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Grâce à un hiver doux, l'approvisionnement en électricité n'a pas été menacé

La Suisse ne devrait pas être en pénurie d'électricité. [Keystone - Alessandro Della Bella]
Le risque de pénurie d’électricité devrait être inexistant cet hiver, selon une commission fédérale / Le 12h30 / 1 min. / le 30 avril 2024
L'approvisionnement en électricité n'a pas été menacé l'hiver dernier, grâce à des températures douces et une forte production en Suisse et à l'étranger. Les conditions sont favorables pour l'hiver prochain, mais l'alerte n'est pas totalement levée, selon la commission fédérale de l'électricité (Elcom). Les prix devraient baisser.

Des températures douces ont réduit la demande d’électricité et de gaz et des précipitations abondantes ont permis d'enregistrer une production hydroélectrique record des centrales au fil de l'eau et à accumulation, a indiqué mardi l'Elcom.

Et de constater une très bonne disponibilité des centrales nucléaires suisses et une consommation d'électricité réduite. Un degré de température plus élevé signifie 1% de chauffage en moins, a précisé Jürg Rauchenstein, membre de l'Elcom.

La réserve d'hiver pas touchée


Ces conditions ont même permis à la Suisse d'être exportatrice nette d'électricité. La situation de l'approvisionnement des pays voisins n'a pas non plus été problématique, grâce à une consommation d’électricité et de gaz qui continue de diminuer, une bonne disponibilité du gaz, des centrales nucléaires françaises produisant plus d’électricité et une production accrue d’énergies renouvelables.

La situation est plus détendue, on est loin du risque de pénurie en gaz comme c'était le cas pendant l'hiver 2022-2023, a noté Jürg Rauchenstein. La réserve d'hiver n'a donc pas été activée. Concrètement, il n'a pas été nécessaire de recourir à la réserve hydroélectrique de 400 GWh et à la réserve thermique d’environ 460 MW.

Prix à la baisse

La Commission fédérale de l'électricité table sur une normalisation des prix pour les consommateurs. Les prix devraient baisser l'année prochaine. Mais aucun chiffre exact ne peut encore être fourni, a précisé Werner Luginbühl, président de l'Elcom.

Cependant, l'alerte n'est pas complètement levée et des mesures préventives, telles que la conservation d'une réserve d'hiver, restent nécessaires. Celle-ci se compose de la réserve hydroélectrique ainsi que des centrales thermiques de réserve et des groupes électrogènes de secours.

Incertitudes à long terme

D’ici 2035, l'Elcom estime que des incertitudes persistent. Elle maintient donc ses recommandations de disposer d’une réserve avec une capacité de puissance continue de 700 à 1400 MW d’ici 2030 ou 2035.

Les incertitudes actuelles concernant la rapidité de développement des énergies renouvelables, l'évolution de la demande, la durée d'exploitation des centrales nucléaires et la disponibilité des capacités du réseau pour l'échange d'électricité avec les pays voisins restent élevées. L'acquisition de la réserve par étapes permet de garantir la prise en compte des fluctuations continues.

La situation dépendra aussi des négociations avec l'UE concernant un accord sur l'électricité, a ajouté Werner Luginbühl. On ne peut prédire comment l'UE va réagir si les négociations sont abandonnées. Mais si la stabilité du réseau en Suisse est menacée, ses pays voisins seraient aussi touchés donc ils n'ont pas intérêt à couper net toute collaboration, a-t-il estimé.

ats/juma

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Loi sur l'électricité soumise au vote le 9 juin

Werner Luginbühl s'est par ailleurs prononcé en faveur de la loi sur l'électricité soumise au vote le 9 juin. Cette dernière ne résout pas tout, mais permet d'aller dans la bonne direction en matière de sécurité de l'approvisionnement, selon lui.

Cette loi a été largement acceptée par le Parlement. Elle est soutenue par le Conseil fédéral ainsi que l'ensemble des grands partis du pays, à l'exception de l'UDC. Cette dernière s'est jointe à la Fondation Franz Weber, qui mène la campagne pour le non.

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