Avec 27 loups abattus, le Valais se dit "satisfait de sa régulation proactive"

Au début de l'opération, les autorités valaisannes avaient estimé que celle-ci serait déjà "un grand succès" si le canton parvenait à supprimer "entre 10 et 15 loups" en décembre et janvier. Ce sont finalement 27 bêtes qui ont été tuées en deux mois.

"On peut dire que l'exercice est réussi", se réjouit Frédéric Favre dans l'émission Forum. Pour le conseiller d'Etat, toutefois, le but final est de "diminuer la pression" et réussir à cohabiter avec le prédateur. "On essaie simplement d'avoir une situation qui revient sous contrôle, comme on l'avait il y a trois ou quatre ans", précise-t-il. "Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, donc on a dû prendre des mesures."

L'Etat du Valais doit à présent surveiller la situation et adapter sa stratégie. Car Frédéric Favre le rappelle: les loups sont toujours présents. "Il y a partout encore des indices de loups, donc il n'y a pas de meute, à notre connaissance, qui a été éradiquée, comme beaucoup l'avaient prédit."

"On verra maintenant ce qu'il se passe avec les meutes qui ont pu être régulées. Est-ce qu'il y aura moins d'attaques? Comment ça va se comporter?", poursuit-il. "On est dans une première pour notre pays, donc on va adapter à la connaissance du terrain année après année".

>> L'interview de Frédéric Favre dans Forum :

Engagement sur le terrain

"Cette réussite" s'explique par différents paramètres, selon le canton. D'une part, le résultat n'aurait pas été le même sans l'engagement des personnes sur le terrain, indique Frédéric Favre. Gardes-faune, gardes-faune auxiliaires et chasseurs ont permis la mise en place des dispositifs nécessaires à cette régulation proactive ainsi que l'instauration de tournus.

La couverture neigeuse a, elle aussi, joué un petit peu en notre faveur, ajoute Nicolas Bourquin. Avec la neige, on peut chercher les traces et observer où les loups passent, respectivement où ils ne passent pas et ainsi ajuster le dispositif de manière optimale. Troisième point, selon le chef de service, "c'est qu'on avait probablement sous-estimé l'effectif des loups en novembre".

"Ce qu'on a relevé, c'est qu'on avait beaucoup plus de loups que ce qu'on avait pu identifier", affirme Frédéric Favre. "On le savait déjà - c'est pour ça qu'on avait toujours estimé bien plus haut la la fourchette - et ça s'est confirmé".

Vingt loups tués dans les Grisons

Un bilan de l'opération a aussi été communiqué lundi dans les Grisons, où vingt loups ont été abattus dans le cadre des tirs préventifs autorisés par le Confédération. Environ deux tiers des animaux autorisés à être tirés ont pu être abattus, a déclaré la conseillère d'Etat Carmelia Maissen lors d'une conférence de presse. Le canton souhaitait abattre 44 des 90 loups recensés sur le territoire cantonal.

Le canton avait demandé l'autorisation d'éliminer totalement quatre meutes, à savoir celles de Stagias, Vorab, Beverin et Lenzerhorn. Il était aussi prévu de réguler les meutes de Jatzhorn et Rügiul.

Le canton poursuit trois objectifs avec cette régulation. Il s'agit de stopper la croissance de la population de loups, de réduire les dommages causés aux animaux de rente et de rendre les loups plus craintifs. On saura ces prochains mois si ces objectifs sont atteints, a indiqué Carmelia Maissen.

Le 8 décembre, les tirs ont été stoppés en raison du recours déposé au Tribunal administratif fédéral par des organisations de protection de l'environnement. Le recours, avec effet suspensif, concernait la régulation des meutes de Jatzhorn, près de Davos, et de Rügiul, près de Poschiavo, ainsi que l'élimination des meutes de Stagias et de Vorab.

Deux canidés abattus au Tessin

Lors de ces tirs, deux jeunes loups ont été tués dans le canton du Tessin. Le premier appartient à la meute Carvina. Il a été abattu sur la commune de Mezzovico. L'autre, une jeune femelle, provient de la meute transfrontalière du Val Colla et a été tirée à Isone.

Dans le cas du Val Onsernone, il n'a pas encore été possible d'exécuter l'ordre de régulation parce que la meute est restée presque exclusivement sur territoire italien, avec seulement de brèves incursions, non prévisibles, au Tessin.

miro/edel avec ats