Champion suisse, le club bernois de Young Boys (YB) est l’unique équipe professionnelle qui ne dispose pas de ses propres terrains. Pour ses entraînements, il utilise le stade du Wankdorf. Face à cette situation, l’équipe envisage d’investir dans un ambitieux projet de campus sportif. Présenté le mois dernier, il comprend huit terrains ainsi que des salles dédiées aux jeunes et aux écoles.
Le club, qui a été couronné dix-sept fois champion de Super League, attend de nouvelles infrastructures depuis une vingtaine d’années. Pour cela, il est prêt à mettre 40 millions sur la table. Cependant, le projet de campus sportif n’est actuellement qu’à l’étape de la planification, sa concrétisation n’est espérée que pour 2029.
Le manque d'infrastructures, qui ne parvient pas à répondre à la demande, a des conséquences directes sur les jeunes footballeurs et footballeuses. L’Association suisse de football rapporte qu'environ 10’000 jeunes, garçons et filles, sont sur des listes d’attente pour rejoindre un club amateur.
L'exemple du FC Tavannes-Tramelan
Le Jura bernois manque de terrains synthétiques, ce qui pose un problème pour le FC Tavannes-Tramelan qui totalise une vingtaine de formations et plus de 450 licenciés.
Pour s'entraîner, les joueurs sont souvent contraints de quitter la région, explique mardi dans La Matinale de la RTS le président du club Loïc Châtelain: "Notre première équipe se rend deux à trois fois par semaine à Bienne, où l’on loue des terrains. C’est le cas tout au long de l’année, mais surtout en février, mars, avril, et parfois en mai. Par exemple, cette semaine, l’équipe s’entraîne à Bienne, car il pleut et les terrains locaux sont impraticables".
Un autre défi est la forte demande pour les terrains synthétiques, souligne Loïc Châtelain: "On doit jouer des coudes, mais le plus gros problème est l’instabilité. Parce que d’une semaine à l’autre, on ne sait jamais si on pourra s’entraîner ou non. Avec des terrains aussi peu disponibles, c’est extrêmement difficile de faire progresser nos joueurs et de faire de la formation, notamment avec nos juniors".
Actuellement, dans le Jura bernois, des discussions sont en cours pour la construction de terrains synthétiques. Cependant, il n'y aucun projet concret.
L’adaptation des infrastructures face à l’engouement pour le football féminin
Les infrastructures doivent aussi s'adapter pour répondre à l'engouement grandissant des jeunes filles, estime Christelle Luisier Brodard, conseillère d'Etat vaudoise en charge des institutions, du territoire et du sport, et candidate pour le comité central de l'Association suisse de football.
"Le foot féminin est en pleine croissance dans notre pays. En deux ans seulement, le nombre de femmes licenciées a augmenté, passant d’environ 30’000 à 40’000. De plus, la Suisse accueillera l’Euro féminin l’année prochaine. Cet engouement est extrêmement positif, mais il exerce une pression supplémentaire sur les infrastructures", souligne-t-elle.
Pour répondre à ce défi, elle propose une approche multifacettes, suggérant que des solutions doivent être trouvées à la fois en termes d’aménagement et de finances.
Sujets radio: Célia Bertholet et Charlotte Frossard
Adaptation web: Miroslav Mares