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"Est-ce qu'un hôpital peut faire faillite? La question peut se poser", affirme Claire Charmet

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Claire Charmet, présidente du Réseau hospitalier neuchâtelois
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Claire Charmet, présidente du Réseau hospitalier neuchâtelois / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 15 min. / le 20 juin 2024
Claire Charmet, directrice du site de La Chaux-de-Fonds du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), met en lumière les défis que doivent relever les hôpitaux suisses. Selon elle, les politiques cantonales engendrent des doublons en matière de coûts.

Jeudi dans La Matinale de la RTS, Claire Charmet aborde la crise du système de santé et des hôpitaux et explique que celle-ci est bien connue et largement documentée. Elle remonte aux années 80 aux Etats-Unis et aux années 90 en Europe. En Suisse, cependant, ce phénomène est plus récent.

Selon la directrice du site de La Chaux-de-Fonds du RHNe et vice-présidente du collège des directions du RHNe, "une question se pose: est-ce qu'un hôpital ne peut pas faire faillite? Et jusqu’à quel point les cantons sont-ils prêts à les soutenir?" Car en Suisse, l'organisation hospitalière est historique. Par exemple, dans le canton de Neuchâtel, les comptes sont consolidés avec celui de l'Etat, rappelle-t-elle.

Un système de santé, ce n'est jamais que le reflet profond de la culture d'un pays.

Claire Charmet, directrice du site de La Chaux-de-Fonds du RHNe

Outre le fait de faire payer les déficits aux contribuables, Claire Charmet estime qu'il peut y avoir une réduction de la quantité des prestations d'un établissement. D'autres peuvent décider de les augmenter "pour chercher des options plus rentables qui viennent financer celles qui ne le sont pas", souligne-t-elle.

Selon elle, "un système de santé n’est jamais que le reflet profond de la culture d’un pays". Dans un système comme la Suisse, l’histoire cantonale est essentielle. D’autres pays, dont la France, ont mis en place une gradation des soins, définissant qui doit offrir quoi, pour combien de milliers d’habitants, et à partir de combien d’actes on peut maintenir la prestation. Cette approche a permis de faire un tri important dans ces pays.

Les raisons de boucler dans le rouge

L’hôpital de La Chaux-de-Fonds, tout comme celui du Valais, fait face à des difficultés financières. Boucler un budget sur un déficit, comme c’est le cas cette année pour l'établissement neuchâtelois, implique la mise en place de plans d’économies permanents, affirme sa directrice.

Celui de La Chaux-de-Fonds est lié à plusieurs facteurs, notamment à une pression constante pour améliorer l’efficacité et au système de tarification qui a conduit à des pressions sur les tarifs.

En réalité, nous n'avons pas un système qui est très vertueux

Claire Charmet, directrice du site de La Chaux-de-Fonds du RHNe

"On pensait qu'on pouvait maîtriser un coût en disant qu'une prothèse de hanche devait coûter tant, car c'est la norme. Progressivement, il y a eu des pressions, on s'est dit que cela coûtait trop cher et qu'il fallait baisser les tarifs. Mais la structure de charge d'un hôpital, c'est 80% ou 70% de personnel. Ce sont des charges fixes", explique Claire Charmet. Et, pour ces raisons, tout le monde augmente le volume d'activités. "En réalité, nous n'avons pas un système qui est très vertueux."

De plus, si un hôpital devient plus efficace, l’assureur peut baisser le tarif l’année suivante, créant un cercle de recherche d’efficience. "Ce qui n'est pas forcément mauvais, mais c'est une grosse pression", commente-t-elle.

Propos recueillis par: Pietro Bugnon

Adaptation web: Miroslav Mares

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Tardoc remplace le Tarmed

Mercredi, le Conseil fédéral a annoncé la mise en place de Tardoc, une refonte de la tarification des soins médicaux ambulatoires à partir de 2026. Cette réforme met fin au système Tarmed et introduit deux nouveaux catalogues.

>> Lire aussi : Jugé obsolète, le système tarifaire Tarmed sera remplacé dès 2026

Le premier catalogue concerne les cabinets médicaux. Le second est destiné aux hôpitaux et fixera les tarifs des forfaits, y compris pour des interventions spécifiques. Sur le principe c'est une bonne, nouvelle estime la directrice de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds.

Selon elle, la nouvelle tarification n’influencera pas directement la qualité des soins, bien qu’elle puisse avoir des effets dissuasifs. Elle souligne l’importance d’une meilleure rémunération pour les médecins de premier recours, tels que les pédiatres et les médecins de famille, car ils constituent la porte d’entrée de l’hôpital.

Elle reconnaît que cette réforme tarifaire est un enjeu majeur car elle entraîne de nombreux changements dans le système, y compris le rôle des cantons.

>> Voir le sujet du 19h30 sur Tardoc :

Jugé obsolète, le système tarifaire Tarmed sera remplacé par Tardoc dès 2026
Jugé obsolète, le système tarifaire Tarmed sera remplacé par Tardoc dès 2026 / 19h30 / 2 min. / le 19 juin 2024