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Des Vert'libéraux critiquent leur parti, qui aurait mal géré l'affaire Sanija Ameti

L’ouverture d’une procédure d’exclusion de Sanija Ameti des Vert’libéraux suscite l’incompréhension
L’ouverture d’une procédure d’exclusion de Sanija Ameti des Vert’libéraux suscite l’incompréhension / Forum / 2 min. / le 13 septembre 2024
La direction du parti national Vert'libéral a ouvert lundi une procédure d'exclusion contre la Zurichoise Sanija Ameti qui avait tiré sur une image de Jésus et Marie. Mais cette décision suscite des incompréhensions au sein même du parti. Certains membres estiment que la présidence a réagi trop vite et trop fort. 

"Normalement, avant de communiquer, on pèse le pour et le contre, on parle avec les gens concernés, on cherche à comprendre", estime Benjamin Gautschi, membre d’une section vert'libérale de la Ville de Zurich. Il fait partie des Vert'libéraux perplexes. Il n'a pas reconnu son parti dans la gestion de cette affaire.

Benjamin Gautschi évoque la personnalité provocatrice de Sanija Ameti. Selon lui, un parti ne peut pas profiter de l'attention que suscite une telle personnalité pour ensuite la lâcher si vite quand elle commet une erreur.

>> Relire également : Plaintes contre la politicienne zurichoise Sanija Ameti après des tirs sur une image de Jésus et Marie

Critiques aussi en Suisse romande

De façon non officielle, plusieurs Vert'libéraux romands tiennent le même discours. Même s'ils reconnaissent que le geste de Sanija Ameti était problématique, pour certains, la gestion du cas au niveau national est carrément en décalage avec les valeurs du parti. Ainsi, les faits reprochés à la Zurichoise sont de l'ordre du blasphème et il y a quelques années, les Vert'libéraux ont justement cherché à supprimer du Code pénal l'article qui condamne ce type de comportements. 

Selon les voix critiques, le parti national a également dépassé ses prérogatives en appelant à l’exclusion de Sanija Ameti, alors que cette décision appartiendrait à la section zurichoise. Elles s’inquiètent de cette intrusion dans les affaires cantonales.

Sanija Ameti sous protection policière

Depuis son geste, et malgré ses excuses, Sanija Ameti est victime de critiques parfois très violentes sur les réseaux sociaux. Elle est même sous protection policière suite à des menaces de mort et de viol. C'était déjà le cas lundi lors de la communication du parti Vert'libéral suisse.

Mais la présidence du parti n'a pas condamné ces attaques ou apporté son soutien à la Zurichoise sur ce plan. Pour plusieurs Vert'libéraux, Sanija Ameti a ainsi tout simplement été lâchée. Des membres du parti ont interpellé la direction suisse pour faire part de leur mécontentement.

Gérer cette affaire en interne

La vice-présidente romande du parti Céline Weber indique que le parti souhaite désormais gérer cette affaire en interne. Et en interne justement, la présidence semble avoir voulu montrer qu'elle entendait une partie des critiques de sa base.

Dans une newsletter envoyée mercredi soir aux membres, elle écrit noir sur blanc ce que certains auraient espéré entendre dès lundi: le parti Vert'libéral suisse condamne les menaces et les commentaires haineux envers Sanija Ameti avec la plus grande fermeté.

Sujet radio: Marielle Savoy

Adaptation web: Julie Liardet

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