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Des défenseurs de la nature contre la loi sur l'électricité

Des défenseurs de la nature ont lancé leur campagne contre la loi sur l'électricité, soumise au peuple le 9 juin prochain
Des défenseurs de la nature ont lancé leur campagne contre la loi sur l'électricité, soumise au peuple le 9 juin prochain / 19h30 / 1 min. / le 16 avril 2024
La loi sur l'électricité "conduit à une destruction du paysage et affaiblit les droits démocratiques". C'est en ces termes que la Fondation Franz Weber et le Comité Nature ont lancé mardi devant les médias à Berne la campagne de votation du 9 juin.

Le tournant énergétique ne doit pas se faire au détriment de la nature et de la démocratie, ont déclaré les opposants au projet. Selon eux, la loi sur l'électricité facilite le défrichement des forêts, permet le saccage des paysages et l'anéantissement des biotopes protégés. Elle restreint également la souveraineté du peuple, des cantons et des communes.

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D'après le comité du non, il existe des alternatives pour réaliser le tournant énergétique et garantir la sécurité de l'approvisionnement en électricité. Il faut d’abord davantage économiser l’énergie et utiliser le potentiel photovoltaïque sur les bâtiments et infrastructures existants.

Ce potentiel s’élève à environ 120 TWh/an (86 TWh/an sur les bâtiments et 35 TWh/an sur les infrastructures), a précisé devant les médias Pierre-Alain Bruchez, membre du comité référendaire. C'est le double de la consommation électrique actuelle, nettement plus que la consommation électrique anticipée pour 2050, et beaucoup plus que les 45 TWh/an visés par la loi sur l’électricité.

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D'après Pierre-Alain Bruchez, 30% de cette production est obtenue durant le semestre hivernal, ce qui donne 36 TWh de potentiel photovoltaïque sur les bâtiments et les infrastructures durant le semestre hivernal, soit "un multiple des 6 TWh visés pour l’hiver par la loi sur l’électricité".

L'image de la Suisse

La loi sur l’électricité démolit les lois de protections de la nature et du paysage et est incompatible avec diverses dispositions constitutionnelles, notamment celles qui placent la protection de la nature au même niveau que la production d’électricité, écrit encore le comité dans un communiqué.

Selon lui, les partisans de la loi prétendent ne pas vouloir toucher aux plus beaux paysages, mais ils ont inscrit un article qui permet désormais de renoncer à des mesures de protection ou de remplacement lors de la construction d’installation dans des paysages protégés, inscrits à l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels.

Hans Weiss, cofondateur et ancien directeur de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage, a cité les nombreux exemples d'oppositions à des projets ces dernières années qui ont permis à la Suisse de rester "mondialement célèbre pour ses paysages, ses sites naturels et ses panoramas locaux". Et Hans Weiss d'évoquer notamment la rive gauche du lac de Bienne, la région d'Aletsch, le Mont Rose et le glacier du Gorner, la Vallée de Joux ou les crêtes du Haut Jura.

Or avec cette loi, personne ne pourra s'opposer à un projet tel que défini dans la loi, "pas même par des recours d'associations, pas même le Tribunal fédéral". Dénonçant la précipitation du Parlement à voter cette loi, Vera Weber, de la fondation éponyme et d'Helvetia Nostra, a souligné quant à elle le fait que la nature est "notre meilleure alliée contre le changement climatique". Elle doit être protégée, selon elle.

Il est au contraire "erroné, borné et irresponsable de sacrifier les plus beaux paysages et les précieux biotopes à la lutte contre le changement climatique", a poursuivi devant les médias Peter Lüthi, ancien coordinateur régional de WWF Grison. La perte de biodiversité qui en résulte ampute l'avenir des générations futures au même titre que le réchauffement climatique.

Avancer

La vaste réforme, adoptée par le Parlement en septembre dernier, sert à mettre en œuvre la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération qui vise la neutralité climatique d'ici là. Elle doit augmenter à long terme la production d'électricité.

La loi, qui facilite notamment la construction rapide d'installations de production hydraulique, solaire ou éolienne d'importance nationale, n'est pas combattue par toutes les organisations de défense de l'environnement. La plupart la soutiennent, à l'image du WWF ou de Pro Natura.

Si le Comité Nature juge la loi dangereuse pour la protection de la nature et du paysage, les autres organisations estiment qu'"il est temps au contraire d'avancer". Selon elles, la loi garantit un mélange équilibré d'énergies renouvelables et apporte des mesures efficaces contre le gaspillage d'électricité.

La loi avait été largement soutenue au Parlement par l'UDC, le PLR, le Centre, le PEV, les Vert'libéraux, le PS et les Vert-e-s. L'UDC s'est toutefois prononcée contre le texte en mars.

ats/miro

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