La proposition de réduire de 335 à 300 francs la redevance radio-TV, portée par le conseiller fédéral Albert Rösti, aurait des conséquences "catastrophiques" pour le secteur de l'audiovisuel, selon le texte signé par la Commission fédérale des médias (COFEM).
Le groupe de 13 experts indépendants nommés par le Conseil fédéral évoque la perte d'un millier d'emplois dans l'audiovisuel privé, un désengagement de la SSR du financement du cinéma, de l'animation et des documentaires, de même qu'une diminution "massive" des commandes passées aux sociétés de production et industries techniques indépendantes. Les répercussions pour les créateurs, auteurs, réalisateurs, compositeurs et acteurs seraient "drastiques", affirment les milieux concernés.
La proposition du gouvernement est une réponse à l'initiative "200 francs ça suffit", portée notamment par l'UDC. La procédure de consultation vient de s'achever.
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"Coupes drastiques"
La COFEM estime que les deux projets sur la table sont "inadéquats". Autant l'initiative "200 francs, ça suffit!" que le contre-projet du Conseil fédéral voulant abaisser la redevance de 335 francs à 300 francs par ménage affaibliraient le service public "au prix de coupes parfois drastiques dans les programmes", estime le groupe d'experts. L'information dans les zones périphériques s'en trouverait spécialement menacée, selon elle.
Parmi les pistes de réflexion proposées sur l'avenir du service public figure notamment une offre orientée vers les contenus multimédias. Les prestations ne doivent ainsi pas être uniquement centrées sur la radio et la télévision et doivent rester accessibles pour tout le monde dans des formats variés.
Les experts issus du monde des médias pensent aussi que le service public doit assumer de nouvelles tâches en fonctionnant comme un espace permettant le débat public. Les forums de discussions ne doivent pas uniquement être sur des plateformes américaines ou chinoises.
Renoncer aux revenus publicitaires
Au niveau du financement, la COFEM plaide pour un changement de système. Les médias de service public devraient renoncer aux recettes publicitaires, c'est-à-dire ne plus être en concurrence avec les médias privés. La COFEM plaide pour un financement public "stable, fiable et suffisant". Il faut éviter les "fausses incitations", les "faux signaux de prix" et garantir l'indépendance du journalisme.
ats/juma