L'initiative d'allègement des primes maladie aurait un impact différent selon les cantons

Le 9 juin, le peuple suisse est appelé à voter sur des primes maladie plafonnées à 10% du revenu. Cette initiative du Parti socialiste aura cependant des conséquences bien différentes d'un canton à l'autre, tant les subsides versés aux ménages les plus précaires varient.

La réduction individuelle des primes de l'assurance maladie obligatoire n'échappe pas au fédéralisme, avec presque autant de critères, de barèmes et de modes de calculs que de cantons.

Pour décider si vous avez droit à des subsides, la plupart des cantons ajoutent au revenu déclaré aux impôts une part de la fortune, mais selon un taux très variable, compris entre 3 et 50%. Certains cantons tiendront compte du fait d'avoir des enfants, mais d'autres pas.

Et, dans la plupart des cas, pour bénéficier de subsides, ce sera à l'assuré d'en faire la demande, puisqu'ils ne sont payés automatiquement que dans sept cantons. Au final, ces différences et bien d'autres encore font qu'une personne au revenu modeste a davantage de chances d'être aidée sur Vaud, Genève ou Zoug qu'en Appenzell.

Inégalités dénoncées

La gauche dénonce une inégalité à laquelle il faut mettre fin. "C'est surtout un problème pour les cantons qui se sont désolidarisés et ont diminué les subsides à une partie de leur population", estime la conseillère nationale socialiste Brigitte Crottaz, dans La Matinale de la RTS.

La Vaudoise rappelle que son canton limite les primes d'assurance maladie à 10% du revenu, ce qui est unique en Suisse. "Dans d'autres cantons qui ont des réductions de primes vraiment insuffisantes, les pourcentages de leurs primes peuvent atteindre 14, voire 20% de leur revenu imposable, ce qui est vraiment totalement exagéré", dit-elle.

Brigitte Crottaz, conseillère nationale (PS/VD). [RTS] — Plafonnemet des primes maladie dans les cantons: interview de Brigitte Crottaz, conseillère nationale (PS/VD) / La Matinale / 54 sec. / le 8 avril 2024

Conséquence du fédéralisme

A droite en revanche, ces différences sont jugées équitables, le contexte n'étant pas le même dans chaque canton, avec notamment des prestations médicales et des impôts différents. Pour Tobias Bär, le responsable de la communication de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé, il s'agit simplement d'une conséquence du fédéralisme. "Le système de santé en Appenzell Rhodes-Intérieures n'est pas conçu de la même façon que celui de Genève et n'est pas aussi cher non plus", fait-il valoir .

"Il est donc évident que la conception de la réduction des primes varie également d'un canton à l'autre. Dans le canton de Bâle-Ville, le subside cantonal a augmenté de 43% et à Genève même de 165%. Ce sont des cantons avec une prime moyenne particulièrement élevée. Cela montre bien que là où la charge des primes est particulièrement élevée, on agit", poursuit-il.