La coprésidente Mattea Meyer, réélue à l'unanimité à son poste, a assuré aux quelque 400 délégués que le Parti socialiste n'abandonnerait pas la scène aux puissants et à la droite. Le PS veut défendre le peuple et ses besoins sociaux, a renchéri l'autre coprésident Cédric Wermuth, également réélu, réagissant aux mesures d'économies annoncées par le Conseil fédéral.
Le plan de la droite en matière de politique financière "n’est rien d’autre que la lutte des classes par le haut", a encore dit le conseiller national argovien. Pour le PS, il est évident qu’en période de crise du pouvoir d’achat, il ne doit pas y avoir de charge supplémentaire pour la population. Au lieu de couper dans les prestations, il faudrait plutôt revenir sur les subventions fiscales accordées aux plus aisés et aux entreprises, selon lui.
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Dans la foulée, les délégués ont adopté un papier de position sur la politique financière qui vise à long terme à supprimer le frein à l'endettement. Sur ce point, ils se sont montrés plus radicaux que la présidence, dont la proposition se limitait, pour une raison de faisabilité politique, à une modernisation du frein à l'endettement.
Pour le reste, les délégués ont suivi les propositions de la présidence. Les socialistes estiment que les discours alarmistes sur un effondrement financier et de nouvelles dettes publiques sont sans fondement. Au contraire, la politique financière bourgeoise met en danger la prospérité de la Suisse.
Davantage d'aide pour les victimes de violences genrées
Les délégués ont également adopté une résolution visant à ce que les victimes de violences basées sur le genre obtiennent davantage de soutien et de protection. Cantons et Confédération doivent notamment créer suffisamment de places où elles sont à l'abri, ainsi que des centres de consultation.
Ces offres doivent être diffusées sur l'ensemble du territoire afin que les personnes cherchant de l'aide puissent y avoir recours, précise la résolution déposée par les Femmes socialistes. Ces dernières relèvent que de nombreuses victimes ne demandent pas d'aide.
Chaque jour en Suisse, 100 personnes en moyenne qui sont victimes de violences se font conseiller auprès des services d'aide aux victimes. Et trois sur quatre sont des femmes, précise la résolution, adoptée à l'unanimité.
Solidarité avec les victimes du conflit au Proche-Orient
"On ne peut pas tenir un discours en octobre 2024 sans mentionner le conflit au Proche-Orient", a déclaré Cédric Wermuth dans son allocution. L'Argovien a appelé à la solidarité avec toutes les victimes de ce conflit, allant à l'encontre de la position des Jeunes socialistes qui ont récemment appelé à un boycott des marchandises produites dans les colonies israéliennes installées dans les territoires palestiniens occupés.
Il n'existe pas d'alternative au droit d'Israël à l'autodétermination et à l'existence, ni au droit à l'existence de la Palestine, a poursuivi le coprésident. "Notre solidarité va aux victimes et à leurs familles, ainsi qu'aux centaines de milliers de personnes juives, chrétiennes, musulmanes et athées qui descendent presque chaque jour dans la rue au Proche-Orient pour la paix et la compréhension."
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Il ne doit toutefois pas y avoir de fausses solidarités, a prévenu Cédric Wermuth. Les "sbires religieux et nationalistes" comme le Hamas ou le Hezbollah, mais aussi le régime iranien, ne peuvent jamais être des alliés.
"Les actes et crimes de guerre du gouvernement israélien d'extrême-droite" sont tout aussi inexcusables. Il faut un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ainsi que la fin des crimes de guerre de tous les côtés.
ats/rad
Baptiste Hurni élu vice-président
Le conseiller aux Etats neuchâtelois Baptiste Hurni a été élu à une des cinq vice-présidences du Parti socialiste. Il y remplace le conseiller national vaudois Samuel Bendahan.
Les quatre autres membres de la vice-présidence ont été réélus à l'unanimité: les conseillères nationales zurichoise Jaqueline Badran et fribourgeoise Valérie Piller Carrard, ainsi que les conseillers nationaux grison Jon Pult et lucernois David Roth.
Samuel Bendahan continuera de siéger à la direction du parti en tant que coprésident du groupe parlementaire, poste qu'il partage avec sa collègue bâloise Samira Marti.