Des fonds pas si "verts", un débat difficile pour Biden et l'IA comme chance pour les langues
ENQUETE - Comment les fonds "verts" financent les plus gros pollueurs
Ils se disent "verts" mais dans le détail, leurs investissements racontent une tout autre histoire. Les fonds de placement durables vendus en Europe investissent des dizaines de milliards de dollars dans les industries les plus polluantes de la planète sans enfreindre la réglementation. C’est ce que révèle une enquête menée par la RTS, Voxeurop et ses partenaires du réseau européen de journalistes d’investigation EIC.
Au total, ces fonds de placement, considérés comme verts, ont investi 87 milliards de dollars (77,7 milliards de francs) dans les 25 entreprises les plus émettrices de CO2 de huit secteurs (pétrole et gaz, extraction de charbon, agriculture, acier et minerais, aéronautique, automobile, mode, transport maritime). En tête, le pétrole et le gaz qui récoltent 33 milliards de dollars.
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ANALYSE - Un premier débat Trump-Biden qui fait trembler les démocrates
La performance plus que chancelante du président américain Joe Biden dans le premier débat qui l'opposait à Donald Trump a ébranlé le camp démocrate, au point de soulever la question d'un éventuel changement de candidat, inédit à ce stade de la campagne, pour l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.
Lors d'une confrontation parfois franchement hargneuse, le démocrate a bien essayé de pousser son adversaire dans ses retranchements et de vanter son bilan ainsi que sa vision de l'Amérique. Mais ses propos sont souvent tombés à plat, la faute à une élocution particulièrement embrouillée.
Les réactions affligées et les appels à se retirer venant de démocrates anonymes se sont répandus à peine le débat terminé. La prestation de Joe Biden "était décevante, il n'y a pas d'autre façon de le dire", a reconnu l'ancienne directrice de la communication de la Maison Blanche Kate Bedingfield.
>> Lire : Le camp démocrate ébranlé par le "désastre" de Joe Biden face à Donald Trump
INTERVIEW - Quand les clichés suisses sont des outils de séduction
Présence Suisse, qui dépend du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), est en quelque sorte une agence de communication dont le but est de vendre l'image de la Suisse à l'étranger, mais aussi de renvoyer une image "sympathique" du pays. Elle est née de l'affaire des fonds juifs en déshérence, à la fin des années 90, afin de redorer le blason helvétique.
Son nouveau chef, Alexandre Edelmann, était invité cette semaine dans La Matinale. Pour lui, la mission de Présence Suisse n'a pas changé. "Le traumatisme n'était pas tellement lié à la question des fonds juifs en déshérence, mais à l'impact sur l'image que ça pouvait avoir sur la Suisse. La pression sur l'image était extrêmement forte et mettait à risque notre prospérité économique et notre place politique dans le monde. Cela a poussé les autorités à prendre conscience du besoin de communiquer."
Chocolat, fromage, montres: pour accomplir son travail, Présence Suisse peut s'appuyer sur les nombreux clichés qui entourent le pays. Mais Alexandre Edelmann nuance: "Les clichés n'ont jamais fait partie de la stratégie. Les clichés sont un moyen d'accéder à nos publics cibles."
PODCAST - L'esclavage, ce pan méconnu de l'histoire suisse
Dans le podcast de la RTS "Nos esclaves", le journaliste Cyril Dépraz a enquêté durant deux ans sur l'histoire complexe de la participation suisse à l'esclavage. A travers des archives inédites, des rencontres avec des historiennes et des historiens, mais aussi des témoignages de descendants d'esclaves, il revient sur ce pan méconnu de l'histoire suisse, en mettant en lumière le déni des autorités fédérales quant à leurs responsabilités.
Si la Suisse n'a jamais possédé de colonies, ni entretenu de flotte négrière, ses marchands et financiers ont participé activement à la traite atlantique, ses colons ont exploité des personnes esclavagisées, ses mercenaires ont participé à la répression des révoltes.
>> Lire : Comment la Suisse a participé et profité de l'esclavage
TECHNOLOGIE - Quelle conséquence de l'IA sur l'apprentissage des langues?
Quel est l'impact de la traduction instantanée, de plus en plus performante grâce à l'IA, sur la diversité linguistique? Est-ce une chance ou un appauvrissement? Interrogé jeudi dans Forum, François Grin, professeur d'économie à la Faculté de traduction et d'interprétation de l’Université de Genève, livre son analyse, alors que Google vient d'annoncer l'ajout de 110 langues dans Google Translate.
L'événement soulève la question de l'impact de l'intelligence artificielle sur la diversité linguistique et l'apprentissage des langues. Si certains voient ce phénomène d'un mauvais oeil, ce n'est pas le cas de François Grin. Pour lui, cette évolution est au contraire une opportunité, notamment pour les langues rares, comme le breton. "Elle rend la diversité linguistique plus abordable, contrecarrant l'argument financier contre son maintien", a estimé jeudi l'économiste dans l'émission Forum de la RTS.
Selon lui, l'apprentissage d'une langue a toujours un sens, notamment en raison du fait que la traduction automatique n'est pas encore totalement "fiable". Et de poursuivre: "On peut avoir de sacrées surprises (...) La communication directe, elle, va rester plus fluide", estime le chercheur.
>> Lire : La traduction instantanée par IA va-t-elle révolutionner l'apprentissage des langues?
RTSinfo