Cette augmentation considérable est en grande partie due à l'importation du conflit Israël-Hamas, a indiqué jeudi la CICAD à l'occasion de la publication de son rapport annuel. A partir d'octobre, 150 actes ont été recensés par mois, contre une moyenne mensuelle de 42,5 actes auparavant. En 2022, 562 actes étaient enregistrés, soit près de 400 de moins que l'an passé.
Au total, 78 cas sérieux ont été signalés, contre 23 l’année précédente. Ces actes prennent la forme de tags, d’affiches, de discours ou encore de courriels antisémites. Ainsi, 35 tags, affiches et autocollants antisémites ont été signalés. Il y a aussi eu des étoiles de David barrées, des copies des Protocoles des Sages de Sion placardées sur les murs et des inscriptions "Hamas Merci".
La CICAD a aussi répertorié 22 actes graves, soit sept fois plus que l’année passée. Les vitraux de la synagogue de La Chaux-de-Fonds ont été cassés à l’aide de gros blocs de neige glacés, relève le rapport. Plusieurs institutions juives ont reçu des courriers antisémites. Un élève juif de 11e a été agressé dans les vestiaires de la salle de gym.
En milieu scolaire
Dans les écoles romandes, 131 signalements pour des agressions, des tags et des cas scolaires ont été rapportés entre le 7 octobre et la fin de décembre, contre une dizaine par mois habituellement.
C'est particulièrement inquiétant, selon la CICAD, qui souligne que tous les élèves romands sont concernés par le phénomène antisémite. Victimes, témoins ou auteurs, les élèves romands méritent que des dispositions pédagogiques soient prises pour sensibiliser et combattre toutes les formes d'expression de racisme et d'antisémitisme, estime l'organisation.
Des mesures demandées
La CICAD veut que l'interdiction des symboles nazis dans l'espace public s'impose dans les législations fédérales et cantonales. Elle salue les différentes actions menées par des parlementaires genevois, vaudois, fribourgeois et neuchâtelois pour renforcer les dispositifs existants.
Elle relève aussi que l'année 2024 a débuté par de très nombreux signalements. Elle demande que les autorités prennent des mesures politiques, judiciaires et éducatives.
ats/asch