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L'aide sociale est trop basse pour les enfants et ados des familles pauvres, montre une étude

Le sharenting, le droit de l’enfant contre celui des parents? [Depositphotos - motortion]
Les prestations d’aide sociale sont insuffisantes pour les enfants en Suisse, constate une étude / Le 12h30 / 1 min. / jeudi à 12:36
Les prestations actuelles d'aide pour les enfants et les jeunes vivant dans la pauvreté sont insuffisantes, a relevé jeudi une étude commandée par les milieux de l'aide sociale. Leur accès à diverses activités sociales et aux offres de soutien scolaire est restreint.

En 2022, près de 76’000 enfants et jeunes étaient soutenus par l'aide sociale ordinaire. Le taux d'aide sociale chez les moins de 18 ans s'élevait à 4,8 %, ce qui représente la valeur la plus élevée parmi toutes les classes d'âge, ont rappelé la Conférence des directeurs et directrices cantonaux des affaires sociales (CDAS), la Conférence suisse des institutions d'aide sociale (CSIAS) et l'Initiative des villes pour la politique sociale.

Or, les enfants de familles bénéficiaires de l'aide sociale subissent souvent des restrictions, notamment en matière de participation sociale et d'accès aux offres de soutien scolaire. Leurs possibilités de formation s'en trouvent réduites, montre une étude commandée par les trois organismes. Les cantons entendent dès lors améliorer la situation des enfants et des jeunes vivant dans la pauvreté.

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Aides insuffisantes pour jouir d'un niveau de vie décent

Le rapport montre aussi qu'il existe des lacunes au niveau de la couverture du minimum vital: les prestations d'aide sociale actuelles destinées aux enfants ne suffisent parfois pas pour leur assurer un niveau de vie décent. Le montant du forfait pour l’entretien augmente ainsi trop peu pour chaque enfant supplémentaire d’un ménage, de sorte qu'il est trop bas, surtout pour les familles nombreuses.

De plus, les normes du CSIAS prévoient les mêmes prestations d’aide pour les enfants en bas âge que pour les jeunes, alors qu’un bébé n’aura pas les mêmes besoins qu'un adolescent. L'étude propose donc d’introduire des prestations en fonction de l'âge pour l'aide sociale, comme c'est déjà le cas pour les prestations complémentaires.

Hausse légitime des coûts de l'aide sociale

La pratique en matière de versement de prestations circonstancielles (PCi) spécifiques aux enfants et destinées à couvrir des besoins particuliers – par exemple pour intégrer un cours de musique ou un club de sport – varie en outre fortement selon les services sociaux. Or, ces PCi d'encouragement ont une grande importance pour le bien-être de l'enfant, remarque le vice-président de la CDAS Christoph Amstad. Il est donc problématique qu'elles varient autant d'une commune à l'autre.

La CDAS a chargé la CSIAS d'examiner plusieurs mesures afin d'améliorer la situation. Ces deux organismes et l'Initiative des villes pour la politique sociale sont conscients que l'application des propositions formulées dans l'étude entraînerait une hausse des coûts dans l'aide sociale. Ils accordent toutefois davantage d’importance à la mise en oeuvre des droits de l'enfant, au bien-être des enfants et à la couverture adéquate de leurs besoins spécifiques.

ats/vic

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