Ces derniers jours, les montagnes valaisannes ont été le théâtre de plusieurs drames. Un crash d'hélicoptère mardi a coûté la vie à trois personnes au Petit Combin et trois autres personnes ont été blessées. Lundi, une avalanche à Zermatt a fait trois morts et un blessé. Une autre personne est recherchée. A la mi-mars, cinq membres d'une même famille ont péri à Tête Blanche, coincés dans une tempête. Une sixième personne qui les accompagnait est toujours portée disparue.
Pour Anne Bochatay, cheffe technique de l'Alpiniski - une compétition de ski alpinisme en équipe - et passionnée de montagne, ces accidents sont très différents les uns des autres et ont des causes diverses. "La montagne reste la montagne. On sait que lorsqu'on s'engage en montagne, on prend plus de risque que lorsqu'on joue aux échecs", image-t-elle, vendredi dans La Matinale de la RTS.
"C'est une passion pour beaucoup de gens. [Ces drames] ne doivent pas être une raison pour dire que la montagne est un endroit où l'on meurt. La montagne est au contraire un endroit où l'on trouve du plaisir et qui comporte évidemment certains dangers", défend-elle.
Une responsabilité individuelle
La skieuse alpiniste nuance la nécessité d'un renforcement du balisage des pistes et des contrôles. "C'est aussi aux skieurs de respecter les interdictions. C'est la même chose sur la route: lorsque vous avez une interdiction générale de circuler, il n'y a pas forcément de barrière qui va avec. Je pense qu'on ne peut pas tout contrôler. L'être humain est responsable de ses actes et doit aussi assumer ses propres décisions", estime-t-elle.
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Anne Bochatay souligne par ailleurs qu'en haute montagne, il "devrait être obligatoire" d'avoir le matériel adapté et surtout de savoir l'utiliser. "C'est souvent là où le bât blesse. Les gens pensent que s'ils ont un DVA (détecteur de victimes d'avalanche, ndlr) sur eux, ils vont avoir la vie sauve. Mais s'ils n'ont aucune idée de comment l'utiliser lorsque l'avalanche se produit, cela ne sert pas à grand-chose. En tout cas sur les premières minutes qui sont souvent décisives", note la skieuse qui a fait plusieurs fois la Patrouille des Glaciers et est responsable du tracé de l'Alpiniski.
Selon elle, chaque alpiniste devrait prendre un cours en début de saison avec un guide de montagne ou à travers les formations organisées par le Club alpin suisse (CAS) ou Jeunesse et Sport. "Il y a une panoplie de cours qui existent et qui permettent d'apprendre puis de réviser les bons réflexes à avoir en cas d'accident", rappelle-t-elle.
Propos recueillis par Delphine Gendre
Adaptation web: Isabel Ares