horaire / 18 sec. / aujourd'hui à 15:02
Les autoroutes doivent être développées, afin de fluidifier le trafic et de réduire les embouteillages ainsi que le trafic d'évitement. Albert Rösti a lancé jeudi la campagne du Conseil fédéral en faveur des développements autoroutiers, en votation le 24 novembre.

Le Conseil fédéral et le Parlement ont avalisé six projets d'extensions autoroutières, dont un romand. L'axe Le Vengeron-Coppet-Nyon (VD) doit notamment être élargi.

Les autoroutes suisses datent des années 1960, lorsque le pays comptait six millions d'habitants; il en compte désormais neuf millions. Depuis 1990, le trafic a plus que doublé, a relevé le ministre des Transports devant les médias à Berne. Ce sont 41% du trafic routier privé et 70% du trafic routier de marchandises qui sont absorbés par ces autoroutes, qui ne représentent que 3% de l'ensemble du réseau routier suisse.

En plusieurs endroits, les limites ont été dépassées en termes de capacités, selon Albert Rösti. Cela conduit à des bouchons, "et les bouchons coûtent cher". Il a calculé plus de 48'000 heures d'embouteillages l'année passée, avec des coûts de plus de trois milliards de francs par an.

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Le Bernois a aussi parlé de "coûts externes", comme le bruit, la pollution et la sécurité. Le réseau doit donc être adapté aux besoins de la population et de l'économie.

Il s'agit aussi de délester des villages et des quartiers du trafic d'évitement lié aux embouteillages. Ce trafic doit retourner sur l'autoroute, a indiqué Albert Rösti. Les habitants doivent pouvoir traverser la route, pédaler et aller à l'école en toute sécurité, selon lui. De plus, les transports publics bénéficieront aussi d'un trafic d'évitement réduit.

Pas de contradiction avec le climat

Le comité référendaire, composé d'organisations environnementales et de la gauche, trouve que les projets sont en contradiction avec les objectifs climatiques. D'ici à ce que les projets concernés soient réalisés, à l'horizon 2040, le trafic motorisé individuel aura été davantage électrifié, a répondu le conseiller fédéral.

Et encore de relever que certaines personnes n'ont pas d'autre choix que d'emprunter la route. Il n'y a pas d'autre possibilité non plus pour certains trajets de transport de marchandises.

Albert Rösti a encore une fois refusé d'opposer la route au rail. Les trains sont déjà pleins, et le réseau ferroviaire va être développé en parallèle du réseau routier, a-t-il répété. Les cantons soutiennent aussi les projets.

Jean-François Steiert, conseiller d'Etat fribourgeois et président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l'aménagement du territoire et de l'environnement, a souligné que le trafic routier, le trafic ferroviaire et la mobilité douce forment les trois piliers de la politique de mobilité. Chaque petit rouage joue son rôle, et il faut éviter de faire s'écrouler tout l'équilibre en touchant à un des rouages, a-t-il illustré.

Dans l'intérêt des agriculteurs

Concernant les plaintes de certains agriculteurs qui vont perdre des terres, Albert Rösti a estimé qu'il est aussi dans leur intérêt de soutenir les projets, afin d'améliorer le transport des animaux, des engrais ou des produits destinés à la transformation.

Huit hectares de surfaces d'assolement seront perdus en raison des projets, "c'est grave pour les personnes concernées", a concédé Albert Rösti. Mais d'autres surfaces avec la même qualité leur sont données à titre de compensation.

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ats/jfe

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Six projets pour un coût de 5,3 milliards

Outre le projet lémanique, les autres concernent le tronçon de Wankdorf-Schönbühl (BE), qui doit être élargi de six à huit voies, et celui de Schönbühl-Kirchberg (BE), qui va passer de quatre à six voies. L'enveloppe doit servir aussi à dédoubler les tunnels du Rosenberg (SG), du Rhin (BS/BL) et de Fäsenstaub (SH).

Le Conseil fédéral et le Parlement ont débloqué 4,9 milliards de francs pour les six projets. S'ajoutent encore 300 millions pour la planification dans les quatre prochaines années d'autres projets qui ne sont pas encore prêts, ainsi que 52 millions pour un projet dans le Glattal (ZH), a précisé Jürg Röthlisberger, directeur de l'Office fédéral des routes. Au total, ce sont 5,3 milliards qui sont en jeu.

Les travaux seront financés par le Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération. Ce fonds est alimenté par la surtaxe sur les carburants, l'impôt sur les importations d'automobiles ou encore la vignette autoroutière.

Ainsi, "les usagers de la route financent eux-mêmes les routes. Aucun franc destiné aux transports publics ne sera versé pour les routes", a souligné le ministre, rappelant qu'il n'y a aucun lien avec le Fonds d'infrastructure ferroviaire.