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Depuis lundi, la Suisse vit à crédit sur le plan de l'énergie

Jour du dépassement: la Suisse vit au-dessus de ses moyens deux semaines plus tôt qu’en 2023. [Keystone - Sedrik Nemeth]
Jour du dépassement: la Suisse vit au-dessus de ses moyens deux semaines plus tôt qu’en 2023 / Le 12h30 / 1 min. / le 27 mai 2024
La Suisse a épuisé toutes ses ressources naturelles pour le reste de l'année, mathématiquement parlant. Selon le Global Footprint Network, le pays aura consommé d'ici la fin de l'année 2,5 fois plus de ressources que la part globalement disponible.

Plus de deux planètes Terre seraient nécessaires si tout le monde vivait comme la population suisse. La consommation helvétique n'est pas durable et "nous vivons au détriment des générations futures et d'autres régions du monde", a écrit Greenpeace dans un communiqué.

L'organisation écologiste reprend des données du "Global Footprint Network", qui analyse l'empreinte écologique dans la plupart des pays. Sa méthode est validée par les offices fédéraux de la statistique (OFS), du développement territorial (ARE), de l'environnement (OFEV) et de la Direction de la coopération et du développement (DDC).

Le "jour du dépassement"

Le "jour du dépassement" pointe du doigt le déséquilibre entre l'empreinte écologique par personne de la Suisse et la biocapacité mondiale. Ce mode de vie est uniquement possible grâce à l'importation de ressources naturelles ainsi qu'en exploitant des biens communs globaux comme l'atmosphère.

Près des deux tiers de l’empreinte écologique en Suisse sont imputables à sa consommation d’énergie fossile. Les besoins en terres de culture, en forêt et en prairies naturelles (herbages) représentent 31% de l'empreinte écologique totale.

Surconsommation

En 2022 l'empreinte écologique mondiale par personne dépassait de 1,1 gha la biocapacité mondiale disponible par personne. Cette moyenne cache toutefois d’importantes différences dans la consommation des ressources: la plupart des pays industrialisés consomment en effet plus de deux planètes Terre, tandis que les pays du sous-continent indien, d'Asie du Sud-Est et d'Afrique en consomment moins d'une.

L'empreinte par personne de la Suisse se situe dans la moyenne des pays d’Europe occidentale. Et d'autres pays font encore beaucoup moins bien. Le Qatar, le Luxembourg, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Bahreïn, l'Estonie, le Brunei, la Lettonie, la Mongolie, le Belize, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, Oman, la Belgique et la Lituanie ont consommé plus de 4 fois plus que la biocapacité mondiale disponible.

ats/miro

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La méthode

L'empreinte écologique est une sorte de "comptabilité des ressources". Une utilisation des ressources naturelles est durable tant que l'empreinte écologique ne dépasse pas la biocapacité.

Mais l’empreinte écologique ne mesure pas tout et ignore l’état des stocks de ressources naturelles. Elle ne tient pas compte non plus de la destruction d’écosystèmes ou de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, de la perte de biodiversité, de la consommation d’eau douce ou encore de la pollution due aux métaux lourds ou aux émissions de polluants difficilement dégradables.