Cette année sera compliquée pour les agriculteurs, comme l'explique lundi au micro de Forum Patricia Bidaux. La faute à une météo particulièrement humide.
"Il s'agira d'une année compliquée pour tout ce qui concerne le vignoble et aussi pour les foins. Sans compter les ouvertures durant lesquelles les paysans vont pouvoir moissonner", détaille la présidente d'AgriGenève.
Avant d'ajouter que cela fait partie du métier. "Le paysan continue à relever ses manches pour pouvoir effectuer son travail, là où c'est possible et quand la météo le permet."
Les foins particulièrement impactés
La récolte des foins a été particulièrement impactée, "mais on a quand même pu profiter de quelques jours d'accalmie la semaine dernière", tempère-t-elle. Avant d'ajouter: "Et on a pu récolter le colza qui supporte assez bien l'eau."
Le paysan continue à relever ses manches pour pouvoir effectuer son travail, là où c'est possible et quand la météo le permet
Par contre, l'orge fourragère, destinée à l'alimentation animale, a été déclassée, poursuit-elle. Autrement dit, son prix a été revu à la baisse, car les niveaux de qualité n'ont pas pu être atteints.
Concernant le blé, dont la récolte n'a pas encore commencé, pour l'heure "sa couleur ne rassure pas le paysan." Selon Patricia Bidaux, quand il est noir, "le blé est infesté de fusarioses", une sorte de champignon qui attaque l'épi et qui contamine les grains. Et là aussi, son prix va aussi devoir être revu à la baisse. "Il ne pourra plus être consommé par l'homme et devra être déclassé en blé fourrager."
Dérèglement du marché
Loi de l'offre et de la demande oblige, est-ce que moins de céréales signifiera également prix à la hausse pour le consommateur?
"Pas sûr", répond la présidente d'AgriGenève, "parce que lorsqu'il y a moins, on ouvre les vannes de l'importation". Une situation qui dérègle les marchés et qui fait que "finalement, le paysan n'a plus grand-chose et il se trouve avec moins que ce qu'il devrait obtenir comme prix pour pouvoir vivre de son métier".
Propos recueillis par Valentin Emery
Texte web: Fabien Grenon