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De nombreux enfants n'ont pas eu de cours de natation à l'école, selon une étude

Cours de natation dans une piscine de Thoune. [Peter Schneider]
Développer l'enseignement de la natation à l'école pour prévenir la noyade: interview de Reto Abächerli / Le 12h30 / 3 min. / le 8 novembre 2024
Malgré des cours de natation et de sécurité aquatique largement répandus, il reste des lacunes à combler, selon une étude de la Société Suisse de Sauvetage (SSS): 13% des jeunes de 13 à 15 ans n’ont jusqu’à présent bénéficié d’aucun cours de natation pendant leur scolarité. Le besoin d'action est évident, estime la SSS.

L'adhésion à l'enseignement de la natation est importante: 87% des parents interrogés et 83% des directions d’écoles estiment que cet enseignement est "très important" ou "important", selon l'étude publiée par la SSS.

Un parent sur cinq souhaite même que les cours aient lieu plus régulièrement ou plus souvent. Près d’un tiers des parents interrogés considèrent comme important l’apprentissage de différentes nages.

Des différences existent entre la ville et la campagne: la proportion des enfants qui ont suivi en 2024 un enseignement aquatique s’élève à 56% dans les zones urbaines. Elle est bien moins élevée dans les agglomérations (41%) et à la campagne (43%).

Des cours en eaux libres

Près de 40% des parents attribuent cette absence d’enseignement à la rareté ou à l’inexistence de piscines dans la commune ou à un trajet trop long (14%). Dans certains endroits, il serait possible de remédier à cette situation en proposant des cours en eaux libres, un lac par exemple.

Reto Abächerli, ancien directeur de la SSS et expert prévention contre la noyade, estime vendredi dans le 12h30 de la RTS qu'il faudrait en effet qu'une partie de l'enseignement de la natation ait lieu "dans ces endroits, sur les bords des lacs ou même des rivières".

La majorité des parents seraient favorables à un enseignement dans un lac, à condition que les mesures de sécurité nécessaires soient prises. Le corps enseignant et les directions d’écoles se montrent plus sceptiques face à cette possibilité.

Les enfants pourraient ainsi s’habituer aux particularités des eaux libres et être sensibilisés directement aux risques qu’elles présentent.

Déficit de connaissances des enseignants

L’étude révèle toutefois qu’il faudrait généralement accorder une plus grande attention à la formation du corps enseignant.

En effet, 18% des directions d’écoles voient le déficit de connaissances des enseignants et enseignantes comme le plus grand défi. Lorsque des personnes externes sont recrutées pour enseigner la natation, peu d’entre elles possèdent une qualification pédagogique au sens où l’entend la Conférence des directrices et directeurs de l’instruction publique (CDIP).

Sur la base de l'enquête, la SSS formule des mesures comme la création de sites d'enseignement sûrs dans les lacs, l'encouragement de la formation du corps enseignant et l'amélioration de la qualité des cours des moniteurs et monitrices externes.

"Le temps disponible pour les cours de natation est limité, il est donc important qu'il soit utilisé de la façon la plus efficace possible. Ça veut dire que les enseignants doivent disposer de compétences didactiques élevées et un minimum de connaissance de natation. Il est aussi important que les moniteurs externes de l'école remplissent également ces exigences", détaille Reto Abächerli.

L'an dernier, 58 personnes ont perdu la vie dans l'eau en Suisse. La majorité des victimes étaient des jeunes hommes et des enfants, selon une récente statistique de la SSS.

ats/juma

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