L'Evêché de Bâle - qui comprend le Jura et le Jura bernois - a publié mardi des chiffres actualisés à ce sujet. Il a enregistré 92 signalements supplémentaires. C'est davantage que dans les autres diocèses contactés par Keystone-ATS.
Au total, les cinq autres évêchés ont annoncé près de 80 victimes présumées. Dans le diocèse de Coire, 21 victimes se sont adressées à l'évêché. Ces signalements dénoncent des actes allant de la tentative d'approche au viol. Seul un cas est d'actualité. Les autres remontent à une période allant jusqu'à une septantaine d'années.
Une vingtaine de cas en Suisse romande
L'Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg a enregistré 14 nouveaux signalements. Ces victimes présumées sont huit femmes et six hommes. Elles se sont plaintes d'abus psychiques et sexuels, dont la prise de photos d'enfants nus.
A Sion, sept victimes se sont manifestées depuis septembre, pour un total de dix cas signalés sur l'ensemble de l'année 2023. La commission spécialisée de l'évêché valaisan n'est pas entrée en matière dans un cas faute d'indices précis et ce dernier ayant été signalé par une tierce personne. Ses travaux de vérification sont en cours.
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Selon l'Evêché de St-Gall, le nombre de cas signalés a fortement augmenté dans le diocèse depuis la publication de l'étude de l'Université de Zurich. Sa commission ad hoc s'est entretenue avec une vingtaine de victimes présumées et a fait suivre 16 cas au fonds national de dédommagement. La plupart de ces victimes ont subi des abus durant l'enfance ou l'adolescence, il y a plus de 20 ans, dans des foyers, lors du catéchisme ou en tant qu'enfants de choeur.
Quant au diocèse de Lugano, il a annoncé mercredi avoir enregistré dix signalements d'abus depuis septembre 2023. Dans la plupart des cas, il s'agit de harcèlement sexuel et, dans quelques-uns, d'actes sexuels avec des enfants et d'abus sexuels. Certains cas étaient déjà connus, pour d'autres, il s'agissait de nouvelles accusations.
Création de centres nationaux dédiés
De son côté, la Conférence des évêques suisses (CES) n'a pas enregistré de signalement, car cette tâche incombe aux évêchés, a-t-elle fait savoir. Elle a toutefois annoncé la création de centres nationaux (un par région linguistique) compétents en la matière. Ce projet est en cours.
Les six évêchés suisses disposent tous de points de contact pour les victimes. S'y ajoutent des institutions indépendantes de l'Eglise, destinées aux victimes d'abus, comme c'est le cas en Suisse romande avec le Groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d'autorité religieuse (SAPEC).
Les évêchés sont chargés d'apporter aux personnes concernées soutien, accompagnement et réparation. Les évêques sont tenus de porter plainte en cas d'actes punis par la loi, même si le délai de prescription est dépassé. Ils ne peuvent faire d'exception que lorsque l'auteur présumé des faits est décédé.
Le droit ecclésial catholique ne connaît aucun délai de prescription. L'Eglise catholique peut prononcer des interdictions d'exercer plusieurs décennies après les faits incriminés.
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Une étude protestante bientôt lancée
Quant à l'Eglise évangélique réformée de Suisse, elle ne tient pas de statistiques sur les cas d'abus, mais elle élabore actuellement une étude préliminaire. Elle appelle expressément les victimes à déposer plainte.
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L'institution protestante a constaté une hausse du nombre de personnes la quittant, suite à la publication de l'étude universitaire concernant les cas catholiques. Elle prévoit de lancer une étude préliminaire sur les cas d'abus en son sein. Dans l'Eglise catholique, la vague de départs a été toutefois bien plus spectaculaire.
Selon l'étude-pilote publiée en septembre dernier, plus de 1000 cas d'abus sexuels recensés ont été commis par des prêtres, des membres d'ordres religieux catholiques depuis les années 1950. Il ne s'agit, toutefois, que de la pointe de l'iceberg, le nom de cas non recensés étant élevé. Les résultats d'une étude complémentaire seront présentés en 2027.
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