La Suisse a prévu 44 mesures pour lutter contre la violence domestique depuis qu’elle a signé la Convention d’Istanbul en 2018. Pourtant, l’argent manque pour des infrastructures même simples, comme des locaux pour accueillir les victimes.
"Dans la Convention d’Istanbul, la Suisse et les cantons se sont engagés à ce qu'il y ait un local d'accueil dans chaque canton, et ce n'est pas encore le cas, c'est aux associations de le faire. Ce n'est pas normal. Si on ne nous aide pas financièrement, on mettra beaucoup plus de temps", avertit dans La Matinale Géraldine Marquis, présidente de l’association Mél et membre du Réseau contre les féminicides.
Un féminicide toutes les deux semaines
La Suisse dépense plus de 160 millions de francs pour financer la lutte contre les violences domestiques, notamment via la prévention, les consultations ou les aides médicales.
"On pourrait faire plus, mais ça dépend de la mise en oeuvre. Parfois ce sont les cantons qui paient une partie de ces projets, et ce sont des fois aussi des décisions politiques", explique Gian Beeli, responsable du secteur "violences" au bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes.
Cela ne satisfait pas Géraldine Marquis. "Il y a des choses qui bougent et c'est tant mieux, mais ça va tellement lentement", regrette-t-elle.
"C'est bien qu'il y ait cette prise de conscience au niveau de l'Etat, mais si on ne se donne pas les moyens, si on ne durcit pas la loi, il continuera d'y avoir des féminicides." Actuellement, une femme est victime de féminicide toutes les deux semaines en Suisse.
Célia Bertholet/asch