"Il faut savoir qu'on est face à plusieurs scandales. La première affaire remonte à 2019, c'est celle du démarchage malhonnête: des gens dans la rue qui te demandent de signer un texte pour X Y Z et, en fait, c'est plutôt l'inverse, ils présentent de façon malhonnête les arguments", explique Michael Maccabez.
Récemment, deux autres affaires ont marqué l'actualité: tout d'abord celle des signatures frauduleuses, c'est-à-dire que l'on contrefait la signature des gens pour épaissir le paquet des feuilles qu'on va remettre ensuite à la Chancellerie fédérale. Ensuite l'affaire des signatures récoltées sans mandat et que l'on revend.
Un indice qui peut paraître bête mais qui est assez évident, c'est l'état des feuilles qui arrivent à la Chancellerie fédérale. Les feuilles légitimes sont toutes froissées parce qu'elles ont été sur des marchés, où des centaines de gens les ont prises
En Suisse, ce sont les communes qui ont le devoir de vérifier les signatures. Pourtant, elles n'ont aucun moyen de les authentifier puisqu'il n'existe pas de registre des signatures manuscrites. La Chancellerie fédérale, elle, s'assure que les signatures proviennent de tous les cantons et qu'il y en ait suffisamment.
Ainsi, des méthodes simples permettent de tricher, comme garder les informations d'une précédente récolte de signatures pour les utiliser lors d'une prochaine initiative ainsi que gribouiller la signature en question, ou encore aller dans un immeuble et copier tous les noms des gens qui y habitent, et rajouter la date de naissance et la signature.
Pourquoi cette fraude concerne notamment la Suisse romande?A-t-on voté sur des textes qui n'ont en réalité pas abouti?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J