Plus de 40% des élus fédéraux (40,7%) gagnent principalement leur vie grâce à la politique. Ce chiffre est en progression par rapport à la dernière législature (35,8%), selon une étude de l'Université de Lausanne , qui s'intéresse à des facteurs divers tels que l'âge, le sexe, le grade militaire ainsi que la profession.
La complexification du travail parlementaire explique cette tendance, relate Andrea Pilotti, politologue à l'Université de Lausanne et auteur de l'étude. Mais le chercheur avance une autre raison: les élus gagnent suffisamment d'argent pour vivre de leur mandat.
"C'est un choix qui a été fait depuis la moitié des années 1990 et qui s'est renforcé au cours des années 2000. Mais je tiens aussi à préciser: cette rémunération reste une des plus faibles en comparaison internationale."
Un statut de miliciens à relativiser
Et même pour les parlementaires qui travaillent à côté de leur mandat, leur statut de "milicien" est à relativiser, défend Andrea Pilotti.
"Dans les esprits de plusieurs parlementaires, on se perçoit comme parlementaire de milice", explique le chercheur. "Mais dans la réalité des faits, les parlementaires de milice n'existent pas. Il suffit de penser aux enquêtes menées auprès des parlementaires", souligne le politologue. "Quand on leur demande le temps de travail qu'ils consacrent à leur mandat parlementaire, pour une grande majorité, ce n'est pas moins de 50 à 60% de temps de travail durant la semaine."
Cet engagement important explique en grande partie pourquoi les indépendants sont surreprésentés au Parlement par rapport aux salariés. Ce sont eux qui peuvent plus facilement concilier vie professionnelle et vie politique.
Sujet radio: Philéas Authier
Adaptation web: Julien Furrer
Les professionnels de la politique en détails
Plusieurs catégories professionnelles entrent dans la définition de "professionnels de la politique". Pour toutes ces catégories, l'engagement politique constitue l'activité principale.
Ainsi, dans les 40,7% d'élus fédéraux ayant comme activité principale la politique, on compte les "parlementaires fédéraux de profession" (30,1% de tous les députés), les journalistes (0,4%), les cadres d'association (6,5%) - qui se composent de dirigeants du patronat et de secrétaires syndicaux - et les membres d'exécutifs cantonaux (0,4%) et communaux (3,3%).