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Ces immigrés en fin de vie qui décident de rentrer au pays

Difficile pour les immigrés malades de choisir son dernier lieu de vie quand on est malade
Difficile pour les immigrés malades de choisir son dernier lieu de vie quand on est malade / 19h30 / 3 min. / mardi à 19:30
Certaines personnes en fin de vie issues de la migration font le choix de rentrer chez elles pour y passer leurs derniers moments. En Suisse romande, une association aide les familles à réaliser le souhait des proches gravement malades.

Cette dernière volonté de retourner à ses racines a un coût et peut demander une certaine logistique, particulièrement lorsque les problèmes de santé sont sérieux. C'est ce qu'ont vécu Lisa et son père. Après dix ans passés en Suisse à travailler, il décide de quitter le pays.

Tombé malade, il souhaite que son dernier voyage le ramène auprès des siens, à Toulouse, en France. Sa maladie s'étant accélérée ces dernières semaines, il lui est impossible de rentrer par la route ou par vol de ligne. Pour pouvoir le ramener, il a fallu trouver une solution en urgence: un jet et une équipe médicale.

Ce retour a pu s'effectuer grâce à l’association Fly me home, née de la rencontre entre Yves Roch, le directeur de la compagnie privée Fly7, et Nicolas Meylan, responsable des transferts de patients au CHUV. L'association aide à financer et à concrétiser ces retours au pays.

L’association Fly me home met des jets privés à disposition des personnes gravement malades souhaitant finir leur vie dans leur pays. [RTS]
L’association Fly me home met des jets privés à disposition des personnes gravement malades souhaitant finir leur vie dans leur pays. [RTS]

"Nous étions confrontés régulièrement à ce type de demandes d’accompagnement autour de la fin vie", explique Nicolas Meylan mardi dans le 19h30 de la RTS. "Mais ce sont des projets qui ne trouvent pas de financement. Il n'y a pas d'assurance qui permet de réaliser ce genre de projets-là."

De grandes émotions

Malgré les coûts, réaliser le dernier souhait d’un proche n’a souvent pas de prix pour les familles. "Souvent, ce sont des gens qui sont immigrés pour des questions économiques, qui laissent au pays une partie de la famille, une maison, l’attachement géographique", indique Nicolas Meylan.

Lisa et son père, de retour à Toulouse. [RTS]
Lisa et son père, de retour à Toulouse. [RTS]

Partir n'est toutefois pas non plus toujours facile. Le père de Lisa se dit tiraillé entre la joie de rentrer parmi les siens et la tristesse de quitter la Suisse après y avoir vécu pendant dix ans. "Il ne part pas selon son bon vouloir, mais plutôt par une obligation: la maladie", affirme sa fille. "Donc ce n'est pas pareil. Ce n'est pas réellement un choix. Il ne part pas pour une retraite, par exemple."

De retour à Toulouse, c'est toutefois le soulagement qui prime pour Lisa. "Je pensais arriver en Suisse et perdre mon père et là je le ramène à la maison, donc à part avoir de la joie, je ne peux rien avoir de plus", dit-elle. Son père sera hospitalisé à domicile, où il pourra écrire le dernier chapitre de sa vie paisiblement, entouré de ses proches.

Léandre Duggan/edel

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