Alpiq n'a pas l'intention de construire une nouvelle centrale nucléaire, assure son directeur pour la Suisse
Le Conseil fédéral a ouvert la porte à une relance de l'atome. Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il était favorable à la levée de l'interdiction de construction de nouvelles centrales. La branche de l'énergie estime qu'on doit effectivement garder toutes les portes ouvertes. Les milieux écologistes ont, eux, fait part de leur mécontentement.
>> Relire : Le Conseil fédéral favorable à une levée de l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires
Les principaux énergéticiens du pays, qui exploitent les quatre réacteurs en activité, ont de leur côté fait savoir qu'ils n'entendaient pas pour l'heure initier de nouveaux chantiers.
Et ce, pour plusieurs raisons: incertitudes politiques, coûts élevés ou encore longs délais, de l'ordre de deux ou trois décennies.
"Chez Alpiq, nous disons surtout que le plus important est d'assurer l'exploitation à long terme des centrales nucléaires existantes", déclare Amédée Murisier, le directeur de la division Suisse de l'énergéticien qui participe aux centrales de Gösgen (SO) et Leibstadt (AG).
"Pour garantir la sécurité de l'approvisionnement, on peut s'assurer que celles qui existent aujourd'hui soient les plus sûres et fiables possible et avancer sur le déploiement des énergies renouvelables", ajoute-t-il.
L'entreprise se posera le cas échéant la question de la viabilité économique d'une nouvelle centrale. "Mais aujourd'hui, la question ne se pose pas", assure l'ingénieur civil diplômé des deux écoles polytechniques fédérales.
>> A lire aussi : "Grave erreur" ou "décision raisonnable", la possible relance du nucléaire divise profondément
>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :
Sécurité des réacteurs
A noter qu'Alpiq tient à son parc atomique. "Les centrales nucléaires existantes sont intéressantes, car elles complètent le portefeuille hydroélectrique."
Les réacteurs opérationnels arriveront bien un jour en bout de vie. Mais cette date est pour l'heure inconnue. Une discussion sur la mise hors service - et un éventuel remplacement - interviendra également à l'avenir.
"Nous avons encore de nombreuses années d'exploitation devant nous", affirme Amédée Murisier. Et des investissements sont prévus pour les maintenir en état et améliorer la sécurité, bien que les infrastructures suisses soient selon lui déjà très sûres. Investir dans le parc existant "est notre priorité absolue", assure le directeur d'Alpiq Suisse.
Texte web: Antoine Michel
Propos recueillis par Pietro Bugnon