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Depuis la guerre en Ukraine, la Suisse pousse pour se rapprocher de l'Otan

Viola Amherd a rencontré plusieurs fois le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. [Keystone - POOL/Laurent Gillieron]
Depuis la guerre en Ukraine, la Suisse pousse pour se rapprocher de l'Otan / La Matinale / 1 min. / le 14 mai 2024
La guerre en Ukraine pousse la Suisse à se rapprocher de l'Otan. Une adhésion n'est pas à l'ordre du jour mais la Confédération pousse à une collaboration plus étroite, notamment dans le domaine militaire.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Suisse a multiplié les appels du pied pour se rapprocher de l'Otan. La conseillère fédérale Viola Amherd a ainsi rencontré à de multiples reprises le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

La Suisse a également émis sa volonté de participer davantage aux exercices militaires de l'Otan et de rendre son armée plus compatible avec l’Alliance transatlantique. Autre signal fort: le Conseil fédéral souhaite adhérer au bouclier antimissile européen Sky Shield, qui regroupe une vingtaine de pays européens, dont 13 membres de l'Otan.

>> Relire : La Suisse officialise sa volonté de participer au bouclier antimissile européen

Un rapprochement souhaité

La presse alémanique a fait état ce week-end d'une lettre co-signée par quatre pays neutres, dont la Confédération, pour davantage d'échanges d'informations avec l'Alliance transatlantique.

La population semble partager cet enthousiasme. Selon une récente une étude de l’Académie militaire de l’École polytechnique fédérale de Zurich, 52% des Suisses soutiennent ce rapprochement tout en rejetant l'idée d'une adhésion.

Les discussions doivent maintenant se poursuivre au niveau politique. Et les débats s’annoncent tendus ces prochains mois: l'UDC vient de déposer une initiative sur la neutralité qui remet justement en cause le rapprochement avec l'Otan.

"De petits pas anecdotiques"

Mais pour René Schwok, professeur à l'Université de Genève et spécialiste des questions européennes, interrogé dans La Matinale de mardi, même si la Suisse n'est jamais allée aussi loin dans des manoeuvres communes avec l'Otan, vu de l'extérieur de la Suisse, vu des partenaires européens, ces petits pas paraissent quand même relativement anecdotiques.

Et l'expert d'ajouter: "La Suisse n'est pas en train d'adhérer à l'Otan comme la Suède et la Finlande. La Suisse ne participe pas au financement de livraisons d'armes à l'Ukraine comme le font les pays neutres (Chypre, Malte Irlande). La Suisse reste de loin le pays le plus neutre en Europe."

Mathieu Henderson/lan

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