![Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères Ignazio Cassis. [Keystone]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/r17qsl-28417878.image?w=1280&h=720 "Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères Ignazio Cassis. [Keystone]")
Ignazio Cassis n'exclut pas de repousser la conférence pour la paix en Ukraine prévue cet été
Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis n'exclut pas de repousser la conférence pour la paix en Ukraine, qu'il voulait initialement organiser d'ici cet été. Il s'est exprimé à ce propos jeudi alors qu'il achevait au Kenya sa tournée en Afrique de l'Est.
Ignazio Cassis l’a reconnu devant la presse à Nairobi: il a beau multiplier les voyages diplomatiques, mobiliser pour cette conférence n’est pas facile. Ni concilier les positions des deux camps. Berne se laisse donc encore le temps de la réflexion.
>> Lire : La Suisse est prête à organiser une conférence sur le processus de paix en Ukraine
"D’ici la mi-avril, nous allons décider ce que nous allons faire. Est-ce qu’on la fait cette conférence, oui ou non? Est-ce qu’on repousse cette conférence? Est-ce qu'on en fait deux pour avoir les deux raisonnements qui puissent avancer en même temps? C’est dans cette phase intermédiaire que nous sommes actuellement, que nous appelons exploratoire", a indiqué le chef du Département fédéral des affaires étrangères vendredi au micro de La Matinale.
"On voyage comme des fous depuis la mi-janvier, pour parler, pour écouter, pour comprendre, pour voir qui est disposé à bouger et comment", souligne le ministre. "Et tous se regardent entre eux évidemment, ils se mesurent. Ce qui est important pour nous, c'est que tous reconnaissent à la Suisse la légitimité de cette démarche et soient contents que la Suisse la fasse. Mais ils ne savent pas dire quelle est la bonne voie, c'est toute la difficulté de la tâche", commente-t-il.
Mobiliser les BRICS
Ce voyage était une opportunité pour le chef de la diplomatie suisse de rallier des pays à son projet de conférence, sur un continent où le conflit en Ukraine divise depuis ses débuts.
"En Éthiopie, j'en ai parlé. Pourquoi surtout en Éthiopie? Parce que l'Éthiopie a rejoint les BRICS (sommet de 10 pays - dont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine - qui se réunissent en sommets annuels, ndlr)", explique Ignazio Cassis.
Or, la conférence sur la guerre en Ukraine pose la question du soutien des États membres du Sud global, en l'absence de celui de la Russie. "Il y a partout la volonté de contribuer. Mais il y a également des volontés de certains États pas toujours compatibles par exemple par rapport aux Occidentaux, aux Américains ou à l'Union Européenne", développe le ministre.
Si certaines grandes puissances restent difficiles à mobiliser, les Etats-Unis, eux, ont confirmé qu’ils voulaient jouer un rôle dans cette conférence.
Albane Thirouard
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Les réactions à Berne
L'éventuel report de la conférence pour la paix en Ukraine, prévue pour cet été, n'a pas manqué de susciter des réactions au sein de la Berne fédérale.
Le conseiller national vert genevois Nicolas Walder y voit déjà presque un aveu d'échec, alors qu'a priori la Chine et l'Inde restent ouvertes à une participation. Selon lui, une conférence pour la paix aurait un intérêt, même si les pays occidentaux sont seuls à participer.
De son côté, le conseiller national UDC fribourgeois Pierre-André Page estime que la Suisse a perdu l'opportunité de jouer un rôle pour la paix en choisissant son camp en reprenant les sanctions européennes contre la Russie. Reporter l'événement ou organiser deux conférences n'y changerait rien.
Les élus espèrent avoir davantage d'explications lundi lors d'une rencontre avec Ignazio Cassis au sein de la commission de politique extérieure du Conseil national.
>> Les explications dans le 12h30 :
![Ignazio Cassis tire "des enseignements importants" de son voyage en Afrique. [Keystone - Urs Flueeler]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/2askg9-28445805.image?w=960&h=384)
Keystone - Urs Flueeler Pékin propose une conférence en Suisse, soutenue par les deux camps
La Chine propose d'organiser une conférence de paix sur l'Ukraine, qui serait reconnue tant par l'Ukraine que par la Russie, a indiqué vendredi l'émissaire chinois pour la question ukrainienne, Li Hui. Selon lui, cette réunion pourrait se tenir en Suisse.
Pékin souhaite "un format de coopération internationale" approuvé par les deux belligérants "dans lequel toutes les parties sont sur un pied d'égalité et où toutes les questions proposées peuvent être discutées équitablement", a déclaré Li Hui devant la presse, à son retour d'une mission en Europe. Ce format est nécessaire pour "garantir le succès de l'initiative et obtenir des résultats".