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Et si la Suisse introduisait des limites d’âge sur les réseaux sociaux?

Les mineurs sont particulièrement exposés aux dangers liés aux réseaux sociaux. [KEYSTONE - CHRISTOF SCHUERPF]
La Suisse pourrait introduire des limites d'âge pour accéder à certains réseaux sociaux / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:26
Un élu fédéral prévoit de déposer prochainement une proposition au Parlement pour introduire des limites d'âge sur les réseaux sociaux, a appris la RTS. La régulation reposerait sur la nouvelle identité électronique.

Contenus pornographiques ou violents, harcèlement ou symptômes d’addiction: les dangers liés aux réseaux sociaux sont nombreux, particulièrement pour les mineurs.

Or, 98% des jeunes entre 12 et 19 ans en Suisse ont un profil sur au moins une de ces plateformes, indique le portail national Jeunes et médias, qui s'appuie sur une étude de 2020.

La situation inquiète sous la Coupole fédérale, notamment le conseiller national vert fribourgeois Gerhard Andrey: "On ne peut pas laisser nos jeunes consommer des algorithmes comme si c'était des kilos de sucre, sans limite. Il faut donc essayer de trouver un bon équilibre."

Comme pour l'alcool ou les cigarettes

Le Fribourgeois plaide pour le même type de réglementation en vigueur pour la consommation d'alcool, où il est possible de boire de la bière à l'âge de 16 ans, mais pas d'alcool fort avant 18 ans: "Dans le monde numérique, il y a des choses qui sont trop violentes pour des jeunes. On devrait peut-être instaurer une limite de 14, 16 ou 18 ans", estime-t-il.

Pour Gerhard Andrey, pas question d'interdire l'accès aux réseaux, comme l'Australie vient de le faire pour les moins de 16 ans. Le conseiller national propose plutôt d'introduire des limites d’âge en lien avec certains contenus, 14 ans pour telles ou telles données par exemple, 16 ou 18 ans pour d'autres.

Un filtre via la nouvelle identité électronique

Des accès qui seraient filtrés au moyen de la nouvelle identité électronique. L'E-ID est d'ailleurs elle-même au menu de la session parlementaire d'hiver, qui débute lundi, et pourrait bien être entérinée, selon les signaux politiques.

Gerhard Andrey entend déposer sa proposition ces prochains jours avec cet objectif: charger le Conseil fédéral de mener un projet pilote pour tester la faisabilité du système: "L'idée est de tester ces limites d'âges et les limites d'accès à certains algorithmes addictifs et aux contenus problématiques, parce qu'il y a aussi certains défis techniques", explique l'élu.

L'issue de la proposition reste très incertaine à ce stade.

Mathieu Henderson

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Une proposition jugée "inutile"

La proposition se heurte au scepticisme de certaines voix à droite. Celle de l'UDC schaffhousois Thomas Hurter par exemple, qui la juge inutile: "Ça ne sert à rien. Je pense qu'il faut plutôt travailler au niveau de l'information et montrer aux jeunes pas seulement les avantages, mais aussi les inconvénients des réseaux sociaux." Selon lui, cette éducation doit passer par les parents et l'école.

Et de pointer l'importance d'avoir des structures d'écoute: "Il faut veiller à ce qu'il y ait assez de plateformes de ce type en Suisse pour aider les jeunes qui seraient affectés par les réseaux."

>> Ecouter les arguments du conseiller national Thomas Hurter (UDC/SH), opposé aux limites d'âge sur les réseaux sociaux :

Le député Thomas Hurter pourrait-il devenir le premier conseiller fédéral du canton de Schaffhouse? [Keystone - Alessandro della Valle]Keystone - Alessandro della Valle
La Suisse songe à introduire des limites d'âge sur les réseaux sociaux. Interview de Thomas Hurter / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:20