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Des djihadistes suisses radicalisés de plus en plus jeunes 

Radicalisés sur internet, trois jeunes soupçonnés d'extrémisme djihadiste arrêtés en Suisse alémanique
Radicalisés sur internet, trois jeunes soupçonnés d'extrémisme djihadiste arrêtés en Suisse alémanique / 19h30 / 2 min. / le 17 avril 2024
Après l'annonce samedi de l'arrestation de trois jeunes de 15, 16 et 18 ans soupçonnés d'activités terroristes, reportage en Suisse alémanique pour tenter de comprendre le processus de radicalisation de ces mineurs.

Début avril, à Neuhausen, petite ville schaffhousoise au bord des chutes du Rhin, deux ados de 15 et 16 ans ont été arrêtés. Ils auraient planifié des attentats à l'explosif et soutenu le groupe Etat islamique.

Leurs camarades de classe "ont remarqué qu'ils disaient parfois des choses bizarres, écrivaient des choses bizarres, par exemple, en lien avec le groupe Etat islamique", explique dans le 19h30 un habitant connaissant ces jeunes qui fréquentaient l'école secondaire de la ville.

"Ce sont des garçons entre 15 et 16 ans. Je trouve ça grave", relève de son côté la kiosquaire du coin.

Des arrestations qui se multiplient

Les arrestations de jeunes suspectés d’extrémisme djihadiste se sont multipliées ces derniers mois en Suisse. En plus des trois début avril à Schaffhouse et en Thurgovie, trois autres mineurs ont été arrêtés début mars entre Vaud et Genève.

>> Relire : Trois mineurs suspectés d'avoir des liens avec l'extrémisme djihadiste arrêtés en Suisse romande

De plus, un jeune partisan de Daesh, âgé de 15 ans, est passé à l’acte début mars et a poignardé un juif à Zurich.

>> Lire : L'agresseur du juif orthodoxe à Zurich s'est radicalisé en Tunisie et sur internet

Des jeunes aux "dispositions violentes"

Selon les autorités fédérales, ces mineurs se radicalisent souvent sur internet et rapidement. Fascinés par la violence propagée par les vidéos du groupe Etat islamique ou les discours de prédicateurs salafistes.

Pour Jérôme Endrass, psychologue médico-légal à Zurich et spécialiste des jeunes extrémistes, internet seul ne suffit pas à les radicaliser. "Les jeunes qui se radicalisent, ce sont des jeunes qui ont déjà une disposition violente, qui veulent déjà passer à l'acte et qui, probablement, le feraient de toute façon. Mais ils se cherchent un prétexte. Et le prétexte ils le trouvent dans les vidéos de Daesh."

L'exposition à la propagande djihadiste peut radicaliser les mineurs, en particulier ceux socialement isolés ou psychologiquement instables, et les inspirer à recourir à la violence. Le SRC estime qu’une augmentation du nombre de suspects et d’auteurs d’actes délictueux mineurs et jeunes est probable. 

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) s'attend également à une augmentation des cas. "Bien que le nombre de mineurs radicalisés en Suisse soit faible comparé à d'autres pays européens, les conséquences peuvent être graves et conduire à l'usage de la violence terroriste", écrit-il.

Pour le SRC, le scénario terroriste le plus plausible sur territoire suisse est actuellement celui d’un acte de violence perpétré par un individu isolé inspiré par le djihadisme.

Reportage TV: Julien Guillaume, Peter Muck

Adaptation web: lan

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