Le montant total est inférieur de 1,6% à celui de la période 2022-2025. Cette différence s'explique par les réductions prévues par le Conseil fédéral dans le cadre du budget 2025. L'agriculture participera par là également aux mesures d'économie, afin d'alléger le budget ordinaire et respecter ainsi le frein à l'endettement, écrit le gouvernement dans un communiqué.
Initialement, le Conseil fédéral prévoyait des coupes à hauteur de 347 millions. Il a revu sa copie après la consultation. Plusieurs partis, des cantons, et l'Union suisse des paysans avaient critiqué la baisse des moyens.
Le montant total des trois plafonds des dépenses est donc de 13,8 milliards de francs. La plus grande part est toujours destinée aux paiements directs (près de 11 milliards), alors que 2,1 milliards sont prévus pour la production et les ventes et 690 millions de francs pour les bases de production.
>> Relire : Berne veut allouer moins d'argent à l'agriculture entre 2026 et 2029
Faire face au changement climatique
Avec ce message, le Conseil fédéral souhaite soutenir davantage l'adaptation nécessaire de la production agricole aux conséquences du changement climatique. Il faut aussi améliorer à long terme la résilience de l'approvisionnement en denrées alimentaires et la sécurité alimentaire.
Dans ce but, des moyens plus importants seront alloués aux améliorations structurelles agricoles (+86 millions de francs), ainsi qu'à la sélection de cultures et de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux (+24 millions de francs). Les fonds nécessaires seront compensés par les paiements directs (-92 millions) et le domaine "production et ventes" (-18 millions), précise le Conseil fédéral.
Lors de la consultation, une majorité des participants a refusé cette compensation. En raison de la situation tendue des finances fédérales, le Conseil fédéral maintient toutefois cette décision.
Incertitudes sur les prix
Agroscope, le centre de recherche agronomique et agroalimentaire de la Confédération, s'est penché sur les conséquences des plafonds de dépenses. A l'horizon 2026-2029, il existe de grandes incertitudes quant à l'évolution des prix et des coûts. Ceux-ci ont un impact important sur la situation du revenu dans l'agriculture.
De plus, le transfert des fonds des paiements directs vers les mesures d'amélioration structurelle a un effet atténué sur le revenu à court terme, car les aides à l'investissement n'ont un effet positif sur le revenu qu'avec un certain décalage, estime Agroscope.
Le recul annuel moyen du nombre d'exploitations entre 2026 et 2029 sera vraisemblablement d'environ 1,6%, prévoit le centre de compétence. Les cessations d'exploitation se situeront donc toujours principalement au changement de génération. "Une évolution du secteur agricole acceptable sur le plan social reste ainsi possible", conclut Agroscope.
En mars dernier, des paysans avaient lancé un large mouvement de protestation contre la politique agricole et la bureaucratie. Ils demandaient aussi une meilleure rémunération de leurs produits par le secteur agroalimentaire.
>> Ecouter le Podcast du Point J sur la grogne des agriculteurs européens et suisses : Podcast – Agriculture: Pourquoi ça grogne?
ats/juma