Traditionnellement, l'armée, tout comme une grande partie de la société, repose sur une vision binaire du genre: homme ou femme. Cependant, une question se pose: qu'en est-il des personnes non-binaires, celles qui ne se reconnaissent pas exclusivement dans ces deux catégories? Quels sont leurs besoins spécifiques et sont-elles confrontées à des discriminations dans le cadre de leur service militaire?
Pour répondre à ces interrogations, l'armée a décidé cet été de lancer un sondage en ligne. "Nous demandons, par exemple, quels sont les plus grands défis rencontrés durant le service militaire, que ce soit en termes d'infrastructures, d'organisation ou des mesures de protection et d'accompagnement, notamment après un outing (fait de révéler l'homosexualité ou la transidentité d'une personne contre son avis, n.d.l.r.)", explique Mahidé Aslan, cheffe du service Femmes dans l'armée et diversité, dimanche dans le 12h45 de la RTS.
"Beaucoup de violences"
Des associations de défense des droits des personnes non-binaires sont fréquemment sollicitées pour répondre aux questions relatives au service militaire. "Les personnes qui viennent vers nous le font soit avant, soit pendant leur service", témoigne Sandro Niederer, directeur de Trans Gender Network Switzerland. "Les expériences varient énormément. Pour certaines, tout se passe bien, mais nous entendons aussi beaucoup de récits de discriminations, de harcèlement moral, voire de violences physiques ou psychologiques."
De manière générale, nous connaissons encore peu de choses sur la non-binarité. L'armée, à l'image de la société, doit prendre en compte cette réalité
Depuis un certain temps, l'armée entreprend une profonde réflexion sur la diversité et les enjeux d'inclusion qui y sont liés. L'enquête sur la non-binarité s'inscrit dans cette démarche.
"De manière générale, nous connaissons encore peu de choses sur la non-binarité. L'armée, à l'image de la société, doit prendre en compte cette réalité. Nous voulons savoir si notre approche est adaptée, si nous répondons correctement aux besoins de chacun et quels défis supplémentaires pourraient encore surgir", précise Mahidé Aslan.
L'enquête, lancée en juillet, se poursuit jusqu'à la fin du mois d'octobre. Les résultats seront ensuite analysés dans la foulée.
Rouven Gueissaz/vajo