Ignazio Cassis aimerait que la Suisse prenne plus en compte la situation internationale
A l'aube d'une nouvelle année, Ignazio Cassis souhaite davantage rapprocher le Conseil fédéral de la politique étrangère, affirmant même que c'est son plus grand objectif: tenir compte davantage de la situation mondiale dans les décisions de politique intérieure.
Nous nous sommes habitués depuis de nombreuses décennies à notre prospérité et à notre sécurité. Nous pensons qu'elles sont presque données par Dieu
Le ministre PLR cite la guerre contre l'Ukraine, les troubles au Caucase, le conflit au Proche-Orient, les flux migratoires venant d'Afrique du Nord. Nous sommes, selon lui, "encerclés par un anneau de feu" et la Suisse n'en tient pas encore assez compte: "Je pense qu'en Suisse, nous nous sommes habitués depuis de nombreuses décennies à notre prospérité et à notre sécurité. Nous pensons qu'elles sont presque données par Dieu".
C'est, selon lui, "une nécessité stratégique" pour la Suisse d'avoir une relation "stable, prévisible et sereine avec ses voisins" avec lesquels on partage "une communauté de destin" européenne. Pas seulement au niveau économique, mais aussi dans les relations sociales et culturelles.
Pour Ignazio Cassis, il s'agit sans doute d'une façon de défendre le paquet d'accords avec Bruxelles, approuvé le 20 décembre par le Conseil fédéral.
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Mais il reste plus laconique sur les points plus précis du dossier, notamment sur le fait que la Suisse paiera à l'avenir presque trois fois plus cher son accès au marché européen. Selon lui, "c'est nettement moins que la Norvège (...) c'est un bon résultat de négociation".
Face aux critique qui l'accusent de ne pas avoir le feu sacré dans ce dossier, Ignazio Cassis répond sobrement qu'il défendra ces paquets "le mieux qu'il le pourra".
Plus le monde va mal, plus la valeur ajoutée de la Suisse est grande
Le conseiller fédéral évoque aussi un cessez-le-feu en Ukraine, son plus grand vœu sur la scène internationale en 2025. Selon lui, "les conditions pourraient être réunies". La question difficile reste de savoir comment une trêve pourrait déboucher sur un accord de paix.
Même si les journalistes lui font remarquer que les efforts de la Suisse se sont enlisés depuis le Sommet du Bürgentsock l'été dernier, le responsable des Affaires étrangères estime que Berne doit jouer un rôle actif dans ce processus.
Selon ses mots, la Suisse doit "prouver qu'elle est encore neutre", "poursuivre son numéro d'équilibriste". Pour Ignazio Cassis, plus le monde va mal, plus la valeur ajoutée de la Suisse est grande".
Sujet radio: Julien Bangerter
Article web: Stéphanie Jaquet et l'ats