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Comment éviter les "fausses bonnes affaires" et arnaques du Black Friday?

Les Suisses prévoient de dépenser en moyenne 455 francs cette année à l'occasion des soldes du Black Friday. [AFP - ANDREW CABALLERO-REYNOLDS]
Les Suisses prévoient de dépenser en moyenne 455 francs cette année à l'occasion des soldes du Black Friday. - [AFP - ANDREW CABALLERO-REYNOLDS]
Le Black Friday séduit chaque année toujours plus de Suisses et Suissesses, aussi bien en ligne qu'en magasin. Pourtant, derrière des promotions attrayantes se cachent parfois des "fausses bonnes affaires", voire des arnaques. Alors, comment faire le tri et éviter les pièges?

1 - Ne pas se fier au "prix de référence"

Que ce soit en ligne ou en magasin, certaines enseignes augmentent artificiellement le prix de référence (c’est-à-dire le prix affiché avant réduction) juste avant les soldes, pour donner l’illusion de proposer une remise importante. Par exemple, un produit annoncé à "200 francs avant, maintenant à 100 francs" peut en réalité avoir été vendu à 100 francs bien avant la promotion.

"Des enquêtes ont révélé des pratiques trompeuses où des produits sont prétendument en promotion alors que leur prix reste inchangé", détaille Jean Busché de la Fédération romande des consommateurs (FRC) à RTSinfo. "En Suisse, les contrôles sont toutefois rares et les sanctions, comme l’amende de 4000 francs infligée à Ochsner en 2018, sont peu dissuasives."

Des enquêtes ont révélé des pratiques trompeuses où des produits sont prétendument en promotion alors que leur prix reste inchangé

Jean Busché, responsable économie de la Fédération romande des consommateurs (FRC)

Pour ne pas se laisser piéger, la méthode la plus fiable est de consulter des sites de comparaison de prix tels que toppreise.ch. Une simple recherche sur Google peut également être utile pour vérifier si l'offre est réellement intéressante en comparant les prix appliqués par d'autres enseignes pour le même produit.

En outre, comme l'explique Jean Busché, le contexte inflationniste, caractérisé par une hausse générale des prix et une baisse du pouvoir d’achat pour une partie de la population, contribue paradoxalement à renforcer l’attrait pour ce type d'événements.

>> Lire aussi : Comment les plateformes de vente en ligne dirigent nos achats

2 - Vérifier la fiabilité de certains sites internet

Les arnaques en ligne connaissent également un pic durant la période du Black Friday avec la création de faux sites marchands. Certains sites peu scrupuleux profitent ainsi de cette période pour séduire les consommateurs avec des offres attractives, dans le but de récupérer leurs informations bancaires.

Pour éviter cela, il est important de vérifier les mentions légales du site internet, un site sérieux étant dans le devoir de les afficher clairement. Si les mentions comme la raison sociale ou l'identité du vendeur ne sont pas mentionnées, il est préférable d'opter pour un autre site internet.

Autre moyen de vérifier la fiabilité du site internet: s'assurer que l'adresse commence bien par "https" et comporte un cadenas. Attention également aux imitations d’adresses connues comme "amaazon" au lieu d’Amazon, qui comptent sur la confusion du consommateur.

3 - Ne pas se laisser avoir par les interfaces trompeuses

Certaines plateformes de e-commerce exploitent souvent ce qu'on appelle des "dark patterns", c'est-à-dire des techniques de manipulation en ligne pour inciter à l’achat compulsif. "Ces stratagèmes prennent, par exemple, la forme de faux comptes à rebours ou de messages indiquant un stock limité afin de créer un sentiment d’urgence et de pousser à un achat impulsif", explique Jean Busché. "De nombreuses plateformes livrent également des produits dangereux pour la santé ou non-conformes."

 Des faux comptes à rebours sont utilisés sur certains sites internet afin de créer un sentiment d’urgence et pousser à un achat impulsif

Jean Busché, responsable économie de la Fédération romande des consommateurs (FRC)

Très courante pendant le Black Friday, cette technique qui n'a rien d'illégal, joue sur les émotions de l'internaute ou son manque de vigilance pour le pousser à acheter ou à accepter des conditions qu'il n'aurait initialement pas choisies. Elles incitent également le consommateur à divulguer davantage de données personnelles. Selon une enquête conjointe de la FRC et de Public Eye, les sites de mode en ligne qui recourent le plus à cette pratique sont Shein, Aliexpress, Amazon et La Redoute.

Toujours selon la FRC, les pendants en ligne des chaînes de magasins physiques telles que Zara, Globus ou Manor semblent avoir moins recours à ces différentes pratiques manipulatoires - même si H&M se distingue dans ce groupe avec la présence de six catégories de "dark patterns" différentes.

Hélène Krähenbühl

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Quelle réglementation pour les soldes en Suisse?

En Suisse, il n’existe plus de réglementation spécifique encadrant les périodes de soldes ou de promotions, explique Jean Busché. Les commerçants sont libres de proposer des offres promotionnelles à tout moment de l’année, à condition de respecter certaines obligations légales, notamment l'interdiction de la tromperie :

  • Lorsqu’un prix barré est affiché, le prix de référence doit avoir été appliqué pendant une durée correspondant au double de la période de promotion. Par exemple, pour une promotion de 10 jours, le prix initial doit avoir été pratiqué pendant au moins 20 jours avant le début de l’offre.

  • En cas de comparaison avec les prix pratiqués par des concurrents, le commerçant doit être en mesure de prouver l’exactitude des prix affichés.

Les Suisses parmi les plus dépensiers lors du Black Friday

Les Suisses sont prêts à dépenser 455 francs cette année pour les soldes du Black Friday, indiquent mardi la Basler Zeitung, la Berner Zeitung, le Bund et le Tages-Anzeiger, citant une étude du Boston Consulting Group.

Cette somme représente une hausse de près d'un tiers par rapport à l'année dernière. L'étude, pour laquelle 10'000 personnes ont été interrogées dans neuf pays, montre que le consommateur le plus dépensier lors du Black Friday est suisse.

Les vêtements et les articles électroniques sont particulièrement appréciés. Les conseils de l'intelligence artificielle sont de plus en plus demandés lors des achats, ajoute le journal.