"J'ai cru que j'allais mourir": la Suissesse qui accuse Donald Trump d'agression sexuelle se confie
"Je m'attendais à prendre le café avec lui, mais je n'ai pas eu le temps de me tourner, qu'il était déjà sur moi. Il me touchait partout et m'embrassait [...] A ce moment-là, j'ai cru que j'allais mourir", se remémore Beatrice Keul jeudi dans le 19h30.
Cette Zurichoise aujourd'hui âgée de 53 ans s'est d'abord confiée au tabloïd britannique Daily Mail en affirmant avoir été agressée sexuellement par Donald Trump. Les faits reprochés remontent à 1993, lors du concours de beauté "American Dream Pageant". Une année plus tôt, la mannequin était candidate au concours Miss Suisse, où elle est arrivée troisième.
Quand Donald Trump a vu mon regard qui disait 'non', il a compris
Le milliardaire américain, qui aime être bien entouré, l'aurait invitée dans l'une de ses suites à Manhattan, après l'avoir repérée cette même année lors de l'élection de Miss Europe.
"J'ai eu beaucoup de chance, car j'ai réussi à me défendre, notamment grâce à ma grande taille. Je portais aussi des hauts talons, ce qui fait qu'on était à hauteur des yeux. C'est quand il a vu mon regard qui disait vraiment non qu'il a compris qu'il n'avait aucune chance avec moi", confie Beatrice Keul au micro de la RTS.
L'équipe de Trump nie ces accusations
A quelques jours de la présidentielle, l'équipe de campagne de Donald Trump nie en bloc ces allégations. Certains républicains soupçonnent même une manœuvre politique à l'approche du scrutin. Mais Beatrice Keul se défend: "Je suis Suisse, je suis neutre. Je ne connais aucun démocrate ni républicain."
Je me sentais comme Heidi propulsée dans Predator Land
La Suissesse affirme également avoir croisé à l'époque Jeffrey Epstein qui aurait tenté de la convaincre de rejoindre Donald Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago. Elle décrit un "système de prédation", dont elle n'avait pas conscience à l'époque. "Je me sentais comme Heidi propulsée dans Predator Land", image-t-elle.
L'ancienne dauphine affirme vouloir parler de cette affaire publiquement aujourd'hui car elle a redécouvert un carton chez elle contenant des objets documentant ce voyage, comme l'invitation de Donald Trump, un billet d'avion et une plaque commémorative.
Une vingtaine d'autres victimes présumées
Le témoignage de Beatrice Keul, bien que contesté par le service de presse de Donald Trump, fait écho à de nombreuses autres accusations dont celles de l'écrivaine E. Jean Carroll, de la femme d'affaires Jill Harth, de l'ex-mannequin Stacey Williams ou encore de l'ex-collaboratrice de Donald Trump Alva Johnson. Au total, 28 femmes ont accusé le milliardaire américain d'abus sexuel.
Beatrice Keul n'envisage pas de porter plainte, préférant raconter son histoire dans un livre à paraître. Elle confie toutefois avoir été contactée par l'association "Survivors Against Trump", regroupant d'autres victimes présumées de l'ancien président américain.
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Propos recueillis par Laurent Burkhalter et Philippe Revaz
Article web: Hélène Krähenbühl