Deux commissions du Parlement fédéral ont approuvé mardi l'orientation générale du mandat de négociation avec l'Union Européenne. Ce projet du Conseil fédéral est en consultation jusqu'à la fin du mois de février, mais l'UDC se retrouve d'ores et déjà isolée dans son opposition. Résultat, le premier parti de Suisse lance des accusations toujours plus fortes, au risque de montrer une image de fébrilité.
A entendre l'UDC, le projet présenté par le gouvernement serait un accord de soumission, un traité colonial même.
Presse convoquée chaque semaine
Presque chaque semaine, le parti convoque la presse. Il multiplie les affirmations contestées sur l'économie et même l'agriculture. Selon lui, cet accord ouvrirait la porte aux OGM en Suisse, menacerait l'élevage, le lait, le sucre, les barrages, des sujets qui ne sont pourtant pas mentionnés, voire explicitement exclus du domaine des négociations.
Ces communications ne sont toutefois pas un signe de nervosité devant le spectre d'une future défaite de l'UDC, estime la conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz. "Je pense important que la population soit dûment informée de ce que représente cet accord-cadre", a-t-elle argumenté dans La Matinale de la RTS mercredi. "Nous en avons changé le papier cadeau, mais pas le contenu. C'est très important que la population le réalise."
Et d'insister: "Informer, ce n'est pas avoir peur. En Suisse, ce sont les citoyens qui votent et ils ont le droit de savoir sur quoi", ajoute-t-elle encore.
Exigences en vue d'un référendum
Dépeindre le dossier européen comme la mère de toutes les batailles n'est pas nouveau pour l'UDC, c'est une position politique. Mais cette semaine, le parti y a ajouté des attaques de forme. Il exige par avance un référendum obligatoire pour s'assurer que la double majorité, peuple et cantons, soit nécessaire. Un ténor du parti menace même dans les médias de porter plainte contre les négociateurs suisses pour trahison diplomatique.
Alors que le débat ne fait que commencer, l'UDC semble lancer d'emblée tout ce qu'elle a dans l'arène. Et la direction du parti assume: il n'y a pas de raison d'attendre. Pour elle, la négociation n'apportera rien de mieux.
En face, certains adversaires voient dans cette agitation un signe de nervosité devant un accord que le parti pourrait, cette fois, avoir de la peine à enterrer.
Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: juma