"La protection de la liberté d'expression est un principe fondamental de notre Etat de droit, qui s'applique également dans le contexte de la sécurité intérieure et extérieure", a précisé fedpol lundi à Keystone-ATS.
"Les opinions, pour autant qu'elles ne soient pas liées à des activités qui représentent un danger concret ou qui sont pénalement répréhensibles, ne constituent pas en soi une menace pour la sécurité intérieure ou extérieure et ne justifient donc pas une interdiction d'entrée", poursuit fedpol. "Le seul fait d'avoir des convictions radicales ou extrêmes ne suffit pas à constituer une menace ou justifier des mesures policières préventives".
Dans sa prise de position, fedpol ne se réfère pas concrètement au cas de Martin Sellner. En raison du secret de fonction, elle ne donne pas d'informations sur des cas individuels. La police cantonale zurichoise a en revanche confirmé avoir demandé à fedpol d'interdire à Martin Sellner l'entrée sur le territoire.
"Mieux à faire"
Le directeur de la sécurité zurichois Mario Fehr (sans parti) est cité lundi dans les journaux de Tamedia, où il déplore que la Confédération ait renoncé à prononcer à temps une interdiction d'entrée: "Au vu du nombre croissant de délits, les polices cantonales ont mieux à faire que d'empêcher les provocations d'extrémistes de droite", a-t-il déclaré en substance.
Martin Sellner souhaitait tenir une conférence samedi à Tegerfelden (AG) lors d'une rencontre de l'organisation "Junge Tat", considérée comme d'extrême droite. La police a eu vent de l'affaire, a arrêté l'Autrichien et l'a expulsé du territoire cantonal argovien, estimant que la sécurité publique n'était pas garantie et ainsi éviter des confrontations.
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ats/fgn