L'ombre de la guerre en Estonie, des escrocs sur Twint et ChatGPT et une base secrète du Conseil fédéral
REPORTAGE - En Estonie, les citoyens se préparent à une guerre avec la Russie
L’Estonie partage 300 kilomètres de frontière avec la Russie. Occupé par l’Union soviétique jusqu’en 1991, le pays est convaincu d’être la prochaine cible de Vladimir Poutine. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la crainte d'un conflit avec "l'ogre russe" est dans tous les esprits. De simples citoyens se préparent déjà à une guerre.
L'équipe de Mise au Point de la RTS a rencontré des membres de la "Ligue de défense estonienne", un groupe paramilitaire qui s’entraîne dans une forêt aux confins de l’Estonie. L'exercice du jour consiste à tirer à balles réelles sur des cibles cachées dans la forêt. Mais pour eux, l’ennemi a déjà un nom, explique le major Tanel Kapper, commandant de la Ligue sur l’île de Hiiumaa: "C’est la Russie qui a attaqué l’Ukraine, et nous sommes leurs voisins".
A la frontière avec la Russie, l’Estonie ainsi que la Lettonie et Lituanie prévoient d’ériger une ligne de fortification ultra-militarisée. Ils ont programmé la construction de 600 bunkers d’ici 2025, pour un investissement de 60 millions d’euros. Ils serviront à faire face, le cas échéant, à une invasion russe.
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TEMOIGNAGE - les escrocs attaquent sur Twint
Des escrocs réussissent à se connecter à des comptes sur la plateforme de paiements Twint. La RTS a rencontré un Romand qui s'est fait usurper plus de 2700 francs. Suite à une vente via Facebook, des données lui ont été subtilisées par un homme se faisant passer pour un employé de PayPal, une application que l'acheteur disait vouloir utiliser pour le paiement.
Twint estime que son application est suffisamment sécurisée. "Un piratage est uniquement possible si les utilisateurs transmettent activement leurs données de connexion et leurs codes de sécurité ainsi que leurs détails d'e-banking."
Mais la victime l’assure: il n’a jamais transmis de code ou cliqué sur un lien. Et il s'agace également d'une sécurité qui "n’est pas fiable". "A un moment donné, un algorithme devrait peut-être alerter le client en se demandant si c’est normal qu’il ait six-sept fois des transactions avec les mêmes montants", déclare-t-il dans le 19h30.
>> Lire : Des escrocs soutirent de l'argent à leurs victimes en se connectant à leur compte Twint
HISTOIRE SECRETE - la cachette irlandaise du Conseil fédéral en cas d'invasion soviétique
Près de Cork, au sud de l'Irlande, se trouve un hôtel assez particulier qui, en pleine Guerre froide, aurait pu devenir la base secrète du Conseil fédéral si la Suisse avait été envahie. Cette histoire rocambolesque a été imaginée par les services secrets suisses de l'époque.
Au plus fort de la Guerre froide, dans les années 1970, le scénario de l'exil du gouvernement helvétique est envisagé par les services secrets en cas d'invasion de la Suisse par la Russie.
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ENQUETE - "ChatGPT, dis-moi comment escroquer en ligne"
Le système d’intelligence artificielle ChatGPT livre des codes malveillants clé en main sur demande. Même des escrocs peu compétents en informatique peuvent s'attaquer à des victimes en ligne grâce à cet outil, comme le montre un expert en cybersécurité dans l'émission A Bon Entendeur.
La démonstration est d'une simplicité déroutante: Florian Hansemann, expert en cybersécurité chez Hanse Secure à Munich, demande à ChatGPT de générer un code malveillant. Le robot s'exécute immédiatement. Le spécialiste prépare ensuite un e-mail dit de "phishing" (ou hameçonnage) à l'intention de sa future victime.
ChatGPT génère alors un e-mail piégé, déguisé en simple rappel d'impôts. Un e-mail semblable à ceux que les pirates envoient à leurs cibles, qui ressemble à s'y méprendre à un courrier officiel et qui invite le récipiendaire à cliquer sur un lien d'allure inoffensive, dans lequel se loge en réalité le code malveillant.
>> Lire : Comment ChatGPT aide les cybercriminels à attaquer leurs victimes
SANTE - La tisane de fenouil pour l'allaitement, c’est fini
Coup de tonnerre dans les maternités: l’Agence européenne des médicaments déconseille la tisane de fenouil aux femmes allaitantes et aux enfants de moins de 4 ans. En cause, la concentration d'estragol, une substance organique qui, à haute dose, est potentiellement cancérigène.
Il s’agit d’une expérience répandue chez les femmes depuis des décennies : quand on décide d’allaiter son bébé, il est recommandé de boire de la tisane de fenouil pour favoriser la lactation. Le 14 février 2024, revirement de situation: la Fédération suisse des sage-femmes explique sur son site internet que la tisane de fenouil n’est plus recommandée pour les femmes enceintes et allaitantes. C’est ce que préconise l’Agence européenne des médicaments à la suite d’une évaluation du risque datant de mai 2023.
La tisane de fenouil pour l'allaitement, c’est fini
RTSinfo