Modifié

Ces sociétés qui récoltent des signatures sans mandat et font pression pour les vendre

Après la mise en garde contre des entreprises qui récoltent des signatures sans mandat, une victime de cette pratique témoigne
Après la mise en garde contre des entreprises qui récoltent des signatures sans mandat, une victime de cette pratique témoigne / 19h30 / 2 min. / le 11 septembre 2024
Alors que la Chancellerie fédérale a mis en garde contre les organisations qui récoltent des signatures contre rémunération sans mandat, une victime témoigne auprès de la RTS des pressions exercées par ces entreprises.

Après avoir participé au lancement de l'initiative "Contre la destruction de nos forêts par des éoliennes" en janvier de cette année, Elias Vogt a rapidement été abordé par plusieurs entreprises proposant de récolter des signatures moyennant rémunération. Dans le 19h30 de la RTS, il explique avoir refusé, d'autant plus que beaucoup de signatures ne sont pas valides, car il manque sur le formulaire les noms des membres du comité d’initiative.

>> Lire aussi : Certaines organisations auraient récolté des signatures sans mandat

Plusieurs entreprises sont même allées sonner chez lui pour vendre les signatures: "Ils étaient devant ma porte", assure-t-il. Quelques mois après un premier refus, une entreprise, qui affirmait avoir récolté 5000 signatures, est revenue à la charge: "Maintenant, vous devez les acheter." Certains collaborateurs ont aussi appelé Elias Vogt en utilisant des arguments tels que "Si vous n'achetez pas, je vais perdre mon job et je ne peux plus nourrir ma famille".

Contactée par la RTS, l'entreprise domiciliée à Lausanne n'a pas souhaité s'exprimer.

Les sociétés de récoltes douteuses en augmentation

Dans le canton de Saint-Gall, Marc Wilmes gère une entreprise qui authentifie environ 800'000 signatures par année pour les communes. Il observe qu'en Suisse romande, il y a toujours plus de sociétés de récoltes douteuses. Selon lui, une dizaine d'entreprises sont actives sur ce créneau. "Je ne dis pas qu'elles le font toutes, mais la plus grande partie ne travaille pas sérieusement."

Organisées de manière "un peu clandestine", ces entreprises emploient avant tout des jeunes de France "qui viennent rapidement chez nous pour récolter des signatures, avant de repartir", d'après lui. Difficiles à poursuivre en justice, ces entreprises auraient réalisé entre 3,5 et 4 millions de francs de chiffre d’affaires en Suisse romande dans les premiers mois de cette année, estime Marc Wilmes.

>> Lire aussi : Certaines organisations auraient récolté des signatures sans mandat

Sujet TV: Pierre Nebel

Rédaction web: itg

Publié Modifié