Face au manque de personnel pour l'accueil de l'enfance, les professionnels tirent la sonnette d'alarme
La situation dans la branche de l'éducation et l'accueil de l'enfance est critique et nécessite des actions immédiates, ont souligné mercredi la plateforme romande Pro Enfance, l'Association de la Suisse italienne ATAN, la Fédération tessinoise de l'accueil familial de jour (FTFD) et la Fédération suisse pour l'accueil de jour de l'enfant (kibesuisse).
Aujourd'hui, trop de professionnels de l'accueil de l'enfance n'ont pas une formation pédagogique suffisante. De plus, la branche est touchée par une pénurie aiguë de personnel qualifié. Les quatre associations demandent aux cantons de professionnaliser le secteur.
"Il y a trop de différences d'une région à l'autre ou même à l'intérieur d'une région, d'une ville à l'autre. Pour que le personnel puisse assumer sa mission d'accueillir les enfants aujourd'hui", plaide Alexandre Bédat, président de Pro Enfance, dans le 12h30 de la RTS.
Financement et horaires de travail
Les autorités doivent concevoir des modèles de financement permettant d'assurer, dans toutes les régions linguistiques, que 100% du personnel de l’enfance ait une formation initiale achevée et reconnue par la Confédération, dont 50% un diplôme de niveau tertiaire d'ici 2030, plaident les associations.
Des améliorations doivent aussi être apportées en matière d'horaires de travail pour les activités pédagogiques avec les enfants, la préparation, la collaboration avec les familles et la formation continue. Il est aussi nécessaire de mieux fidéliser les professionnels de l'accueil de l'enfance.
Utiliser "moins de personnel formé équivaut régulièrement à plus de turnover. Et quand le personnel est formé, les gens se rendent compte que la qualité du travail est meilleure", souligne d'ailleurs Alexandre Bédat.
Adopter une vision globale
Pour cela, il ne suffit pas d'augmenter les salaires, mais il faut aussi améliorer les conditions de travail, actuellement difficiles. Fin 2025, les quatre associations feront une évaluation des progrès réalisés par les autorités.
Alexandre Bédat plaide pour "une vision globale de la prise en charge de l'accueil des enfants". Le président de Pro Enfance souligne qu'il est "important de savoir où et combien d'enfants sont accueillis dans des structures d'accueil, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui. En 2024, on sait combien il y a de vaches à l'étable, mais on ne sait pas combien d'enfants sont accueillis dans ce pays".
cab avec ats