Depuis la révolution industrielle jusqu'à nos jours, l'agriculture a traversé différentes évolutions, comme la motorisation ou l'industrialisation. En plus de 150 ans, la réalité du monde paysan suisse a donc drastiquement évolué.
La révolution industrielle
Avant 1850, l'agriculture suisse est principalement de subsistance, la majorité de la population produisant sa propre nourriture. À cette époque, 60% de la population suisse est paysanne. Aujourd'hui, les agriculteurs représentent moins de 3% de la population.
Avec l'industrialisation, l'exode rural entraîne une diminution rapide du nombre de paysans, attirés par les emplois industriels en ville.
Les avancées technologiques du début du 20e siècle permettent d'augmenter la productivité agricole, notamment grâce à la mécanisation. Cependant, les deux guerres mondiales interrompent temporairement ces progrès. Les innovations scientifiques sont alors mises au service de l’effort de guerre et de la production de nouvelles armes chimiques. Des nouveaux produits qui seront par la suite reconvertis en pesticides, marquant le début d'une nouvelle ère pour l'agriculture.
Le plan Wahlen et l'après-guerre
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse met en place le plan Wahlen avec pour objectif d'augmenter la production alimentaire nationale. Les surfaces cultivables augmentent considérablement passant de 183'000 hectares à 352'000 hectares entre 1940 et 1945.
Les productions de denrées essentielles comme les pommes de terre et les céréales, quant à elles, sont multipliées par deux. Grâce à ces mesures, la Suisse est le seul pays d'Europe à ne pas devoir imposer un rationnement des fruits et légumes.
Après la guerre, la mécanisation, l'usage d'engrais chimiques et la sélection des espèces végétales et animales ouvrent une période de croissance historique pour l'agriculture suisse. En moins de 50 ans, les productions de viande, d'œufs et de céréales ont été multipliées par deux, malgré une diminution du nombre d'exploitations agricoles.
La révolte des agriculteurs
Aujourd'hui, les petites exploitations peinent à survivre face aux grandes productions. Les agriculteurs dénoncent une politique agricole qui favorise les grandes exploitations et ne permet pas aux plus petites de s'aligner sur les prix imposés par la grande distribution.
Garance Aymon