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"Je suis conscient qu'un conseiller fédéral ne doit pas se prononcer sur des élections étrangères"

Après avoir publiquement pris parti pour Donald Trump, le conseiller fédéral Albert Rösti nous livre ses explications
Après avoir publiquement pris parti pour Donald Trump, le conseiller fédéral Albert Rösti nous livre ses explications / 19h30 / 6 min. / dimanche à 19:30
En affirmant avoir une préférence pour Donald Trump à la Maison Blanche, le conseiller fédéral UDC Albert Rösti s'est attiré de nombreuses critiques la semaine dernière. Invité du 19h30 ce dimanche, il s’est défendu, affirmant avoir parlé "en tant qu'Albert Rösti" et non en tant que conseiller fédéral.

Ses propos ont déclenché une véritable polémique la semaine dernière. Lors d'une intervention dans une école bâloise, un élève a demandé à Albert Rösti son avis sur l'élection présidentielle américaine. A la question de savoir quel candidat il verrait bien à la Maison Blanche, le conseiller fédéral UDC a répondu qu'il penchait plutôt pour Donald Trump.

J'ai répondu en tant qu'Albert Rösti, mais je suis conscient qu'un conseiller fédéral ne doit pas s'exprimer ni discuter des élections étrangères

Albert Rösti, conseiller fédéral

Invité sur le plateau du 19h30 dimanche, le principal intéressé ne nie pas, mais précise: "J'ai répondu en tant qu'Albert Rösti, mais je suis conscient qu'un conseiller fédéral ne doit pas s'exprimer ni discuter des élections étrangères", a-t-il clarifié, refusant de commenter davantage.

>> Relire : Sortie surprise d'Albert Rösti: "Personnellement, je penche plutôt pour Trump"

Un retour vers le nucléaire en Suisse?

Sur le front énergétique, Albert Rösti fait également beaucoup parler de lui ces derniers temps, en soutenant une levée de l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Une décision qu'il assume et qu'il défend au micro du 19h30, expliquant que depuis la décision de sortir du nucléaire en 2017, la situation a évolué avec des changements géopolitiques importants, ainsi qu'une augmentation de la demande en énergie mettant en péril l’indépendance énergétique du pays.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 :

Le conseiller fédéral Albert Rösti a fait polémique avec son soutien à Donald Trump. Portrait d’un politicien pas aussi lisse qu’il n’y paraît
Le conseiller fédéral Albert Rösti a fait polémique avec son soutien à Donald Trump. Portrait d’un politicien pas aussi lisse qu’il n’y paraît / 19h30 / 2 min. / dimanche à 19:30

Sans compter qu'entre-temps, la Suisse s'est aussi engagée à décarboner son économie et sa société afin d'atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici à 2050. "Mais pour y arriver, nous aurons besoin de beaucoup plus d'électricité à l'avenir. Si les énergies renouvelables, comme l'hydraulique, l'éolien et le solaire, peuvent garantir un approvisionnement sûr, j'y suis tout à fait favorable. Mais il n'est pas certain que cela suffira à couvrir nos besoins futurs", justifie Albert Rösti, rappelant que le pays a besoin de remplacer 60% de son énergie actuelle pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Et à cela s'ajoute l'accroissement toujours plus rapide de la population. "En 2017, on estimait qu'elle atteindrait 9 millions en 2050, mais nous sommes déjà à ce niveau aujourd'hui."

Le Conseil fédéral veut rester neutre vis-à-vis des technologies, car à long terme, on ne sait pas quelles seront les exigences pour assurer un approvisionnement en électricité suffisant

Albert Rösti, conseiller fédéral

Un projet sera prochainement mis en consultation à ce sujet. "Nous préparons actuellement le message pour le Parlement, car il s'agit d'un contre-projet à une initiative que le Conseil fédéral a clairement rejetée, l'initiative dite 'Stop au blackout', qui propose de lever l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires", souligne-t-il.

Avant d'ajouter: "Le Conseil fédéral veut rester neutre vis-à-vis des technologies, puisqu'à long terme, on ne sait pas quelles seront les exigences pour assurer un approvisionnement en électricité suffisant." Raison pour laquelle, donc, le Conseil fédéral voudrait laisser la possibilité du nucléaire ouverte pour le futur.

>> Lire aussi : Le Conseil fédéral favorable à une levée de l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires

Elargissement des autoroutes nécessaire?

Autre sujet sensible: l’élargissement des autoroutes. Albert Rösti n'est pas d'accord avec l'idée que plus de routes signifie automatiquement plus de voitures. "D'ailleurs, nous n'allons pas construire de nouvelles routes, nous allons seulement en élargir certaines qui existent déjà", insiste-t-il, précisant que l'objectif est de dévier le trafic d’évitement vers les autoroutes pour réduire la circulation dans les villages et les agglomérations.

Le Bernois insiste également sur le fait que cette planification prend en compte l’avenir des véhicules électriques, ce qui, selon lui, est en accord avec les objectifs climatiques du pays.

>> Lire aussi : L'élargissement des autoroutes séduit une courte majorité de la population, selon le premier sondage SSR

Quid des infrastructures ferroviaires

Et pour ses détracteurs qui lui reprochent de ne pas investir assez dans le rail, il rappelle que des investissements conséquents sont prévus dans ce domaine, et notamment en Suisse romande.

"Les investissements pour le rail en Suisse romande comprennent 2 milliards pour la gare de Genève, 1,7 milliard pour celle de Lausanne et 1,3 milliard pour un nouveau tunnel entre Morges et Perroy sur la ligne Genève-Lausanne, soit 5 milliards en tout", détaille-t-il, "contre 900 millions pour l'élargissement de l'autoroute sur l'axe Le Vengeron (GE) - Coppet (VD) - Nyon (VD)". Avant de conclure que les deux sont complémentaires: "Je soutiens des projets à la fois pour le rail et les routes."

Propos recueillis par Jennifer Covo

Texte web: Fabien Grenon

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