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L'UDC est favorable à la réforme de la LPP et contre l'initiative pour la biodiversité

Yvan Pahud, Céline Amaudruz, Kevin Grangier, Pascal Schmid et Thomas Knutti (de gauche à droite) à l'assemblée des délégués de l'UDC à Loèche (VS). Le 17 août 2024. [KEYSTONE - Alessandro della Valle]
L’UDC se prononce en faveur de la réforme de la LPP lors de son assemblée des délégués / Forum / 2 min. / le 17 août 2024
Réunis samedi en assemblée à Loèche (VS), les délégués de l'UDC ont choisi de soutenir la réforme de la LPP. Par contre, ils ont dit unanimement non à l'initiative pour la biodiversité. Le peuple suisse devra se prononcer notamment sur ces deux objets le 22 septembre.

Les délégués de l'UDC ont voté par 174 oui, 37 non et 16 abstentions en faveur d'une réduction du taux de conversion de la LPP. Environ 85% des salariés ne seront pas concernés par cette modification. Idem pour les actuels retraités. Environ 359'000 personnes, dont 275'000 femmes, recevraient une rente plus élevée et 100'000 revenus seraient nouvellement assurés, grâce au cumul possible des revenus. “Ce texte est un compromis bien équilibré”, a estimé le conseiller national argovien, Andreas Glarner.

Une partie de la réforme prévoit une extension de la masse salariale concernée par les déductions salariales. La prévoyance professionnelle serait obligatoire à partir d'un salaire annuel de 19’845 francs au lieu de 25’725 francs actuellement. Les déductions pour la LPP seraient de 9% pour les 25 à 44 ans et de 14% à partir de 45 ans. "Concrètement, cela augmenterait considérablement les chances des travailleurs âgés sur le marché du travail", se réjouit Andreas Glauser.

Répercussions financières négatives

L’UDC ne soutient par contre pas l’initiative populaire pour la biodiversité. Les 252 délégués du parti ont tous voté contre. "Cette initiative n'apporte absolument rien en matière de protection des espèces, car elle ne s'attaque qu'à la surface et non à la qualité des sols", estime le conseiller national zurichois et agriculteur, Martin Haab.

Et d’ajouter: "Une acceptation de l'initiative nous obligerait à augmenter d'au moins 50% nos importations de denrées alimentaires en provenance de l'étranger. La mise en œuvre de l'initiative pour la biodiversité nécessiterait aussi 22% de surface supplémentaire, ce qui correspond à la taille des cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Soleure réunis. Pour l’UDC, l’initiative aurait des répercussions négatives sur les finances de la Confédération et des cantons et augmenterait la bureaucratie dans le secteur de la construction.

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Beat Jans dans le viseur

Dans son discours, le président de l’UDC, Marcel Dettling, a lui fustigé "la politique migratoire de la gauche qui détruit la Suisse". Le Schwytzois estime que la ligne choisie par le conseiller fédéral Beat Jans pour gérer la question de l’asile est trop molle. Pour le conseiller national d’Oberiberg, "il faut passer en mode de résistance politique. On nous impose une immigration dont nous ne voulons pas (...) et qui coûte des milliards."

Selon le Schwytzois, "en regardant la France ou l’Allemagne, nous pouvons voir où mène l’immigration illégale de masse." "Puisque les autres partis au Parlement ne suivent pas nos idées, c'est maintenant à la population de s’exprimer. Pour cela, notre initiative populaire pour la protection des frontières est plus que jamais nécessaire", a-t-il poursuivi.

"Mettre fin à ces abus"

Chargé de défendre ladite initiative, le chef de groupe au Parlement fédéral Thomas Aeschi n’y est pas allé par quatre chemins: "Un bénéficiaire de l'aide sociale sur trois est un demandeur d’asile. Une famille de quatre personnes paie quelque 1600 francs d’impôt en leur faveur et ce rien qu’au niveau fédéral. Nous devons mettre fin à ces abus."

"Chaque année, des centaines de milliers de personnes entrent illégalement en Suisse", a poursuivi le conseiller national zougois, avant d’ajouter : "Les infractions en Suisse ont de nouveau augmenté de 14% en 2023, pour atteindre 1431 délits par jour".

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Lancée le 28 mai dernier, l'initiative de l'UDC veut priver d’asile les migrants entrant illégalement en Suisse et en limiter le nombre à 5000 par an. Le texte précise que les personnes dont la demande d'asile serait rejetée n'auraient plus le droit de rester en Suisse. Enfin, l’UDC prône la restauration des contrôles aux frontières.

Un total de 8271 signatures a déjà été récolté dans le canton de Zurich, 3853 dans celui de Berne, 3160 en Argovie et plus de 1000 au Tessin. On en dénombre 550 dans le canton de Vaud et 400 en Valais.

ats/fgn

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