Des eaux minérales pas si pures, des orages solaires beaux mais nuisibles et des cols difficiles à déneiger
TEST - Des résidus polluants dans les eaux minérales
Les eaux minérales vendues en Suisse ne sont pas parfaitement pures. Un test réalisé par les émissions A Bon Entendeur et On en parle révèle la présence de particules de plastique, de polluants de type PFAS et de pesticides dans certaines bouteilles très consommées. Lors des analyses, Henniez, Valser, Swiss Alpina et San Pellegrino contenaient des polluants, alors qu'Aproz, Rhäzünser, Cristallo, Evian, Saskia et l'eau minérale Denner étaient "propres".
Le cas le plus frappant est celui de l'eau d'Henniez dans laquelle des métabolites de deux pesticides ont été détectés, le chloridazone et le chlorothalonil. Très controversé, ce dernier est un fongicide utilisé notamment dans la culture des céréales, des pommes de terre ou de la vigne. Il a été classé "cancérigène probable" par l'Union européenne en 2019, qui l'a par la suite interdit. La Suisse lui a emboîté le pas avant d'être bloquée par des recours de Syngenta, qui produit la substance.
Nestlé Waters, propriétaire d'Henniez, n'a pas répondu aux questions précises de la RTS, mais assure que "l'eau minérale naturelle Henniez est sûre à consommer". La multinationale affirme par ailleurs répondre aux exigences réglementaires et précise que "les petites traces de résidus indésirables trouvées dans l'eau minérale naturelle Henniez sont similaires à une goutte dans une piscine olympique de 2,5 millions de litres".
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ENQUÊTE - L'indemnité controversée de Robert Mardini au CICR
Le futur directeur des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a perçu près de 300'000 francs après son départ volontaire fin mars du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a révélé le Pôle enquête de la RTS. En pleine crise financière, le CICR dit avoir mis un terme à cette pratique controversée.
En 2021, son prédécesseur, Yves Daccord, avait touché plus de 300'000 francs d'indemnité de départ après vingt-cinq ans de service. Cela correspondait à douze mois de salaire, le maximum prévu pour les employés ayant passé plus de seize ans au CICR. Robert Mardini, qui remplit les critères pour toucher l'indemnité maximale, a été logé à la même enseigne, comme il le confirme à la RTS.
Selon les données les plus récentes du fisc américain, Robert Mardini a gagné en 2022 près de 350'000 francs, auxquels se sont ajoutés près de 67'500 francs de rémunérations diverses. Selon l'intéressé, ces montants doivent être relativisés, car ils englobent les frais de représentations, la part de l'employeur du deuxième pilier et la participation du CICR aux frais d'écolage. Ainsi, son salaire de base se montait à 320'000 francs.
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INTERVIEW - Les inquiétudes de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili
Les tensions sont vives en Géorgie après le vote au Parlement de la très controversée loi sur "l'ingérence étrangère", inspirée d'une législation en vigueur en Russie pour réprimer l'opposition. Le texte est en totale contradiction avec l'ambition de ce pays de rejoindre l'UE ou l'Otan, regrette la présidente Salomé Zourabichvili dans le 19h30 de la RTS.
Avant et après l'adoption du texte, les manifestations se sont multipliées dans le pays. Pour Salomé Zourabichvili, cela prouve bien la détermination du peuple géorgien à se rapprocher de l'Union européenne. "Depuis la guerre en 2008, la Russie occupe 20% des territoires géorgiens et cela n'a pas réussi à faire changer la population géorgienne de sa conviction européenne", affirme-t-elle.
"Tout peut basculer, parce que nous sommes très près de la porte que représentent les négociations d'accession à l'Union européenne", observe aussi la cheffe de l'Etat, dont le pays est devenu officiellement candidat à l'entrée dans l'Union européenne en décembre 2023. "Nous venons d'obtenir le statut de candidat et juste à ce moment-là, sans véritable raison, les autorités reproposent une loi qui avait été rejetée l'année dernière", ajoute la présidente géorgienne.
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ESPACE - Des orages solaires beaux mais nuisibles
Du 10 au 12 mai, la Terre a été frappée par la plus grosse tempête solaire depuis plus d'une décennie, engendrant un magnifique spectacle: "Le Soleil est un plasma et les aurores boréales sont dues à une éjection d'un flux solaire de particules, essentiellement des électrons et des ions", explique l'astrophysicienne Corinne Charbonnel, professeure à l'Université de Genève, dans Forum.
Cependant, les éruptions solaires sont de puissantes bouffées d'énergie qui peuvent avoir un impact sur les communications radio, les réseaux électriques, les signaux de navigation et présenter des dangers pour les engins spatiaux et les astronautes. "Les risques principaux se passent à haute altitude", note Corinne Charbonnel: "Une grande partie des satellites artificiels qui gravitent autour de la Terre possèdent des modes qui leur permettent de 'fermer les écoutilles' pour protéger l'électronique de ce grand flux de particules. D'autres n'en ont pas et risquent de griller."
Quant au télescope spatial Hubble, il pâtit aussi des crises de colère du Soleil pour une autre raison: l'activité solaire augmente le taux de décroissance orbitale des satellites en orbite basse. A cet endroit, ces engins entrent aussi en collision avec des atomes et des molécules de l'atmosphère terrestre. Bien que minuscules et au niveau atomique, ces impacts s'additionnent et contribuent à une très légère force de frottement. Au fil du temps, les satellites sont entraînés vers des orbites de plus en plus basses, ce qui fait qu'ils subissent une force de frottement atmosphérique plus importante, entraînant leur disparition de manière beaucoup plus rapide.
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REPORTAGE - Le difficile déneigement du col du Grand Saint-Bernard
A quelques semaines du début de l'été, les déneigeurs s'activent pour tenter de chasser la neige sur les pentes du col du Grand-Saint-Bernard, où elle atteint encore à certains endroits les huit mètres de haut. A près de 2400 mètres d'altitude, il s'agit d'un véritable travail d'équilibriste et la tâche peut même être dangereuse, selon Claude Lattion, un déneigeur interrogé dans le 19h30: "A certains endroits, nous n'avons vraiment pas droit à l’erreur."
Des guides expérimentés appuient donc les déneigeurs. "Il faut toujours réfléchir à ce qu'il peut se passer, mais aussi à la direction du vent et à la température. De la neige de névé comme ici, cela pèse 800 ou 900 kilos par mètre cube. Une machine peut facilement se faire renverser", en atteste le guide de montagne Eric Berclaz.
Et pour aider les machines à retrouver le bitume, des géomètres passent en éclaireurs pour baliser le tracé à l’aide d’outils GPS. "On pourrait tout faire en un jour", assure l'un d'eux, Christian Hagin. Cela dit, en raison des avalanches et des précipitations qui sont de saison, les géomètres se calent sur l’avancement des machines.
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RTSinfo