Des concepts de protection contre les abus demandés aux organisations travaillant avec des enfants
Les six textes similaires émanent de conseillères nationales du PS, du PLR, du Centre, du PVL, du PEV et des Vert-e-s. Le Conseil fédéral doit proposer des bases légales et un plan de mesures pour obliger les églises nationales, les écoles et les associations qui travaillent avec des enfants et des jeunes, à appliquer des stratégies de protection et à effectuer des contrôles.
Le but est de prévenir les abus sexuels, physiques et psychiques. "Outre les rapports choquants sur les violences sexuelles, physiques et psychologiques commises à l'encontre d'enfants et d'adolescents au sein de l'Eglise catholique, des cas de violence dans le monde du sport ont été révélés, par exemple dans le sport d'élite ou dans les écoles de ballet", rappelle la motion.
Des mesures encore à préciser
Les motionnaires ont donné comme exemple la mise en place d'un accompagnement professionnel des personnes qui encadrent les jeunes, ou la possibilité d'effectuer des contrôles réguliers. Mais l'élaboration de ces mesures est confiée au Conseil fédéral.
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Pour faire face, il faut mettre en place des stratégies de protection efficaces et contraignantes au niveau national, a dit au nom de la commission Beat Flach (PVL/AG).
L'UDC a critiqué en vain les "soupçons généralisés" que ces motions feraient peser sur toutes les églises et les associations, ainsi que sur leurs membres. Il faut punir les abuseurs et les pédophiles, pas les institutions dans leur ensemble, a dit en substance le Valaisan Jean-Luc Addor.
Il s'agit ici de prévention, a rétorqué l'une des autrices, Tamara Funiciello (PS/BE). Nous nous passerions bien de ces motions, a ajouté une autre, Priska Wismer (Centre/LU). "Mais les nombreux cas d'abus révélés ces dernières années et ces derniers mois nous commandent d'agir". Elles ont eu gain de cause par 125 voix contre 59.
Rapports à venir
Le Conseil fédéral était aussi opposé aux textes. Faute de bases constitutionnelles, les compétences dans les domaines concernés sont du côté des cantons, a dit la ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider. Mais vu l'importance du sujet, le gouvernement est prêt à examiner, dans le cadre d'un rapport, comment répondre au mieux à la demande formulée dans la motion.
La Chambre du peuple a aussi largement soutenu un postulat visant à examiner comment les églises, les clubs ou les associations traitent les cas d'abus sexuels commis en leur sein par le passé et font intervenir les autorités pénales compétentes. Un rapport est attendu.
cab avec ats
"Sans ces mesures, les structures ne font pas grand chose"
Pour Marco Tuberoso, président du Réseau national de prévention des abus sexuels dans le domaine des loisirs et membre de la direction de l'association Espas, ces annonces sont une "bonne nouvelle" et étaient "indispensables".
"Sans ces mesures plus ou moins contraignantes, les structures ne font pas grand-chose", remarque-t-il.
En réaction aux propos de Jean-Luc Addor, Marco Tuberoso dit ne pas pouvoir être en accord avec le Valaisan. "Si les structures prennent des mesures pour permettre la prévention des abus sexuels et sur le comportement à adopter, alors ces personnes n'auront plus peur d'être au contact d'enfants."
Et de développer: "Si on ne peut pas parler d'abus sexuels, alors cela signifie que les choses peuvent continuer".