Le parti a déposé 114'600 signatures. Neuf mois ont suffi pour les récolter, se félicite-t-il dans un communiqué, soit la moitié du temps imparti. Le franc succès rencontré par l'initiative montre que la population réclame de toute urgence une immigration durable et contrôlée de façon autonome, écrit l'UDC.
L'initiative demande que la Constitution fédérale soit complétée par un nouvel article sur le "développement démographique durable". En cas de "oui", la population résidante permanente de la Suisse ne devra pas dépasser dix millions de personnes d'ici 2050.
Obligation de prendre des mesures
Le Conseil fédéral et le Parlement devront prendre des mesures dès que la population dépasse les 9,5 millions. Les personnes admises à titre provisoire ne pourraient plus obtenir d'autorisation de séjour ou d'établissement, ni la nationalité suisse, ni aucun autre droit de rester.
Si besoin, Berne devra résilier des traités internationaux favorisant la croissance démographique, comme l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE, ou le Pacte de l'ONU sur les migrations.
Immigration jugée responsable de nombreux problèmes
"Depuis 2023, pour la première fois, plus de 9 millions de personnes vivent dans notre pays", a dit le conseiller national et président de groupe Thomas Aeschi (ZG) lors du dépôt de signatures. "L'année dernière, 98'851 personnes supplémentaires ont immigré dans notre pays. A cela s’ajoutent plus de 30'000 demandeurs d'asile."
Selon le parti, l'immigration est responsable de nombreux maux: "pénurie de logements et augmentation des loyers, embouteillages sur les routes, trains et bus bondés, baisse du niveau des écoles, violence et criminalité en hausse, pénurie d'électricité, revenu par habitant qui stagne, primes d'assurance maladie toujours plus élevées, services sociaux endettés et pression accrue sur la beauté du paysage et la préservation de la nature."
Mise en oeuvre de l'initiative sur "l'immigration de masse"
Le premier parti du pays accuse le PS, Les Vert.e.s, le PLR, Le Centre et les Vert'libéraux de refuser de mettre en oeuvre le mandat constitutionnel (article 121a) que le peuple et les cantons ont validé le 9 février 2014 avec l'adoption de l'initiative sur "l'immigration de masse", qui réclamait notamment la mise en place de contingents pour limiter l'immigration, accuse
L'UDC était déjà revenue à la charge avec son initiative dite de limitation, qui demandait la fin de l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE dans les douze mois. Elle a été rejetée en 2020 par près de 62% du corps électoral.
>> Relire : L'initiative de limitation de l'UDC largement rejetée dans les urnes
ats/ami
Le dépôt de l'initiative chahuté
Le dépôt de signatures a été chahuté mercredi par la Jeunesse socialiste suisse. Elle a accusé l'UDC d'attiser le ressentiment contre les migrants et de frayer avec la droite identitaire. L'Organisation d'aide aux réfugiés a aussi dénoncé le texte dans un communiqué: "Les personnes issues du domaine de l'asile ne représentent que 2,5% de la population résidante permanente. Ceci est absurde."